
Sites pour l'analyse d'images fixes et animées
Dans un monde saturé d'images, l'éducation aux médias et, plus particulièrement, l'analyse des images fixes et animées devient une nécessité.
Publié le 11 mai 2010 Mis à jour le 11 mai 2010
La crise des médias et du journalisme déchaîne les passions et les controverses ne manquent pas sur les futurs modèles économiques de la presse. Mais quelles que soient les pistes ouvertes, chacun devra bon gré mal gré s’adapter aux nouvelles technologies de l’information qui émergent : web, réseaux sociaux, blogs, etc.
Divina Frau-Meigs, sociologue des médias, professeur à l’Université Paris 3 Sorbonne et directrice du master professionnel « Applications informatiques : Gestion, Éducation des médias, E-formation » donne son point de vue sur les systèmes de formation à l’information qu’il faudrait instaurer dans notre société numérique.
Divina Frau-Meigs partage notre société en deux catégories de personnes : les infos-riches, qui sont ceux pour qui l’accès à l’actualité s’est démocratisé car ils en ont les capacités intellectuelles et technologiques, et les info-précaires, victimes de ce qu'on appelle la « fracture numérique » et qui s’aligne selon elle sur les fractures économique, sociale et culturelle. Elle met ainsi en garde contre l’idée défendue par certains – dont Andreas Kluth dans un billet sur la non-crise des médias – qui affirment que nous n’avons jamais été mieux informés qu'aujourd'hui. Il s’agirait donc plutôt d’une information à deux vitesses : les élites intellectuelles face à une majorité de personnes en situation de précarité informationnelle. Un problème non-résolu par l’apparition des journaux gratuits : « L’actualité diffusée est appauvrie, squelettique et à long terme inutilisable ».De plus, la gratuité fait courir le risque de dépendance vis-à-vis de lobbies commerciaux.
A noter aussi l’absurdité de l’idée de se passer de journalistes à laquelle il vaudrait mieux préférer une mutation du métier. « La plupart des citoyens n’a pas le temps, tout simplement, de faire cette veille, […], ce suivi d’enquête qui caractérise cette profession » souligne-t-elle, tout en n’écartant pas l’idée que le citoyen lambda souhaite désormais débattre, se faire une opinion et partager en ligne. Chacun sa place, en quelque sorte.
Jeunes et adultes ont le même but : au-delà du fait d’obtenir simplement un accès à l’offre de contenu informationnel, ils veulent aussi maitriser l’usage de ce contenu, sa médiation. Cependant, les mécanismes de formation de ces deux générations de population ne semble pas forcément être les mêmes, selon la sociologue.
Les jeunes, bien que formés à l'utilisation des outils numériques et à l'analyse critique à l'école – du moins, sur le papier – sont généralement très à l’aise avec les systèmes d’échanges relationnels et sociaux. Mais dès qu’ils doivent passer à la vitesse supérieure, notamment à la création et à la gestion du contenu, peu ont les compétences nécessaires. Trois dimensions de formation doivent être pris en compte :
Cette dernière chose représente l’ultime étape de maîtrise des outils des nouveaux systèmes d’information.
Les adultes, eux, ont besoin d’une formation au long cours, tout au long de leur vie. L’idéal étant de trouver des acteurs importants des systèmes médiatiques, des réseaux sociaux, avec lesquels ces adultes pourront dialoguer et se galvaniser sur les thématiques informationnelles. « Ces acteurs peuvent être des professionnels dans le cas du journalisme, des collectivités locales qui peuvent promouvoir des espaces de formation […], des pourvoyeurs de contenus et de services en ligne, etc. ». Divina Frau-Meigs défend aussi l’idée des « e-squads » : des jeunes ou des inactifs seraient envoyés chez les personnes âgées pour les accompagner, les former, les aider. Ils formeraient ainsi des sortes de groupes d’intervention numérique.
Ces idées sont belles… sur le papier. Mais qu’en est-il, en réalité ? L’Afrique et le Moyen-Orient sont les régions les plus en retard, où les fractures numérique et économique sont les plus visibles. A l'inverse, tout comme l'ensemble des pays développés, la France ne se situe pas trop mal dans le développement de ces systèmes de formation à l’information. Les trois dimensions de formation existent, même si elles ne sont pas étendues sur tout le territoire. Le réseau de ressources humaines semble bien se développer. De nombreuses initiatives semblent être mises en place dans l’investissement de l’éducation aux médias, mais selon une logique qui reste commerciale : désengagement de l’état, auto-régulation du secteur privé, baisse des systèmes de protection des consommateurs, des jeunes… « Ce type d’investissement ne bénéficie qu’à une une vision du public réduite à un ensemble de consommateurs dont le consentement sans sens critique est recherché ».
La sociologue nous présente donc une vision critique et engagée des risques encourus par les publics et met en avant une crainte maintes fois formulée : le système informationnel s’appauvrit de cette façon, perd ses valeurs, ses qualités et son sens critique. D’où l’importance de réintroduire les valeurs des droits de l’homme dans l’éducation aux médias.
Pour la formation aux médias des jeunes, on consultera notamment les sites suivants :
Réseau Éducation-médias au Canada;
Dossier Education aux médias et à l'Internet sur Educnet pour la France
Conseil supérieur de l'éducation aux médias dans la Communauté française de Belgique
E-média, portail romand de l'éducation aux médias (Suisse)
Source : Owni.fr - "Tourner l'apathie citoyenne actuelle en activisme citoyen"
Illustrations : FlickR/xtof - FlickR/dalbera
Mots-clés: Modèles Presse Crise Fracture Informationnelle Journalisme Éducation Aux Médias Médias Controverses Passions
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