Nous sommes tous connectés. Connectés
via nos téléphones, devenus « intelligents » ou via
Internet et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, nous ne faisons plus un
pas sans être entouré d'électronique. Pouvons-nous imaginer notre
vie sans électronique et sans connexion ? Quelles sont les
conséquences d'un tel monopole sur nos comportements, et sur la
société d'aujourd'hui ?
Le réseautage
Blackberry, iPhone, Twitter, Facebook
et Skype, bien entendu, mais aussi puces RFID (identification par
radiofréquences) utilisées dans l'électroménager, collecte
d'informations sur nos allées et venues grâce aux passes de
transports, vidéosurveillance, moteurs de voitures... Gautier Lamy,
dans son article « Y'a-t-il encore de la vie sans électronique
? » dresse un constat évident : l'électronique est partout
et il semble aujourd'hui impossible d'échapper aux nouveaux systèmes
de communication et à l'utilisation d'automates. Notre société
tend vers une mise en exergue de l'immatériel et de
l'hyper-connectivité qui semblent casser les distances et redéfinir
la question de la présence physique. « C'est la victoire de
l'électronique ubiquitaire ou ambiante, qui dope la croissance et
sans laquelle le manager comme l'étudiant sont incapables de
vivre. » souligne-t-il. Exit les générations élevées au
papier et aux contacts physiques. Aujourd'hui, le relationnel passe
par une appel en visiophonie sur Skype, un « following »
sur Twitter ou un profil consulté sur Viadeo. Dans certains domaines
(la communication et le journalisme, notamment), il semble même
relever de l'hérésie de ne pas « réseauter ». Les
rapports sociaux ont évolué et, alors que la mobilité à grande
distance (re)devient luxe, utiliser les nouveaux moyens de
communication s'avère être une solution permettant de réduire
virtuellement la distance physique. Comme le souligne le sociologue Antonio Cassili, ce n'est d'aileurs pas dramatique : les relations en ligne se superposent aux relations physiques sans les annuler.
Les puces RFID
Mais il est aussi question de
traçabilité : traçabilité des objets, des animaux, des êtres
humains. Et là, les puces RFID entrent en jeu. « Un temps
limité aux transports et à la distribution, les technologies
radiofréquences ont commencé à envahir le petit électroménager
[...] et se retrouvent jusque dans les pouponnières et garderies
pour empêcher le rapt d'enfant » explique Gautier Lamy dans
son article. Si l'usage de telles puces peut sembler évident pour
l'identification et le suivi de marchandises à transporter, il
paraît plus difficile à comprendre pour la traçabilité de nos
téléphones portables ou de nos cartes de transport. On peut se
poser la question de la liberté de mouvement, du droit à l'oubli
numérique, du devenir de nos informations personnelles collectées.
On assiste là à l'apparition et à la consécration d'une
électronique (trop ?) envahissante. Que penser par ailleurs, des
conséquences environnementales d'une telle orgie matérielle (un
nouveau smartphone tous les deux ans, un nouvel ordinateur tous les
cinq) ? « Des experts des Nations unies ont estimé en 2004
qu'un PC nécessite 1,8 tonne de matériaux, dont 240 kilogrammes
d'énergie fossile et 22 kilogrammes de produits chimiques »
précise l'article.
L'abandon des objets de connectivité
En réaction à cette
hyper-connectivité, de plus en plus sautent le pas et décident
d'abandonner un ou plusieurs de leurs sujets d'addiction, au moins
pendant un temps donné. C'est le cas par exemple de la journaliste
Sophie Verney-Caillat qui, après mure réflexion, a lâché son
téléphone portable en début d'année, à l'heure où même les
pré-adolescents usent déjà d'Instagram – une appli photo
gratuite - sur leurs iPhones. Elle est loin d'être la seule. Un
récent sondage Ifop déclare que plus de la moitié des français a
déjà eu envie de se déconnecter d'Internet pendant plusieurs
jours, et aux Etats-Unis, « une journée nationale où l'on se
déconnecte » a été organisé les 4 et 5 mars dernier. Est-on
arrivé à une limite de tolérance mentale ? L'électronique
devra-t-elle se faire plus discrète, moins invasive et plus
respectueuse de nos libertés individuelles ? Il est déjà certain
que la métamorphose numérique de nos sociétés est loin d'être
achevée mais que l'on voit disparaître peu à peu les générations
« élevées au papier ».
Sources : « Y'a-t-il encore de la vie sans électronique ? », Gautier Lamy, 05/2011.
« Pourquoi je me débarasse de mon téléphone portable ? », Sophie Verney-Caillat, 01/2011.
Illustration : lululemon athletica / Flickr CC.
Mots-clés:
Cyberaddiction
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