La salle d’urgence est bondée de patients en attente d’un médecin. L’urgentiste s’occupe d’une femme souffrant de crampes abdominales
douloureuses. Soudain, son téléavertisseur sonne : une vingtaine
d’individus seront transportés sous peu à l’hôpital, gravement brûlés à la suite d'une
explosion dans une usine de la ville. Il faut réaffecter toute l’équipe pour se
préparer à les recevoir. Alors que le médecin entend les ambulances qui
s’approchent, un homme s’effondre dans la salle d’attente, victime d’un malaise
cardiaque.
Cette situation apocalyptique n'est pas si loin qu'on pourrait le penser de certains moments de tension dans les services d'urgences des hôpitaux. Plonger un étudiant en médecine dans un tel scénario serait certainement très formateur, mais le créer de toutes pièces demanderait du temps, des ressources
humaines et beaucoup d’argent. Heureusement, les jeux sérieux ouvrent de nouvelles perspectives.
Virtuel, mais très proche de la réalité
Nous vous avions parlé il y a plus d’un andu jeu Pulse, une
des plus importantes simulations de médecine.
Le jeu, créé et conçu aux États-Unis avec le concours de l’armée américaine,
est disponible depuis 2010 en France pour les professionnels de la santé, dont les
formateurs des futurs médecins. Dans le cadredu Journal de la santé de France
5 en janvier 2010, un anesthésiste et un urgentiste ont essayé le logiciel qui
place le joueur dans des situations d'urgence au cours d’une guerre.
Mis à part quelques problèmes techniques, les deux médecins étaient très
positifs par rapport à leur expérience de jeu.
Car voilà ce qui étonne les praticiens: le programme se rapproche d'une véritable situation d’urgence
sur le terrain. Les étapes à suivre, les manipulations et les conséquences des décisions
du joueur sont similaires à la réalité. Par contre, un « Game over »
a des répercussions beaucoup moins graves que dans la vraie vie.
Les jeux n'ont pas le monopole des situations réalistes. Jean-Paul Moiraud a interrogé un urgentiste de Toulouse qui
organise depuis un an des mises en situation virtuelles sur Second Life :
L'adhésion du monde médical à ces solutions technologiques de simulation est en croissance. Il n’est donc pas étonnant
de les voir se multiplier. Par exemple, au cours de l’automne 2011,le jeu
Power of Researchétait mis
en ligne. Gratuit et accessible à tous, le jeu met l'internaute dans la peau d'un chercheur médical ou d'un urgentiste. Cette simulation
hospitalière est très réussie. Il faut accueillir les patients, les diagnostiquer correctement, les répartir dans les différents services (radiologie, laboratoire, chirurgie) et administrer les traitements appropriés tout en prenant en compte les niveaux d'hygiène et d'énergie de son urgentiste virtuel. A chaque palier franchi par le joueur, des services et des salles de traitement supplémentaires sont ouverts. Une belle façon de former les
futurs médecins et, du même coup, d’intéresser les adolescents aux métiers de
la santé. À condition qu’ils parlent anglais puisque, contrairement au site
Internet, le jeu n’a pas été traduit en français.
Préparer le grand public aussi
Les médecins ne sont pas les seuls à bénéficier des jeux ou
simulations de santé. Des éditeurs de jeux ont voulu cibler le grand
public avec leurs créations.Emergency Birth, conçu par l'Université du
Wisconsin, est dans cette ligne. Ce serious game, offert en anglais et en espagnol, place le joueur dans la
situation suivante : il doit aider une femme à accoucher d’urgence chez
elle. À chaque étape, il devra choisir parmi deux options. S’il se trompe, la
barre de santé de la mère ou du bébé diminuera. Une succession d’erreurs aura
donc de funestes conséquences.
Dans une autre veine, Staying alive est une
simulation pour s'entraîner à effectuer une réanimation cardio-respiratoire. Le joueur, placé dans un cadre professionnel ou sportif, aura 4 minutes
pour sauver un individu faisant un arrêt cardiaque. Malgré le côté un peu
dirigiste et le doublage manquant de crédibilité, le public y apprendra la méthode de massage cardiage pour réanimer une personne et l'utilisation d'un défibrillateur. La simulation prend d’ailleurs une
allure de jeu de rythme lorsque vient le temps d’effectuer les compressions. Une
tâche qui se fait sur l'air de Staying alive des Bee Gees,
d’où le nom du jeu. Cette chanson a été choisie, comme il est dit dansce
reportage de France Info,
par des scientifiques qui ont considéré que son tempo correspondait exactement
au rythme de 100 pulsations par minute recommandé par les sauveteurs et
médecins.
Sous leurs dehors amusants, les jeux sérieux et simulations d'urgences médicales recréent des situations délicates où des vies sont en jeu. Heureusement, les erreurs qui y sont commises sont sans conséquences dans la vraie vie, et c'est justement l'intérêt de tels jeux que de permettre de s'entraîner aussi longtemps que nécessaire. Sans aucun doute, ils complèteront bientôt la panoplie de formation de tous les futurs médecins et secouristes.
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