Nous ne voyons pas l'art de la même façon. Notre culture, notre connaissance de la période, du contexte social, et parfois des histoires présentées influent sur notre perception. Si vous êtes médecin, danseur, comédien, cuisinier... votre attention ne se fixera pas sur les mêmes éléments.
Le Musée du Louvre a eu l'idée orginale d'inviter des jeunes de moins de 30 ans et d'univers plus ou moins éloignés de la peinture pour jouer les guides ou organiser des interventions dans le musée, en interaction avec le public. Cette initiative fête ses dix ans en 2018, et rencontre toujours un grand succès, avec 300 étudiants participants.
Des modèles, des sujets et des pathologies
Sans le savoir, les portraitistes habitués à observer finement les visages pour en traduire les principaux traits ont peint des signes qui trahissent les pathologies de leur modèle. Benjop est étudiant en médecine. Il a dédié un compte twitter à cet événement organisé par le Louvre. Il nous invite à découvrir une peinture de Ghirlandaio où un grand-père se penche affectueusement sur son petit fils. Il y a beaucoup d'amour et de tendresse dans le regard. Mais ce qui surprend au premier abord, c'est cet énorme nez difforme et mangé de boutons du grand-père... Et ce qui nous impressionne, c'est le contraste entre la douceur des regards et des attitudes, et la répulsion que cela nous inspire. Benjop lève l'énigme : il s'agit d'un rhinophyma sans doute dû à l'alcoolisme.
Et l'alcool, il y en a aussi beaucoup chez le peintre flamand Jordaens dont certaines scènes de banquet peuvent être une occasion d'expliquer au visiteur les ravages de l'alcool, ou les effets de l'excès lors d'une soirée.
C'est d'une autre boisson que traite la mort de Sénèque peinte au XVIIe siècle par Giodano.Condamné à mort, il renonce à boire la ciguë comme son ainé Socrate et opte pour une saignée. Oubliez un instant le clair-obscur, le modelé, la composition, la palette du peintre pour débattre des souffrances éprouvées selon le type de mort choisi !
Artémise qui court pieds nus dans la forêt nous donne l'occasion d'une explication sur les tiques. Une autre sculpture nous fournira quelques astuces sur l'art d'étrangler une oie.
Des étudiants vétérinaires vous attendent face à des représentations de bêtes féroces et exotiques. Un combat entre un fauve et un serpent est une opportunité pour un artiste de montrer sa virtuosité dans l'expression du mouvement, et ce d'autant plus avant l'invention de la photographie. Mais c'est aussi l'occasion de s'interroger sur ces animaux représentés, et sur la probabilité qu'ils se soient rencontrés dans un milieu naturel.
Théâtre et danse dialogues avec les œuvres du Louvre
Les salles sont aussi investies par des acteurs. Ainsi des étudiants de l'association La Prisée, en double licence Droit/Histoire de l’art proposent des plaidoiries face aux œuvres. Des étudiants costumés de Sciences-Po Saint-Germain reproduisent le Sacre de Napoléon par David.
Pendant ce temps, autour des sculptures, des danseuses de l'atelier d'art chorégraphique s'inspirent des mouvements immobiles des marbres et de l'espace des Galeries.
Plus loin, ce sont des musiciens qui occupent les lieux. Ils font une démonstration d'instruments anciens face aux bustes des auteurs des œuvres jouées. D'autres encore peuvent proposer du chant dans un environnement exceptionnel.
Et si on jouait au Louvre ?
Les étudiants BTS Design du Lycée Georges Brassens de Courcouronnes se sont beaucoup impliqués dans cette action. Ils ont proposé de nombreux jeux aux visiteurs. A l'aide d'une maquette, certains élèves nous exposent les différents plans du très complexe déluge de Carrache. Les étudiants de l'école nationale d'architecture de Paris-Malaquais ont eux aussi conçu une maquette pour présenter le travail de perspective de Gentile da Fabriano.
D'autres étudiants de Georges Brassens nous proposent un jeu de sept erreurs, et d'autres encore, du même lycée nous invitent à découvrir sept ressemblances entre deux tableaux de Claude le Lorrain. Pour nous inciter à nous arrêter devant une scène mythologique, deux étudiants ont eu l'idée de détourner la presse people...
Beaucoup d'inventions et d'enthousiasme pour ces journées. Les visiteurs d'abord surpris marquent une pause pour découvrir ce qui leur est proposé. Et c'est bien là une des réussites de ce projet aux aspects multiples. Les couloirs et les galeries des grands musées sont parfois des lieux de passage, où les personnes avancent rapidement, et ne s'arrêtent que le temps d'une photo. En nous faisant voir un détail, des ressemblances, des différences et en mettant en correspondance peinture, sculpture, sciences, danse et musique, ces étudiants nous invitent à marquer une pause nécessaire pour entrer dans les œuvres !
Le Parthénon reste un des rares bijoux de l’Antiquité tenant encore debout. Toutefois, il n’est pas complet. Une frise conçue par le célèbre sculpteur Phidias a été en partie arrachée au bâtiment par un lord anglais au début du 19e siècle. Un acte qui passe très mal auprès des défenseurs du patrimoine grec.
De nombreuses créations humaines ne pourront jamais être vues par le grand public dans les musées. Certaines ont été détruites dans des conflits armés et beaucoup d’autres circulent dans les milieux de crime organisé. Une contrebande d’œuvres qui semble difficile de stopper étant donné le manque d’effectifs spécialisés en art dans les forces policières.
L’ASMR a une certaine popularité auprès des internautes sensibles aux chuchotements et aux bruits subtils doucement enregistrés. Or, jusqu’à maintenant, personne n’avait pensé à faire une visite d’une galerie en utilisant cette méthode. Un youtubeur français a obtenu l’autorisation du Louvre de proposer aux gens une expérience inédite du célèbre musée.
La poésie est un art littéraire surtout lié au média écrit. Pourtant, au-delà des recueils, il est tout à fait possible de faire de la poésie sans écriture. Depuis des décennies, la danseuse Carolyn Carlson propose une approche de mouvements poétiques qui permettent de représenter les vers.
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