À quoi reconnaît-on l’injustice d’une société ? Depuis le début des années 1980, un pan important de la recherche contemporaine et une part non moins significative des discours relayés ou construits par la littérature, l’art et les médias ont répondu à cette question essentiellement à travers le prisme de la misère et de l’exclusion. Tout en s’inscrivant dans la continuité de cette préoccupation éthique et politique, ce colloque tentera de penser dans un cadre plus vaste l’injustice sociale et ses représentations. Plutôt que la seule catégorie de l’exclusion, c’est la notion d’inégalité qui nous permettra d’interroger le caractère juste ou injuste de l’ordre social pris dans son ensemble. Plutôt que la figuration de l’opprimé en tant qu’exclu du champ social, ce sont les représentations de l’écart, de la cohabitation, des « misères de position » qui se trouveront au centre de la réflexion.
L’ambition sera ici de saisir et de questionner, dans l’écriture et la forme elles-mêmes, telle que celles-ci se déploient en philosophie, en littérature, en art et dans le champ des sciences sociales, la diction de l’inégalité et le répertoire des perceptions, émotions, sentiments, représentations et idéaux à travers lequel elle se constitue comme injustice et comme violence. En proposant une analyse critique des représentations dominantes, des formes artistiques et des discours savants, on réfléchira ainsi autant aux mécanismes à travers lesquels se construisent des figurations communes de l’injustice qu’à la forme non pleinement figurée de la violence sociale (forme partielle, partiale, perverse, opaque, etc.).
Crédit photo : Budimir Jevtic / Shutterstock.com
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