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Publié le 25 octobre 2022 Mis à jour le 25 octobre 2022

Les sciences sociales pour changer le regard africain

Faire appel aux connaissances pour sortir des raccourcis idéologiques

La question des études africaines est très particulière. Vincent Bonnecase, chercheur au CNRS et ancien rédacteur en chef de Politique africaine, est venu expliquer à l'Espace Mendès France en quoi ce domaine spécifique des sciences sociales permet de comprendre ce qui se passe réellement sur le continent. Il s'agit d'un secteur de recherche jeune par rapport à d'autres dans les universités. Dans la première moitié du 20e siècle, l'idée même n'existait même pas. Les sciences sociales servaient surtout à appuyer les mouvements coloniaux et la différenciation raciale.

Il faudra que surviennent la Seconde Guerre mondiale et la reprise d'indépendances des colonies pour que le concept d'études africaines naisse dans certaines facultés. Dans les années 60 et 70, tout le mouvement de recherche passe par un prisme socialiste. C'est-à-dire que la focalisation se fait sur les misères causées par le système économique mondial, les cicatrices de la colonisation, etc. 20 à 30 ans plus tard, les études africaines ne prennent plus un regard occidental mais s'intéressent réellement à ce que pensent et vivent les différentes populations africaines.

Les sciences sociales sont donc une façon de dresser un portrait de ce qui se passe véritablement. Un contrepoint essentiel dans une époque où les discours xénophobes se multiplient autant en politique que dans les médias. Ainsi, "la crise des migrants" est simplement un mouvement migratoire un peu plus soutenu comme il y en a eu autrefois sans que la population européenne soit remplacée. La question du salafisme aussi et de l'Islam est bien plus divisée et complexe que ne le laissent paraître les manchettes. Certes, une partie des adeptes en ont contre l'Occident mais souvent grondent des colères envers des politiques locales ou nationales.

Certains critiquent la blancheur des études africaines et sous-entendent qu'il s'agirait presque d'un racisme latent. Comme si l'Afrique était incapable de parler d'elle-même. Monsieur Bonnecase entend ces critiques et les comprend. Quelque part, le fait de traiter différemment le continent par rapport à d'autres a quelque chose de presque insultant. Si la société africaine est pareille aux autres, pourquoi en faire un sujet à part? Cette branche serait toutefois encore nécessaire selon le chercheur uniquement parce qu'elle permet de mettre la lumière sur des populations qui seraient ignorées des universités asiatiques, européennes ou américaines. Bien que toujours perfectibles, les études africaines sont un phare essentiel afin de sortir des idées reçues.

Durée : 1h42

Crédit photo : fr.depositphotos.com

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Centre de culture scientifique, technique et industrielle en Nouvelle-Aquitaine
Maison des sciences et des techniques
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86038 Poitiers cedex
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