Dossiers de la semaine

Ce qu’on demande au professeur

La définition «d'enseigner» a changé : maintenant le «professeur» transmet moins des connaissances que des attitudes, des méthodes, des orientations et des principes. Il accompagne. Son action de «susciter et maintenir l'intérêt des étudiants» fait face à une concurrence extérieure impitoyable; alors il se donne les moyens d’agir sur son environnement et mieux le contrôler.

Il se forme aux nouvelles pratiques et aux nouveaux outils. Si l'architecture scolaire change, ses pratiques en feront autant. Il prépare ses cours en amont, les intègre aux technologies utilisées et prévoit des plans B et C. La personnalisation des enseignements impose une organisation différente de celle que l'école a utilisée jusqu'ici et qu'il a connu. Sans compter l’arrivée de l’intelligence artificielle, des réalités hybrides ou d’événements imprévus comme une épidémie qui bouleversent l'organisation et demandent une adaptation rapide.

Ses relations avec les parents incitent à une renégociation collective d’un nouveau contrat entre «l’école» et «les parents». L’implication des parents est reconnue bénéfique mais il s’agit de leur implication et non d’un rapport d’autorité ou de client.

Il lui faut aussi s'organiser pour défendre son activité pédagogique des incursions administratives impertinentes et autres injonctions externes à sa mission. À l’école se prépare le futur et il est normal de vouloir l’influencer; aussi l’école sera toujours un sujet de débats politiques; le professeur y a des principes éducatifs à défendre.

La volonté d'intégration d'élèves particuliers et d'autres considérations sociales ou politiques peuvent aussi influencer les méthodes utilisées et l'organisation de sa classe. On ne peut pas lui demander de les appliquer sans lui en donner les moyens et le support. En région, des réalités d’accessibilité, d’équipements ou de taille de classes s’ajoutent aux contingences standards décidées dans les officines des ministères.

Espérer des résultats égaux dans autant de contextes différents implique une approche adaptée à chaque milieu. Alors, on en en arrive à l’idée d’une école équitable, souple, dynamique et dont les enseignants, en collaboration avec ceux qui les accompagnent, assurent son adaptation locale. Ils sont les mieux placés, autant les écouter.

Denys Lamontagne - [email protected]

Illustration : DepositPhotos - undrey

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