La classe inversée modifie les habitudes d’apprentissages et le rôle de l’élève comme celle de l'enseignant. Or si la démarche peut être progressivement entreprise et comprise par les élèves, il n’est pas évident pour tout parent de l’appréhender. Plusieurs enseignants intégrent dans la démarche un temps d’échange avec les parents afin d’expliquer le positionnement adopté par l’enseignant et éviter alors les interprétations, les incompréhensions voire les critiques.
La méfiance est d’ailleurs assez justifiée : n’ayant pas connu dans leur propre parcours ce type de pédagogie, les parents manquent de repères. Comme dans toute situation déstabilisante, on cherche à se protéger et a fortiori à protéger ses enfants d’où des résistances assez fortes. Pour réduire les réticences, des temps d’échange et de dialogue fréquents sont des gages de réussite d’une classe inversée.
D’autre part, il s’agit aussi d’une opportunité pour intégrer dans le processus certains parents et les inclure dans le suivi des apprentissages de leurs enfants. Tous n’y participeront pas certes mais certains tenteront l’expérience.
Nous vous proposons aujourd’hui 5 questions couramment posées par les parents et des éléments de réponses pour les guider mais aussi pour aider les enseignants qui souhaiteraient la mettre en pratique, à soulever les points de blocages.
1. C’est quoi la classe inversée ?
Cette question est souvent la première posée. Y répondre, c’est répondre aussi à une multitude d’autres questions : mais pourquoi changer ? Est-ce que les élèves auront tous les contenus du programme ? Est-ce que vous n’allez pas perdre du temps ? Mais est-ce que ce n’est pas le rôle des professeurs que de donner du contenu en classe ? C’est sérieux cette méthode ? etc.
Annick Arsenault Carter, enseignante au Canada, que nous avons déjà cité, propose une capsule vidéo destinée aux parents afin qu’ils puissent eux aussi comprendre la démarche et les stratégies d’apprentissages visées et y revenir … à leur rythme. Un excellent moyen de présenter des capsules qui s’organisent de la même manière que celles qui seront destinées aux enfants.
Remarque : Cette question ne manquera pas d’être posée par les parents et c’est bien légitime. Il ne s’agit pas de leur proposer une multitude de ressources en ligne ou de leur faire un exposé purement transmissif sur cette démarche et ces origines. Il est particulièrement utile d’expliquer cette démarche de façon pragmatique et de l’illustrer d’exemple de travaux à réaliser à la maison et des activités en classe.
2. Nous n’avons pas Internet. Comment nos enfants peuvent-ils accéder aux vidéos à la maison ?
Les capsules peuvent être stockées sur d’autres supports comme une clé USB ou encore un DVD. Soledad Maessian intègre dans son organisation le fait que certains élèves n’aient pas d’ordinateurs à leur domicile. Un temps est donc prévu pour que les élèves puissent les visionner. Sur son site Madameflip.com , l’enseignante explique
« Visionner la capsule : Les élèves qui n’ont pu regarder la capsule à la maison le font en classe. Ils prennent des notes sur ce qu’il faut retenir ou sur ce qu’ils n’ont pas compris. »
Remarque : Au-delà de l’accès à Internet qu’ont ou n'ont pas certains élèves ou de la limite à son accès voulue ou non par les parents, se pose aussi (et oui encore) l’absence d’ordinateur dans certains foyers. Un des objectifs de la classe inversée est de favoriser les usages numériques et non de creuser davantage la fracture numérique. La pédagogie inversée intègre cette nécessité. Lors de la présentation de la démarche, il peut aussi être cohérent de rappeler qu’un smartphone (plus largement diffusé dans les foyers) permet d’accéder aussi à ces capsules.
3. Comment pouvez-vous savoir que les élèves ont bien compris ?
La compréhension des vidéos est indispensable. Pour savoir si les élèves les ont bien comprises, ils devront répondre en classe à des questionnaires ou compléter un document ou encore compléter une carte heuristique.
Le site www.apel.fr propose le témoignage d’une mère d’élève qui explique son positionnement par rapport aux devoirs.
« Auparavant, Martin recopiait les cours sans les comprendre. Nous devions reformuler et lui expliquer à nouveau ce qu'il n'avait pas compris en classe. Avec la classe inversée, j'ai beaucoup moins aidé mon fils et il a eu de meilleurs résultats. Nous avons contrôlé le travail de loin, car le professeur vérifiait si les élèves s'étaient connectés et s'ils avaient consulté les documents. »
Remarque : Pour accompagner les parents qui ne connaissent pas ce qu’est une carte heuristique proposez lors de la présentation une carte à compléter. Ils comprendront bien ce qu’ils ont vu et expérimenté eux-mêmes.
4. Mon enfant a beaucoup de difficultés. Avec tous ces ateliers, ne risque-t-il pas d’être perdu ?
C’est bien évidemment le contraire qui est visé. Les témoignages des parents d’élèves de « Madame Annick » dont les enfants connaissaient de réelles difficultés et frustrations par rapport aux mathématiques sont assez éloquents. Les devoirs peuvent se limiter au visionnage des vidéos ce qui allège la charge d’apprentissage à la maison. La classe est le lieu privilégié des interactions et d’un soutien individualisé pour les élèves en difficulté.
Remarque : Les élèves « DYS » peuvent aussi y trouver des réponses, l’absence de surcharge cognitive pouvant être compensée par des activités facilitatrices.
5. Comment aider mon enfant dans ses devoirs à la maison ?
Le visionnage des capsules vidéos peut se faire et par les enfants et par les parents. C’est aussi l’occasion d’associer le parent aux devoirs et de réactiver certaines connaissances oubliées ou mal acquises. Plutôt que d’utiliser des termes qui ne sont pas toujours les bons, les parents peuvent ainsi épauler leurs enfants en utilisant le vocabulaire adéquat et éviter ainsi de marquer la différence entre ce que l’on apprend à la maison et en classe.
La vidéo "une autre école" présente la classe inversée au travers le regard des parents et leur manière de participer activement aux devoirs.
Remarque : La vidéo « une autre école » reflète une réelle implication des parents et introduit dans le ressenti la notion de « jeu » , « avec lui », « partage », « pas de stress ». Quand les apprentissages riment avec plaisir partagé, on ne peut que se féliciter du résultat atteint.
Les témoignages des parents dont les enfants ont expérimenté cette démarche pédagogique expriment de façon très enthousiaste et reconnaissante que le principal atout est de limiter la génération de stress dans l’apprentissage qu’il soit à la maison ou en classe.
Dans le prochain opus nous vous présenterons « paroles d’élèves » dans lequel les témoignages des apprenants viendront mettre en lumière d’autres aspects de la classe inversée.
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