La classe inversée ne vient pas seulement bousculer les habitudes d’apprentissages des élèves. Elle interroge de nombreux acteurs éducatifs ce que nous avions présenté dans l’article précédent «La classe inversée …paroles de parents».
Si le paradigme d’apprentissage est au centre de la démarche, le rôle de l’enseignant opère une véritable mutation. Et le professeur est souvent bien seul devant la tâche à accomplir : parents, élèves, administration, institution,… l’observent, le jaugent voire jugent son positionnement pédagogique. Il faut alors une motivation forte pour aller au bout de la démarche de classe inversée, voire seulement de l’expérimenter.
Certains enseignants sont déjà convaincus du bien fondé de cette approche pédagogique, d’autres sont plus sceptiques mais s’emparent de l’occasion pour changer leur habitudes d’enseignement, d’autres encore cèdent à l’effet de mode, et d’autres enfin y porteront un regard des plus acerbes. Reste que ceux qui en parlent le mieux sont les enseignants qui pratiquent la classe inversée au quotidien et ont le recul nécessaire pour en présenter les atouts et les limites. Ils ont scénarisé, expérimenté, co-construit. Ils ont eu des difficultés, des échecs mais surtout de belles réussites. Ils ont appris non pas à enseigner mais à apprendre à apprendre d'une autre manière.
Nous vous proposons aujourd’hui 5 questions que se posent souvent les enseignants qui s’intéressent à la classe inversée et à sa mise en œuvre et des éléments de réponses proposés par ceux qui l’utilisent comme pratique d’apprentissage.
1. C’est quoi la classe inversée ?
Revenir à cette question à laquelle nous avons déjà répondu peut sembler incongrue d’autant que l’on suppose que les enseignants connaissent cette nouvelle démarche pédagogique. Sauf que les questionnements et les informations que recherchent les pédagogues ne sont pas identiques à ceux que se posent les parents, les élèves ou encore les autres personnels de la communauté éducative.
Le site déjà évoqué www.madameflip.com présente de façon claire la démarche. Mais je vous propose une capsule pour mieux comprendre la logique mise en oeuvre.
Remarque : Face à certaines critiques et avis tranchés en la matière, on constate qu’il existe de nombreux manques ou inexactitudes en ce qui concerne tant des aspects généraux que de la mise en œuvre de ce dispositif. Comme dans une classe inversée, assurons nous de la maîtrise de certains points avant d'aller plus loin.
2. Pourquoi un enseignant s’oriente-t-il vers la classe inversée ?
Les raisons sont multiples. Si l’enseignant est seul pour mettre en œuvre cette pédagogie, c’est souvent un collègue qui l’a sensibilisé à cette démarche. Parfois les enseignants choisissent de mobiliser leurs forces de façon conjointe pour mettre en place ce dispositif dans leurs établissements.
" En classe, ils sont plus autonomes. Le travail en groupe me permet de pouvoir passer davantage de temps avec ceux qui sont plus en difficulté... et de permettre à ceux qui sont plus avancés d'approfondir encore davantage les notions. Une véritable différentiation peut se mettre en place. Je peux dire à la fin de l'heure de façon assez précise quel élève est en difficulté et à partir de quel moment il l'a été, du coup je peux être plus efficace dans la remédiation et lui proposer des pistes de travail plus adaptées."
"Les élèves font 80% du temps de cours des maths... et ça, ça change tout! C'est parfois jusqu'au double de ce que l'on fait en classe "banale"... ".
Remarque : L’expérience de Nicolas Lemoine n’est pas seulement liée à des contextes d’apprentissages dans des établissements classés en REP. L’hétérogénéité est une problématique connue de nombreux enseignants. Même l’université doit y faire face….
3. La classe inversée attire des enseignants du primaire et du secondaire. L’Université s’oriente-elle aussi vers cette pédagogie ?
Les enseignants universitaires font bien souvent le même constat : le manque de motivation gangrène les bancs des amphithéâtres. Les étudiants regrettent la forte distanciation avec les professeurs universitaires, fruit d’une longue tradition où le professeur régnait en maître. Cette absence de relationnel et la prise en compte d’une grande hétérogénéité parmi les étudiants est devenue une problématique centrale pour certains professeurs. En effet, comment créer les futurs cerveaux de demain sans motivation, engagement et passion pour un terrain d’expertise ?
Le site www.factuel.univ-lorraine.fr propose 7 vidéos témoignages d’enseignants du Supérieur. Parmi eux, Marie-Christine Trouy - Maître de Conférence à l’ENSTIB (Ecole Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois) nous livre le constat qui l’a amenée à expérimenter la classe inversée :
"(j'ai) un public très hétérogène. Je dois enseigner les bases de la biologie acr ce sont les pré-requis tel que la biologie et la dégradation du bois. Il faut que je les amène tous à un niveau minimal en biologie pour que l’on puisse avancer sur des connaissances plus spécifiques. […] Cela n’avais pas de sens de faire cours à un public aussi hétérogène de façon magistrale, .Il fallait laisser le temps nécessaire à l’étudiant pour étudier le vocabulaire, les concepts et les notions nouvelles pour certains. "
Remarque : Ce témoignage met aussi l’accent sur la réduction drastique des volumes horaires d’enseignement des disciplines ce qui semble avoir déclenché la nécessité de trouver de nouvelles alternatives pédagogiques.
4. Quelle est la place du groupe dans la classe inversée ?
Le travail en autonomie est souvent assimilé à un travail individuel. Il peut l’être certes, mais un binôme ou un groupe d’élèves peut aussi travailler en autonomie.
" La nouveauté qu'y ajoute N Le Luherne c'est l'obligation de poser une question au groupe via un forum. Le forum permet au groupe d'apparaitre dans le travail à distance . […] Il faut aussi trouver le bon équilibre entre travail individuel et de groupe. Les deux ne conviennent pas à tous les élèves. N Le Luherne dose l'un et l'autre pour que l’élève extraverti et introverti tirent bénéfice de la séquence. Il parle d' "auto socio construction" des savoirs. Le rôle de l'enseignant c'est à a la fois de valider le travail réalisé et d'aider les élèves à avancer. »
Remarque : La classe inversée nécessite d’intégrer les personnalités de chacun. Il faut donc parfois que l’enseignant s’arme de patience pour créer les conditions favorable au travail de groupe et créer une véritable dynamique d’apprentissage autour de la collaboration.
Afin de réduire les réticences face au travail de collaboratif, des temps d’échange et de dialogue fréquents entre l’enseignant et les élèves sont des facteurs de réussite d’une classe inversée.
5. La classe inversée repose largement sur le visionnage de capsules vidéo. Quels sont les outils dont peuvent s’emparer les enseignants pour construire des vidéos ?
Pour mieux comprendre la méthode d’élaboration d’une capsule vidéo, le site de l’Académie de Créteil propose des «médiafiches » présentant formes et outils de la capsule vidéo. La mindmap permet de bien comprendre les différents paramètres à intégrer pour la réalisation de capsules. Voici quelques formes que nombres d’enseignants utilisent déjà :
« un diaporama enrichi d’un commentaire audio ;
un enregistrement d’actions se passant à l’écran ou “Screencast”, à l’image des premiers tutoriels vidéo ;
une vidéo interactive enrichie par l’intégration de compléments d’informations sur lesquels on peut agir : lien internet, fil twitter, vidéos complémentaires, images, textes, podcasts ... ;
une séquence vidéo capturée à l’aide d’une caméra : reportages, conférences, démonstrations au tableau, démonstrations sur table ;
une animation sur “tableau blanc” (logiciel ou application mobile) permettant l’annotation de documents et la manipulation d’objets ou de textes ;
une animation 2D ou 3D réalisée image par image (techniques de Stop-motion) ;
une mise en mouvement de textes et d’images fixes avec effets d’animation : écriture, dessin à la main... »
Le site www.ecolebranchee.com quant à lui propose une série d’outils facilitateur de la classe inversée fort utile.
Remarque : ces outils méritent d'être utilisés pour la création de supports vidéo. Que vous décidiez de mettre en oeuvre la classe inversée, ils sont formidable pour accompagner la/lers pédagogies que vous avez choisies.
La semaine prochaine, Thot Cursus vous propose "La classe inversée : paroles d'...élèves". Que pensent les apprenants de cette démarche au centre de laquelle on les place ?
Ce phénomène est souvent observé chez les jeunes enfants; alors qu’ils commencent tout juste à pratiquer l’écriture, ils transcriront parfois les lettres et chiffres à l’envers. Cette graphie miroir a régulièrement causé de l’inquiétude chez les parents qui y voyaient un signe d’une potentielle dyslexie. Or, les dernières approches en neurologie expliquent beaucoup mieux ce phénomène tout à fait normal et pas du tout pathologique.
Les apprenants sauvages, ce sont ceux qui se sont échappés de la serre scolaire, qui veulent choisir leur terrain, leur climat, et se passeraient bien de jardinier. Ce sont ceux qui veulent voir leurs apprentissages se concrétiser dans des réalisations. Ils commencent à se manifester dans les universités et s'épanouissent en grand nombre sur la toile.
La meilleure façon d’apprendre, c’est encore d’enseigner. « Chiche ! » nous disent les enseignants qui pratiquent la classe renversée. Vous voulez dire « inversée » ? Non, « renversée ». Une classe où l’unique étudiant est le professeur, et où il y a autant de professeurs qu’il y a d’étudiants.
Dans une ère où la communication écrite se fait majoritairement sur des supports numériques, il semble étrange de continuer d'apprendre aux petits à écrire en lettre cursives ou scriptes. Alors que les Américains abandonnent peu à peu cet enseignement, pourquoi faut-il conserver l'écriture manuscrite à l'école? Pour de nombreuses raisons, rétorquent des chercheurs et experts en éducation.
Quand ils sortent de leur labo, les scientifiques rencontrent des personnes pour qui l'univers n'est pas fait d'équations. Des amateurs de paranormal évoquent des forces obscures et des chaînes de causalité truffées de contradictions. D'autres au contraire voient les résultats de leurs recherches utilisées pour démontrer tout et n'importe quoi...
Certains le supportent mal et se lancent dans la mêlée, abandonnant un temps leur recherche pour la polémique, et pour tenter d'expliquer ce qu'est la science.
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