Malgré l'avènement des technologies, le contexte scolaire demeure sensiblement le même. Un professeur transmet ce qu'il croit important à ses apprenants qui retiennent le plus possible ce qui a été dit. Une recette gagnante, se disent certains, alors pourquoi la changer? « Et pourquoi pas? » se demandent ceux qui cherchent à renouveler les approches pédagogiques.
L'école de business Essec affiche une devise: « L'esprit pionnier ». C'est avec cette philosophie en tête que le directeur pédagogique a eu l'idée de créer au début de janvier 2015 « l'Imagination week ». Durant cette semaine, une nouvelle approche est mise en place. En effet, ce ne sont plus les professeurs qui proposent les apprentissages aux étudiants, mais l'inverse.
Un concours de cours
L'an dernier, ils étaient onze professeurs à se présenter devant les étudiants pour leur proposer un thème de cours. Une présentation de quelques minutes pour susciter l'intérêt des jeunes femmes et hommes. Par la suite, la soixantaine de volontaires se réunissaient en groupes et indiquaient aux enseignants ce qu'ils aimeraient voir, entendre et comprendre à la suite d'un cours sur cette thématique. Ils pouvaient ainsi proposer d'user de médias (films, clips, etc.) ou de voir des questions précises répondues dans le cours.
Ayant en main les suggestions étudiantes, les participants devait composer en 24 heures un syllabus de cours prenant en compte ces suggestions. Par la suite, les apprenants votaient pour les projets qui les intéressaient le plus.
Au total, cinq cours ont donc été élus sur les onze propositions. Ils ont été créés sous la forme de SPOC (Small Private Online Courses), approche de cours en ligne s'approchant du MOOC tout en restant privé et local. Il ne faut pas croire que les étudiants étaient en reste par la suite. Au contraire, ils continuaient d'aider le professeur à bâtir ce cours afin qu'ils répondent à leurs attentes.
Des cours qui parlent aux étudiants
L'approche nouvelle fascine et apporte une nouvelle énergie aux deux groupes. Soudainement, comme l'explique un intervenant dans la vidéo de l'Essec, la relation entre maître et élève devient bilatérale. Ils échangent pour créer une formation. Ce qui oblige donc les jeunes adultes à se questionner sur les acquis qu'ils voudraient avoir et maîtriser et, à l'inverse, les enseignants peuvent comprendre des approches qui intéresseraient davantage leurs étudiants.
Ainsi, ils peuvent concevoir une formation plus interactive ou plus magistrale et formative, selon les besoins exprimés. Comme le dira le gagnant de l'édition 2016 dans son allocution de présentation rapportée par Le Monde, il sentait que seuls ces jeunes femmes et hommes pouvaient savoir ce qui toucheraient ceux de leur âge.
Cette approche BYOC (Build your own course) a donc de quoi intéresser d'autres établissements d'études supérieures. Toutefois, l'édition 2016 a été plus modeste. Seuls cinq professeurs ont présentés des projets avec un seul gagnant. Pourquoi? Parce que cette approche est beaucoup plus lourde à mettre en œuvre que celles traditionnelles. Conséquemment, la généralisation de cette méthode n'est pas pour un futur proche, mais il n'est pas exclu, selon le directeur pédagogique, qu'un jour, tous les cours de l'Essec soient bâtis de cette façon. Et, qui sait, peut-être que d'autres établissements et facultés suivront la voie BYOC afin de proposer des cours qui répondent aux besoins exprimés des étudiants.
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