
La liberté d’apprendre s’infiltre partout sans que les institutions ne perçoivent qu’un seuil de liberté et d’autonomie est en train d’être franchi et bouleverse l’équilibre des systèmes sociaux.
Publié le 18 octobre 2016 Mis à jour le 18 octobre 2016
"L’objectif est bel et bien d’alimenter une réflexion sur le pilotage du système éducatif".
Ces quelques mots annoncent la couleur du dernier rapport de France Stratégie : "Quelle finalité pour quelle Ecole?".
Le point de départ est un système éducatif (français) historiquement structuré autour de la recherche d'uniformité et de neutralité, où le mérite individuel doit primer comme élément de différenciation.
S. Thierry Ly, auteur du rapport, nous alerte : cette égalité n'est qu'un principe "fédérateur en apparence", cachant des stratégies divergentes – l’égalité des chances étant un objectif très distinct de l’égalité des résultats (scolaires).
Considérant que " l'égalité ne peut pas constituer la première finalité de l'école", l'auteur défend la nécessité de transposer le débat vers la question essentielle de :"Quelle école voulons-nous" ; en réponse, il imagine – avec un groupe d’experts - trois modèles, des écoles "idéaltypiques" témoignant de trois visions différentes.
Chaque élève développe les savoirs et compétences pour appartenir et contribuer à la société (et à l'économie). L’éducation se partage entre site scolaire et sites professionnels, avec l’appui d’enseignants et d'experts-formateurs et se structure en trois grands cycles : une phase d’acquisition de savoirs transversaux, un cycle de préprofessionnalisation et une phase de spécialisation.
Un collège scientifique définit les scénarios d'évolution des métiers à moyen terme, une instance politique décide des orientations et priorise les champs professionnels. Une structure pédagogique traduit le tout dans un cursus de référence national, adaptable par les écoles en fonction des élèves et du tissu économique local.
L’accent est mis sur la singularité de chaque enfant : pas de programme, pas de curriculum national.
La mission est de construire des parcours personnels, bâtis selon une « progression significative ».
L’école propose une panoplie de projets, l’élève choisit l’activité et décide de son rôle. Le temps scolaire s'articule entre cours à la carte et réalisation de projets, d’une durée variable allant d’une semaine pour des enfants de 6 ans jusqu’à la moitié de l’année pour les 15-17 ans.
On retrouve dans ce scénario l’idée - fort intéressante - d’un portfolio numérique de l’élève, à disposition de l’enseignant, structuré selon un répertoire national des savoirs.
C'est la logique actuelle du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, débarrassé des programmes annuels, des voies d’orientation, des options. Jusqu’à 18 ans tous les élèves reçoivent la même éducation.
Ce modèle se base sur une décision politique forte, en termes de savoirs à transmettre ; l’enjeu est de susciter l’adhésion des familles (voir une co-construction) et la motivation des élèves. La culture commune n’implique pas cependant une uniformité des méthodes, l’accompagnement pédagogique reste personnalisé pour permettre à tous les élèves, indépendamment de leur hétérogénéité, d’acquérir les mêmes savoirs.
Le caractère utopique de ces modèles est totalement assumé, nuancé par la possibilité de faire cohabiter les différentes finalités en les articulant, par exemple, par cycles ou temps de scolarité au sein de chaque cycle.
De cette diversité d’approches émergent quelques éléments communs:
"Attendons-nous trop de l'école?"
Probablement... Mais la nécessité de se doter d’une vision s’impose.
France Stratégie. Rapport "Quelle finalité pour quelle École?"
http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs_rapport_quelle_finalite_pour_quelle_ecole_21092016_final_0.pdf
Septembre 2016
Lire également : Son Thierry Ly. Quelle école voulons-nous? in Sciences Humaines n°285. Octobre 2016. (Dernière consultation : octobre 2016)
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