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Publié le 13 mars 2018 Mis à jour le 13 mars 2018

Vivre en V.O.

Peut-on vivre et s'épanouir dans un pays qui parle une autre langue ?

« Nul n’est prophète en son pays »

Cette expression du XVIIe siècle, issue de la Bible, signifie que le talent d’une personne est plus souvent reconnu à l’étranger que chez elle.

Avec des problèmes de chômage et des conditions de vie difficiles, de plus en plus nombreux sont les jeunes – ou moins jeunes – à s’expatrier, de façon temporaire ou permanente. Cela peut commencer par un simple voyage de découverte, puis de visa de séjour de longue durée, puis de permis d’études, puis de permis de travail, pour enfin aboutir à une demande de résidence permanente qui conclurait l’installation définitive dans le pays d’accueil. La mobilité fait partie de notre vie, mais aucune histoire ne se ressemble. Chacun vit sa propre aventure migratoire et connaît ses propres échecs et réussites.

Une des principales difficultés quand on pense à la mobilité, c’est le fait de s’expatrier dans un pays dont la langue est différente. Pourra-t-on s’y habituer ? La comprendre ? L’apprendre ? Vivre et travailler dans cette langue étrangère ? Que de questions se posent face à cette insécurité linguistique dans laquelle la mobilité nous plonge… alors, vivre à l’étranger, mythe ou réalité ? Pour répondre à cette question, nous examinerons 3 cas différents…

1er cas : je connais bien la langue

Le premier cas de figure, le plus simple, concerne une personne quasiment bilingue ou, du moins, qui est capable de bien se débrouiller dans la langue cible. Cette langue, il / elle l’aura étudiée à l’école durant ses jeunes années lors de la « formation initiale » ou plus tard, lors de ses études ou en « formation continue », dans son pays. Généralement, des étrangers arrivant en pays francophone ont étudié le français soit à l’école (s’il s’agit de pays européens), soit à l’Alliance Française. Ils ont également généralement beaucoup voyagé et participé à des séjours linguistiques dans leur jeunesse.

Dans ce premier cas, l’installation se passe généralement bien. Puisque la barrière de la langue est presqu’inexistante, le sentiment d’insécurité n’est pas élevé et l’intégration est plutôt rapide et efficace. Le seul vrai problème résidera plutôt dans l’acquisition des nouveautés culturelles propres au pays, mais là encore, le fait d’avoir une ouverture culturelle favorise encore grandement l’intégration.

2e cas : j’ai des notions dans la langue

Le deuxième cas, le plus fréquent, est le fait qu’on ait étudié un peu la langue étant enfant, mais de façon scolaire basique, sans aucune immersion ni séjour linguistique. Seules quelques heures par semaine, généralement dispensées par un professeur local, non-natif de la langue apprise.

Ici, le nouvel arrivant aura sûrement des appréhensions, mais reprendra un peu confiance en lui en reconnaissant certains mots ou phrases qu’il avait appris naguère. De plus, ce profil de faux-débutant lui permettra d’apprendre plus rapidement, ou du moins de poursuivre son apprentissage de la langue en question étant donné que l’immersion se fera de façon naturelle, tout en ayant la possibilité d’être renforcée par des cours de langue également. Les résultats sont rapides et l’apprenant se rend compte qu’il en connaît bien plus que ce qu’il pensait. Son sentiment d’insécurité disparaît peu à peu et la confiance pour s’exprimer reprend le dessus rapidement.

3e cas : je ne parle pas du tout la langue

Le 3e cas est le plus difficile car il souligne le fait qu’on sera étranger à 100% dans ce pays, sans qu’aucun lien ne puisse être établi préalablement au niveau de la communication. Aucun apprentissage de la langue n’aura jamais été fait dans l’enfance ou durant les études et le seul rudiment possible auront sans doute été les quelques heures passées sur une application pour téléphone intelligent ou tablette. Bien, mais pas de quoi tenir une conversation !

Ces allophones sont ceux qui vivront le plus difficilement l’adaptation au nouveau pays. Bien souvent, leur entreprise leur proposera de suivre des cours de langue afin de favoriser leur intégration. Malheureusement, on notera un taux d’échec plutôt élevé dans leurs résultats, car ceux-ci travailleront dans une autre langue (généralement l’anglais) et n’éprouveront donc pas le besoin véritable d’apprendre la langue du pays. Outre un taux d’échec, on notera aussi un taux d’abandon très élevé ou encore un manque certain d’assiduité, preuve de leur manque d’intérêt…

Ces personnes resteront généralement dans le pays étranger juste le temps de leur contrat et retourneront chez eux par la suite. Aucun avenir n’est généralement envisagé selon eux dans ce pays d’accueil, d’où encore le manque d’envie de se jeter dans l’apprentissage d’une langue qui ne leur servira que le temps d’une mission.

Mais alors, que faire ?

Vous venez d’apprendre que vous allez partir travailler à l’étranger, alors que faire ? On peut s’interroger sur la meilleure option dans un contexte de ce genre.

Si vous avez reçu une offre et qu’elle a été confirmée, ce n’est pas votre niveau de langue qui y changera quelque chose car vous travaillerez probablement dans une autre langue. Cependant, ce n’est pas une raison pour ne pas mettre toutes les chances de son côté. Aussi la meilleure option semble être de se plonger un peu dans des méthodes d’apprentissage linguistique rapides et efficaces, du style Duolingo ou Babbel. Quel que soit votre niveau, une telle méthode vous permettra soit d’apprendre les phrases de base pour bien commencer (débutant), soit de vous remémorer des savoirs appris lors de votre scolarité (intermédiaire), soit encore d’aller plus loin en visant un niveau plus élevé (à l’instar des leçons « spécial expressions idiomatiques ») pour les avancés.

Autre option, pratique et qui demande peu d’efforts, le guide de conversation. Plusieurs maisons d’édition en proposent, à l’instar de Larousse, Ulysse, Assimil ou encore téléchargeables gratuitement sur Mosalingua. Plusieurs langues sont disponibles et il vous sera assez facile de trouver celle que vous recherchez.

Enfin, une fois sur place, vérifiez avec votre employeur si celui-ci ne vous offre pas la possibilité de suivre des cours de langue. En effet, environ 60% des entreprises prennent en charge ces cours pour le salarié et sa famille. En Allemagne, 14 % des conjoints d’expats ont eux aussi eu droit à des cours de langue ou des formations interculturelles, selon Internations.

Quoi qu’il en soit, préparez-vous un minimum ! Vous n’en serez que plus à l’aise et moins en situation d’insécurité linguistique. Que ce soit dans votre carrière ou votre vie personnelle, votre épanouissement n’en sera que profitable !

Respect et intégration

Je me souviens du cas d’une de mes étudiante, Portugaise, avec un niveau B2 en anglais et B1 en français qui, avant d’arriver en Suisse -où l’anglais est mal vu dans la partie francophone- (où son entreprise lui avait intimé de prendre des cours de français pour améliorer ses performances linguistiques au travail), avait vécu 3 ans en Norvège pour son travail et qui ne parlait pas un mot de norvégien (outre les oui, non, merci, s’il vous plait basiques) ! Incroyable ! Et pourquoi ? Parce que là-bas, tout le monde parlait anglais et donc, elle n’avait jamais eu besoin de se casser la tête à apprendre cette langue scandinave…

Vivre à l’étranger quand on ne parle pas ou peu la langue, ce n’est pas un mythe, c’est bien une réalité, mais une réalité que chacun vit et fait évoluer à sa façon.

On peut choisir de vouloir vraiment s’intégrer au pays en apprenant sa langue, mais on peut aussi faire le choix de se cantonner à une langue tierce, qu’on connaît déjà, et donc, qui demandera moins d’efforts… Personnellement, je trouve cela dommage car en n’apprenant pas la langue du pays, on n’apprend pas non plus vraiment à le connaître véritablement, ni dans sa culture, ni dans ses racines. Or, sans jamais prendre racines, on ne pourra jamais ressentir ce sentiment d’épanouissement ni de plénitude, et donc, demeurer un éternel étranger…

Illustrations : Confiance au travail, Dur de travailler, Travailler à l’étranger

Sources

Top 8 des meilleures applications pour apprendre une langue - Sur le bout de la langue
http://sur-le-bout-de-la-langue.com/top-8-meilleures-applications-apprendre-langue

Les applications mobiles pour apprendre une langue - Le monde des langues
https://www.mondelangues.fr/les-applications-mobiles-pour-apprendre-une-langue


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