
Faux et faussaires en art. On peut aussi copier des œuvres qui ont une valeur historique immense pour en mieux comprendre la technique et la signification, à la manière des copistes, ou pour les faire connaître ailleurs et au plus grand nombre.
Publié le 20 mai 2018 Mis à jour le 20 mai 2018
Le rapport européen «The digital transformation of news media and the rise of disinformation and fake news » traite du phénomène de la propagation de fausses nouvelles en ligne sous le prisme économique.
Les auteurs nous livrent quelques éléments de compréhension par un état de la littérature et de la recherche économique sur la transformation digitale du marché de l’information. Un marché qui a vu un progressif glissement de pouvoir des annonceurs vers les plateformes de curation de l’actualité et les moteurs de recherche, qui disposent aujourd’hui de la capacité d’associer les lecteurs, les articles et les publicités.
Un rapport Reuters de 2017 estimerait que la moitié des personnes accèdent à l’information d’actualité via un produit Facebook (au sens large : incluant Whatsapp, Messenger, Instagram). Facebook devient, avec Google News, la principale plateforme de distribution de l’information, les deux entreprises ayant créé un « duopole » en termes de collecte de revenus publicitaires.
L’élément clé de la transformation du marché de l’information serait l’évolution dans les modalités d’accès à l’information : le passage d’un accès direct à un accès via une plateforme intermédiaire a provoqué une réduction drastique des coûts d’opportunité de s'informer (la lecture de l'actualité est réservée à des moments à faible valeur ajoutée, comme la queue dans le supermarché ou les transports).
Les consommateurs sont ainsi entrainés dans une spirale vertigineuse : en moyenne, il faut 2 heures pour qu’une information se diffuse en ligne… mais dans 25% des cas, moins de 5 minutes.
Selon le rapport, nous sommes face à une faillite économique du marché de l’information : la fourniture d’une information de qualité cède le pas à la maximisation du trafic en ligne (et du revenu publicitaire) et le consommateur perd la possibilité de distinguer une vraie information … d’une fausse.
Le rapport revient notamment sur quelques idées reçues :
« Les fausses nouvelles se propagent plus rapidement et plus largement ».
Différentes études le confirment ; elles montrent que les communiqués de presse « officiels » sont peu partagés, contrairement aux articles d’actualité. Ajouter des liens « officiels » ou « vérifiés » réduirait l'étendue de diffusion d'une information. Ajouter des parties de « vérification des faits » aurait un impact assez faible sur la non propagation d’une fausse information.
En revanche, ajouter des sentiments ou des prises de positions augmenterait la viralité d’un contenu, principalement en raison de son degré de nouveauté, qui attire une attention générale déjà très éparpillée et qui rend plus visible celui qui la diffuse.
« La chasse aux robots »
Une propagation en cascade sur Twitter est en réalité plutôt rare, la majorité de gazouillis individuels restent dans le cercle de leur auteur. L’impact des robots sur Twitter serait tout aussi minime. Un robot propagerait de façon équivalente une information, qu’elle soit fausse ou exacte. Le biais cognitif humain est donc le vrai responsable de la propagation de fausses informations.
L’éducation aux médias apparait comme le principal moyen de contrer cette course vers la désinformation, mais implique le déplacement du coût de vérification des faits des distributeurs aux consommateurs.
Un coût cognitif individuel du passage vers le « slow thinking » qu’il ne faut pas sous-estimer.
Des offres de plateformes commencent à voir le jour, comme le projet « Blendle » une plateforme qui proclame sélectionner un journalisme de qualité avec un système de paiement à l’article et de remboursement en cas de déception (mais dont la faisabilité est contestée, comme l'on peut lire dans cet article de 2017)
Pour suivre au mieux l’actualité, le Centre commun de recherche (JRC) propose un outil très intéressant, l’European Media Monitor (http://emm.newsbrief.eu/), un service de fouille et d'analyse de texte qui couvre environ 300 000 articles par jour (à partir de médias traditionnels comme sociaux), dans environ 70 langues.
Illustration : FlickR, marfis75
Acéder au document :
Centre commun de recherche. The digital transformation of news media and the rise of disinformation and fake news (2018).
https://ec.europa.eu/jrc/en/publication/eur-scientific-and-technical-research-reports/digital-transformation-news-media-and-rise-disinformation-and-fake-news
Liste de ressources en éducation aux médias - Thot Cursus
https://cursus.edu/liste-de-lecture/2683
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