La visioconférence n'est pas encore un outil privilégié par les enseignants (particulièrement au niveau élémentaire), réticents devant les éventuels problèmes techniques. Pourtant, le facteur décisif de sa bonne utilisation consiste en une soigneuse préparation technique et pédagogique.
Dans un récent article, l'Agence des usages des TICE fait le point sur les différentes catégories d'usage de la visioconférence, ce à quoi il faut penser avant de se lancer dans son utilisation et produit enfin quelques recommandations à l'usage des enseignants.
Les possibilités
La visioconférence peine à trouver sa place dans les écoles élémentaires en France. Cependant, elle fut mise à l'honneur en 2007-2008, période à laquelle le Ministère de l'Éducation Nationale a lancé le plan "1000 visioconférences". L'objectif initial était d'organiser la collaboration entre écoles pour encourager l'utilisation des outils numériques dans les cours de langues européennes (allemand, espagnol et italien).
Résultat : près de 150 écoles ont manifesté leur intérêt et 40 d'entre elles ont été retenues pour réaliser des projets-pilotes. Nous sommes loin du frappant "1000" annoncé, certes. Les répercussions positives dans les écoles bénéficiaires encouragent néanmoins le Ministère à étendre cette opération.
Au-delà de l'usage en cours de langues préconisé par le Ministère, l'auteur de l'article a recensé d'autres situations pédagogiques dans laquelle l'utilisation d'un dispositif de visiocnférence apporte une grande valeur ajoutée :
- Les discussions entre élèves, professeurs et experts distants sur un sujet étudié (exemple du Musée de l'Homme)
- Les échanges interculturels, fortement encouragés par les projets européens;
- La résolution de problèmes en collaboration (ex: Motivate avec ses activités d'enrichissement mathématiques. Attention, le site est en anglais et payant.)
- Les cours à distance, avec démonstration de l'enseignant distant.
Différentes façons de faire
Pour que de tels projets fonctionnent, il faut une excellente préparation technique et pédagogique. Néanmoins, les façons d'y arriver sont diverses. Mais disons-le tout de suite : le coût n'est pas un obstacle insurmontable. Certains dispositifs sont certes onéreux, mais d'autres sont gratuits.
L'Agence des usages des TICE expose d'ailleurs deux exemples d'utilisation de la visioconférence, pour un même niveau d'enseignement et des objectifs pédagogiques similaires.
Première situation
Dans une classe d'anglais pour les CM1 et CM2, pendant une trentaine de minutes les élèves communiquent en visioconférence et exclusivement en anglais avec une interlocutrice distante. Cette séquence d'échange et suivie d'une séquence plus magistrale, animée par l'enseignant. Les protagonistes disposent ici d'un équipement complet et onéreux : micros, enceintes, ordinateur, webcam et surtout un tableau blanc interactif.
Deuxième situation
Dans un cours d'allemand de niveau CM1, des élèves de France et d'Allemagne sont invités à échanger dans la lanf-gue de leurs interlocuteurs. Ici, pas de matériel coûteux: un ordinateur, une webcam, un casque avec micro et une connexion Internet. Tout l'intérêt de la visioconférence réside ici dans l'échange et la coopération dans l'apprentissage.
Des recommandations
De nombreuses études se sont intéressées à la visioconférence en classe et certaines recommandations ont été faites pour que les expériences soient plus agréables et surtout plus nombreuses.
Il est fortement recommandé aux enseignants de s'adjoindre l'appui d'une personne-support avant la séance de visioconférence, de manière à vérifier que tout fonctionne comme il se doit et éviter ainsi le stress des "pannes" et autres imprévus techniques pendant la séance.
En termes pédagogiques, au-delà d'un clair exposé des objectifs, l'enseignant doit familiariser ses élèves avec les particularités de la communication en ligne. La gestion des tours de paroles, le rythme du débit, sont des éléments qui inflient sur le succès de l'expérience. par ailleurs, il faut aussi compter avec les plus timides, qui perdent leurs moyens en se plaçant devant la caméra, et les familiariser avec le dispositif pour qu'ils ne s'excluent pas de l'échange.
Pour en savoir plus, consultez les différentes ressources proposées par l'article "Visioconférence: comment organiser les échanges ?" de l'Agence des usages des TICE, avant de vous lancer dans l'aventure.
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