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Publié le 12 octobre 2010 Mis à jour le 12 octobre 2010

Le message philosophique des TIC en éducation : vous êtes à la barre et les autres peuvent vous aider

Obéissez

Entre la réponse aux besoins de l’individu et ceux de la société et du marché, l’éducation a toujours été déchirée.  Former de bons citoyens, de bons guerriers, de bons croyants ou de bons travailleurs trouve parfois des espaces compatibles avec les aspirations des individus à vivre heureux, libres ou responsables de leur destinée, mais pas tout le temps ni partout.

Dans presque tous les États, l’école a été l’instrument qui a rassemblé les membres de communautés de dialectes, de coutumes et de religions disparates en une unité plus homogène et politiquement gérable. Une société ne tient pas à perdre le contrôle de ce ciment social. Ceux qui ont la chance de vivre dans un état démocratique savent que cet état travaille dans une certaine mesure pour le bien commun. Dans d’autres contextes, ce n’est pas toujours aussi évident et la population ne tient pas forcément à fréquenter des institutions contrôlées ou supervisées par l’État.

Cependant partout, professeurs, contenus, horaires et lieux scolaires sont imposés. Le message communiqué par l’école à ses étudiants est presque identique; même en se parant des intentions les plus nobles de «formation de l’individu en vue de son développement intégral», la forme et la pratique de l’éducation communique essentiellement le message suivant : écoutez le maître. Ce qui implique que nous serions (sommes) des ignorants incapables et que nous devons nous conformer. Utile leçon, mais pour qui ? On est bien loin de l'idéal démocratique.

Le médium éducatif constitue en lui-même un message et le message concret qu’il a véhiculé jusqu’ici dans ses pratiques et qu’il a démontré continuellement et structurellement n’est pas celui du développement de l’individu qu’il a prétendu ou même souhaité, quoiqu’on en dise.  Bien sur il existe quelques exceptions, quelques collèges, professeurs ou initiatives, mais toujours considérées soit marginales ou élitistes.

Le message des TIC en éducation

En introduisant les TIC en éducation, on modifie les pratiques éducatives : le maître se transforme en guide et les étudiants peuvent plus souvent prendre la barre de leur apprentissage : contrôle de leurs activités, choix de leurs sources. Les nouvelles pratiques éducatives disent «Vous pouvez devenir votre propre capitaine». Les élèves peuvent s’y entraîner.

Si en plus on se met à exploiter les possibilités sociales et communicatives, l’apport objectif des autres à l’enrichissement de l’apprentissage devient réel.  On constate que les autres peuvent nous aider et que nous pouvons aider les autres, «Chacun possède une valeur pour les autres et cette valeur peut augmenter dans la mesure de sa contribution, dès maintenant».

Un troisième message des TIC est qu’il est intellectuellement profitable de pouvoir de vérifier la véracité et l’intégrité des contenus. «Vous n’avez pas à croire aveuglément tout ce qu’on vous raconte». L’étudiant n’est plus dépendant de sources pré-déterminées, fussent-elles autorisées par l’État.   On peut retrouver les démonstrations originales et ne plus se contenter des interprétations du maître ou du manuel.  À choisir entre le professeur d’hydraulique et Diesel, on préfèrera habituellement Diésel.

Qu’est-ce qui vaut la peine d’être enseigné ?

L’État a jusqu’ici orienté l’éducation publique (école républicaine, populiste, coranique, communiste, etc) en considérant ses besoins propres, dits supérieurs, et laissant la réponse aux besoins individuels s’insérer au travers de ses priorités.

On s’entendra sur la nécessité d’un socle social commun et sur celui de doter les individus des fondements en lecture écriture et méthodologie, mais pour le reste, en termes d’efficacité de l’apprentissage, des individus bien informés sont généralement les mieux placés pour juger de ce qui leur convient et de la manière de l’obtenir. Sugatra Mitra l'a démontré suffisamment de fois et dans suffisamment de contextes : tous les individus, enfants ou adultes, apprennent très bien et très efficacement par eux-mêmes pour peu qu'on mette les conditions en place.

Si l’État veut assumer une réelle responsabilité en éducation, il devrait questionner son efficacité plutôt que ses contenus: il est absolument inadmissible qu’après 12 ans de fréquentation scolaire on accepte des taux d’analphabétisme fonctionnel, de décrochage et d’échecs objectifs de l’ordre de 40 %.

La propriété intrinsèque des TIC en éducation est de mettre en relation les ressources et les individus. Leur message est «Vous pouvez apprendre ce qui vous intéresse et ce dont vous avez besoin, vous pouvez aider les autres à apprendre ce qui les intéresse et ce dont ils ont besoin». Celui de l’État devrait être «Nous allons vous aider à y parvenir en vous offrant accès, information et support». Ainsi il s'approcherait de la véritable éducation démocratique d'individus capables et responsables de leur destinée.


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