
La réalité virtuelle à la conquête du monde [Infographie]
Depuis l'introduction en 2016 des premiers casques grand public, un marché se développe de façon exponentielle dans le monde et ce n'est qu'un début, spécialement en éducation.
Publié le 12 avril 2020 Mis à jour le 12 avril 2020
Au printemps 2020, un nombre important de pays se retrouvait en confinement à cause du Covid-19. Conséquemment, alors que tous cherchaient à se divertir, un des produits les plus consultés était « Tiger King ».
Ce documentaire s’intéressait aux possesseurs de grands fauves mais s’avérait surtout des histoires de cultes, de menaces, de tentatives de meurtre et de potentielles disparitions. Cela a bien montré que l’obsession pour les crimes était bel et bien présente encore de nos jours. D’ailleurs, cet intérêt pour les docus dits « true crime » basés sur des faits réels a la cote et certains se sont demandé pourquoi.
Comment se fait-il que nous soyons aussi fascinés par les crimes contre la personne ? Pourquoi les meurtriers, particulièrement les tueurs en série, sont-ils devenus des personnages de la culture populaire ? En fait, notre passion pour ces documentaires reposerait sur différents facteurs selon les experts. Déjà, ils possèdent de multiples facettes. En effet, on a droit non seulement à l’histoire du meurtre mais autant de l’enquête, du procès, de la couverture média, etc. D’autre part, pour bien des gens ces documents sont une unique occasion de connaître le système judiciaire de leur pays ou d’ailleurs.
Et puis, certaines investigations s’avèrent non résolues et se jouent comme un film à suspense que l’on dévore en vacances. Chacun peut y aller de son petit travail de détective. Certaines affaires ont été rouvertes par la police après la diffusion d’un documentaire. Et puis, l’aspect humain est fort important. Même si cela est rare, nous pouvons tous potentiellement être une victime de crime.
Coupler ce sentiment à une curiosité sur la vie des autres et vous aurez l’effet « accident sur la route » : nous ralentirons tous pour voir le charnier et remercier intérieurement la vie que le sort ne soit pas tombé sur nous. Certains d’ailleurs affirment même que les émissions et films de vrais crimes nous apprennent à faire attention à qui accorder notre confiance, à rester sur nos gardes et ils soulignent le travail incroyable des experts scientifiques.
Or, comme le reconnaît le scénariste et romancier québécois Samuel Archibald, il faut être vigilant dans le traitement du « true crime ». Trop souvent, il a tendance à servir l’ego du criminel plutôt que de rappeler la ou les victimes.
En effet, plusieurs personnes commencent à dénoncer les démarches médiatiques, comme les séries et films documentaires sur les faits divers, qui apportent ce que les meurtriers veulent : le regard des autres. Beaucoup d’entre eux cherchent la reconnaissance et la « gloire » de leurs actes odieux et l’obtiennent avec ces documents populaires.
Nous nous souvenons des Ted Bundy ou du tueur du Zodiaque mais saurions-nous nommer 2 victimes? Hormis les experts, peu le pourraient. Un avocat qui a figuré dans la série Netflix « Making a Murderer » a lui-même admis que l’explosion de ces documentaires a mis de nombreuses victimes dans l’ombre.
Ce côté glamour du crime documenté peut aussi mener certains à essayer de copier les actes de criminels connus. Voilà pourquoi certains travaillent à diminuer l’intérêt porté aux tueurs et focaliser sur les morts et la communauté. Par exemple, après la tuerie dans une mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande, la première ministre a refusé de dire le nom de l’assassin et a criminalisé ceux qui distribueraient des images qu’il a diffusées du massacre. Le but : ne pas offrir l’attention recherchée par le terroriste.
De leur côté, tranquillement, des séries fictives et documentaires s’intéressent de plus en plus aux victimes. Ainsi, nous avons tous entendu parler de Jack l’Éventreur mais un livre a décidé de se pencher sur ses cinq victimes, leur vie dans le Londres de la fin du 19e siècle.
Nous ne cesserons jamais d’avoir une fascination pour les faits divers et les crimes qui se sont produits. Cela fait partie du côté sombre de la nature humaine. Or, les documentalistes ont le choix de faire ou non des criminels des vedettes. Et si, nous arrêtions de glorifier, même sans le vouloir, ceux qui font du mal?
Illustration : Raphi D de Pixabay
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