
À la troisième édition de l«'International Congress on vocational and professional education and training» on a fait le même constat de la situation et pris la même orientation, mais sans vraiment savoir si c'est bien la bonne diretion.
Publié le 17 mai 2020 Mis à jour le 17 mai 2020
La thèse de Anne-Valérie Housseau «Entre opportunités et stratégies d’apprentissages : l’auto-professionnalisation des formateurs à l'ère du numérique dans les organisations» part du constat de l’impérieuse nécessité des formateurs de se professionnaliser au regard des conditions numériques qui leur sont faites.
Les entreprises proposent des services en ligne à leur clients, sont en contact à distance avec leurs fournisseurs et imposent également à leurs collaborateurs des espaces virtuels, du travail à domicile et des tâches dématérialisées. Les formateurs sont mis en demeure de se professionnaliser dans des espaces formatifs, organisationnels et professionnels à partir desquels ils tirent des opportunités.
La thèse étudie les stratégies utilisées pour tirer parti des environnements sociaux et professionnels de ces formateurs vivant une auto-professionnalisation. Le terrain d’observation est constitué de formateurs issus de différentes organisations et suivant une même formation certifiante à la « e-formation ». L’observation tend à démontrer une forme d’autonomie de ces formateurs au sein des cultures d’entreprise qualifiées d’« apprenante ».
Dans un premier temps l’auteur s’efforce de décrire l’évolution des pratiques des formateurs sur deux siècles selon les dimensions socio-historique, économique et juridique, jusqu’à nos jours avec des offres diversifiées et internationalisées. Les entreprises y sont décrites entre organisation utilisatrice de stage et organisation apprenante. Le marché de la formation est présenté entre attentes des salariés, marchés de la formation et internationalisation de la formation dans des universités de métiers.
Cet équilibre est déstabilisé au regard de la digitalisation des organisations qui cherchent à répondre aux contraintes de productivité, de compétitivité et de mondialisation. Les façons de travailler mutent, notamment avec plus de travail nomade. Les formateurs sont amenés à intégrer le multimodal dans leurs pratiques et à devenir des eformateurs.
Pour les accompagner les organisations misent sur les apprentissages organisationnels, la gestion des connaissances, le knowledge management. Selon leurs lieux d’exercices les formateurs ont accès à une culture d’apprentissage, des formations internes qui soutiennent leur engagement dans une auto professionnalisation.
Pour comprendre les processus à l’œuvre, l’auteur mène une étude de cas de eformateurs suivant un dispositif de chef de projet blended. Ce dispositif vise l’acquisition de compétences transverses et d’une certification. Le dispositif décrit comprend des groupes réduits, une temporalité facilitatrice, une flexibilité dans les modalités de formation, un accompagnement individualisé et, bien sur, l’appropriation de technologies e-learning en cohérence avec l’accompagnement organisationnel. Le dispositif est en conformité avec le modèle ADDIE.
La méthodologie de l’étude de cas et le protocole de recueil et d’analyse des données s’appuie sur le « bounded system » de Cresswell, des entretiens semi-directifs, une triangulation dans les récoltes des données, un protocole de codage inspiré de la « grounded theory », et enfin l’usage d’un outil Sonal pour retranscrire, coder et analyser les données.
L’analyse du discours des formateurs permet de comprendre les contextes, les parcours, et les représentations métiers. Les représentations sont notamment appréhendées au regard des dimensions sociales, d’ingénierie et technologiques et permet de déceler ce que signifie être formateur pour les eformateurs et comment ils intègrent leurs nouvelles compétences.
L’étude de cas montre les opportunités et les stratégies d’apprentissages générées par trois environnement de travail (formatif, organisationnel et professionnel). L’accompagnement du cursus, le statut de formateur blended, le réseautage, le projet blended sont des opportunités de « réification sociale ».
L’observation d’ensemble témoigne de l’apparition d’écosystème d’apprentissages au sein des environnements de travail facilitant l’auto professionnalisation des formateurs au numérique. Des boucles d’influence réciproques joueraient entre les environnements, les contextes, les opportunités, les stratégies et les contenus d’apprentissage.
L’écosystème possède une dimension sociale avec des réseaux au sein des entreprises, une dimension de mise en pratique, une dimension de qualité, une dimension professionnalisante. La culture d’entreprise apparaît pour l’auteur comme un sous système d’apprentissage social de mise en pratique et professionnalisant.
La question est alors comment construire ou renforcer de tel système d’apprentissages de professionnalisation individuel dans des environnements de travail collectifs ?
Source
Anne-Valérie Housseau. Entre opportunités et stratégies d’apprentissages :l’auto-professionnalisation des formateurs à l'ère du numérique dans lesorganisations. Education. Conservatoire national des arts et metiers - CNAM, 2018. Français. https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01986534
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez des infolettres sur :
De plus, indexez vos ressources préférées dans vos propres dossiers et retrouvez votre historique de consultation.
M’abonner à l'infolettreSuperprof : la plateforme pour trouver les meilleurs professeurs particuliers en France (mais aussi en Belgique et en Suisse)
Effectuez une demande d'extrait d'acte de naissance en ligne !