« Il est important de prendre les devants car la transition risque d’être très longue, puisque l’on parle de l’intégralité des logiciels qui chiffrent ou qui signent. Il va falloir des années avant que tout le monde ait franchi le pas. Par ailleurs, la menace la plus importante actuellement consiste à retenir les informations qui transitent aujourd’hui pour les déchiffrer rapidement quand on aura un ordinateur quantique »
Damien Stehlé
Une course est engagée entre les développeurs des ordinateurs quantiques et les cryptographes qui cherchent à assurer la confidentialité des données car les protocoles actuels les plus avancés en cryptographie sont mis à mal par les possibilités des ordinateurs quantiques.
Par exemple, l'algorithme de Shor est capable théoriquement de briser n'importe quel système cryptographique à clé publique tels que le RSA. S'il ne l'a pas encore fait c'est que les ordinateurs quantiques sont encore trop primitifs pour qu'il soit possible de le programmer en pratique mais ce n'est qu'une question de temps pour y arriver et on peut être sûr que ce sera tenté car il s'agit d'un problème sur laquelle la recherche se passionne depuis des années.
Là où cela devient digne d'une fiction est que même si les données sont actuellement cryptées, dès quelles sont transmises on peut les enregistrer, les copier durant leur transit, les conserver et attendre le jour où elles pourront être décodées. Autrement dit, tout secret devient potentiellement découvrable. Tous les murmures pourront être entendus.
Mais on ne reste pas les bras croisés.
«Les avancées quantiques ont poussé la NSA à annoncer, en 2015, qu’il devenait urgent de sérieusement considérer les alternatives à la cryptographie actuelle, puis le NIST (National Institute of Standards and Technology), en 2016, à donner le coup d'envoi d'un concours visant à développer de tels algorithmes "résistants au quantique". Au total, ce sont près de 70 soumissions au concours qu’a reçues le NIST, pour quatre retenues actuellement.»
«Les quatre protocoles cryptographiques sélectionnés par le NIST feront désormais partie de la norme cryptographique postquantique du NIST, qui devrait être finalisée dans environ deux ans. »
Les chercheurs de l'Inria, passionnés par ce genre de problème théorique, ont contribué activement au développement de ces protocoles.
Pour l'article complet : Ordinateur quantique : quatre algorithmes conçus pour résister à sa menace
Illustration : depositphotos - agsandrew
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