
Langue et culture arabes : site ressources pour les enseignants d'arabe en France
Un site national bilingue, qui remporte un vif succès
Publié le 09 février 2009 Mis à jour le 09 février 2009
Il fut un temps où parler de poésie arabe revenait presque à commettre un pléonasme. Les Arabes ont, bien avant l’apparition de l’Islam, cultivé l’art d’exprimer ses sentiments en vers. Avec une pratique très originale : les Mouallaqat, ces odes poétiques à la gloire de l’amour suspendus à l’entrée de la tente (le terme Mouallaqat signifie littéralement "accrochés"). Des odes souvent très longues et dont certaines ont été célébrées pendant des siècles comme l’expression parfaite et quasi divine de l’amour. Une parmi d’autres, l’œuvre de Imrou Al Qays, poète errant qui a vécu entre 500 et 540.
D’autres poètes de la même époque se sont fait connaître par leur passion amoureuse. Comme Antar, valeureux chevalier dont l’amour pour sa cousine Abla figure parmi les plus grandes légendes du patrimoine littéraire arabe. Ou encore Kays qui a voué à la belle Leila une passion folle au vrai sens du terme. Kays et Leila, un couple mythique à l’image de Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult, qui a inspiré l’Elsa de Louis Aragon. La liste est très longue.
L’arrivée de l’Islam n’a pas freiné les ardeurs des poètes courtois, tant s’en faut. L’amour a été célébré de mille et une façons et en Mille et une nuits bien sûr, chef d’œuvre de la littérature universelle. Des contes savamment analysés par de nombreux pédagogues. Il y a bien sûr aussi les fameux ghazals, ces chants d’amour, souvent interminables, du flamboyant auteur persan Hafez. Ou les célèbres quatrains du subversif Omar Khayyâm, poèmes qui érigent le libertinage en art de vivre.
Plus près de nous, sans parler des Adonis ou du regretté Mahmoud Darwich, récemment disparu, les poètes turcs contemporains ont su trouver les mots pour dire les tourments délicieux de l’amour. À l’instar de l’immense Nazim Hikmet, chantre du beau et auteur très engagé.
Ce détour historique n’est pas fortuit car il introduit une interrogation pertinente : comment réconcilier la pédagogie et la poésie ? Il faut en convenir, la poésie a disparu de notre quotidien alors même qu’elle servait autrefois à exprimer la révolte comme l’allégeance, la colère comme l’amour. Mais comment enseigner la poésie ou… par la poésie ?
Les voies ne manquent certainement pas. Encore faut-il savoir enseigner autant l’amour du beau que la rime colporte, cette esthétique apparemment inutile mais combien précieuse à notre époque où ne vaut que ce qui est utile ! L’enjeu est on le voit autrement plus crucial pour nos sociétés à la fois bardées de certitudes, faussement rassurantes, et saisies par le doute.
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