Depuis plus d'une décennie, on évoque partout et toujours, dans les pays africain et comme pour un avenir très lointain, la fameuse question de la formation à distance qui est déjà d'une totale actualité. Chaque année par exemple, les universités africaines sont obligées de poser le problème des effectifs pléthoriques, étant donné que les flux d'étudiants en provenance des lycées et des collèges sont toujours très importants.
Au Cameroun, malgré la multiplication des universités publiques ( le pays compte désormais 7 universités) et les institutions privées d'Enseignement Supérieur, l'on dénombre près de 200 000 étudiants incapables de prendre ailleurs une inscription pour l'enseignement tertiaire. L'État camerounais crée également des Écoles professionnelles et des IUT afin de réussir le projet intitulé un Étudiant un Métier visant à désengorger les Amphis. Le danger est à venir car, en 2015,
ce pays comptera environ 250 000 étudiants.
Une des difficultés récurrente est l'obsolescence et l'insuffisance des infrastructures. Certes, la construction des Amphis se poursuit, mais les attentes sont nombreuses relativement aux universités virtuelles qui s'avèrent désormais indispensables.
Si le Cameroun a prévu l'ouverture de ce type d'universités, il existe quelques centres numériques comme ceux qu'ouvre l'Auf ou encore l'UVA dont il a été question la semaine dernière dans ces colonnes. Précisément, à la fin de la rencontre de formation des enseignants prévus pour la FAD, le Recteur de cette institution a reconnu que Même si l'enseignement virtuel ne peut pas remplacer les universités, néanmoins il devient une nécessité, compte tenu de l'engorgement des universités africaines.
Or, l'on sait que le
taux d'étudiants représente un indice de développement. Mais, dans le continent noir, malgré l'illusion d'une forte population scolaire et estudiantine, seuls 5 % des
jeunes accèdent à l'enseignement supérieur contre 20 % en moyenne
dans le reste du monde. On est donc loin d'atteindre les fameux objectifs de l'Education Pour Tous (EPT, l'un des objectifs du méllénaire affiché par l'Organisation des Nations Unies) avec les conséquence que cela peut entraîner.
L'enseignement à distance, vite !
L'Université Cheikh Anta Diop de Dakar compte près de soixante mille étudiants.
À l'université de Yaoundé 1 La faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines et la
Faculté des Sciences ont admis à la dernière rentrée un total
de 30.000 étudiants, 15.000 dans chaque Établissement. À Dakar, il n'a pas été possible d'admettre plus
de cinq mille nouveaux bacheliers dans les Amphis. Le constat est donc lourd et douloureux : avec
le nombre croissant de bacheliers en Afrique, l'enseignement à distance se
positionne de plus en plus comme un élément essentiel de l'enseignement
supérieur. Partout dans le continent, les effectifs ne cessent d'augmenter. Et
les universités existantes ont dépassé depuis longtemps leur capacité
d'accueil.
Il est donc temps de voir essaimer les campus numériques nationaux pour offrir de meilleures conditions d'étude aux jeunes qui sont en permanence refoulés des berges de la Méditerranée ou de l'Atlantique, à qui l'on impose des conditions draconiennes pour l'obtention des visas et qui subissent toutes sortes de misères pour apprendre l'école.
Pour arrêter cet exode et ces humiliations, le Recteur de l'UVA a révélé au journal Walfadjiri que la Banque africaine de développement (Bad), qui a compris le rôle que peut jouer la formation à distance, a décidé d'octroyer à l'Uva, dont le siège est au Kenya, un financement d'un montant de 5 milliards de francs Cfa.
Il reste à en faire un bon usage. Un très bon usage.