Tout créateur de logiciel et d'application sait que la partie la plus délicate du travail est la phase de test qui vérifie le bon fonctionnement avant que le produit ne soit proposé au public. Cette phase doit être suffisamment longue pour déceler tous les problèmes que pourraient rencontrer les futurs utilisateurs. Mais plus cette période est longue, plus elle coûte cher et plus elle retarde la sortie du produit.
Heureusement, les développeurs peuvent maintenant faire appel à la foule pour réaliser cette période de test, dans un processus de crowdsourcing (participation de la foule). C'est du moins ce que propose la compagnie BugFinders.
À la chasse aux bogues
La compagnie britannique propose en effet aux divers créateurs de programmes et d'applications de profiter de son expertise et celle de plus de 50 000 testeurs. Ces dizaines de milliers de personnes ont toutes suivi le même protocole.
Tout d'abord, le nouveau volontaire s'inscrit gratuitement en indiquant les plateformes, systèmes d'exploitation et spécifications matérielles qu'il utilise. Une fois que cela est fait, il peut s'entraîner à déceler des bogues grâce aux modules de formation sans frais qui sont à sa disposition. Puis il reçoit une première invitation de participation à un projet. Il lit alors la description qui explique ce qui doit être testé et sur quelle plateforme, la rémunération du projet et les problèmes déjà connus. Puis commence la recherche de bogues. Le testeur doit donner une preuve visuelle (captures d'écrans ou vidéos) de chaque bogue identifié et décrire textuellement les problèmes rencontrés.
L'équipe de BugFinders essaie ensuite de recréer ledit bogue. Si l'expérience est concluante, le testeur reçoit une rémunération pour son travail et accède à un niveau supérieur. Il peut alors travailler à des projets plus importants et plus lucratifs. Il peut même recevoir un bonus s'il découvre un bogue crucial. Par contre, son niveau ne monte pas lorsqu'il rapporte des problèmes déjà connus et il peut aussi descendre s'il fait de faux signalements. Les testeurs doivent donc être très prudents dans leurs signalements.
Tout le monde y gagne dans ce système. Pour les internautes volontaires, il s'agit d'une petite source de revenus intéressante et utile puisqu'elle aide à améliorer des logiciels, applications et jeux à venir. De plus, ils peuvent faire leurs tests quand et où ils le veulent. Pour les entreprises qui font affaire avec BugFinders, l'avantage est également important. Elles ont accès à des dizaines de milliers de testeurs pour expertiser la moindre ligne de code et déceler les failles. Qui plus est, elles ne paient que pour les bogues confirmés par BugFinders.
Les dirigeants de BugFinders admettent que leur méthode n'est peut-être pas adaptée à tous les tests de logiciels. Mais une grande majorité de ces derniers, particulièrement les produits qui doivent sortir rapidement sur les plateformes mobiles ou sur Internet, bénéficie de ce travail de masse pour dénicher les problèmes. Une initiative très intéressante pour les développeurs indépendants qui ne peuvent se permettre de s'engager plusieurs testeurs.
« Why Is Crowdsourced Software Testing so Good? », Checkpoint-elearning, Février 2012
Illustration : ....Tim via photopin cc
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