Le Nigéria connaît la formation ouverte et à distance depuis les années 1940 à travers les cours par correspondance. Mais ce n’est véritablement qu’en 1983 qu’une institution, dédiée à ce type d’enseignement et à caractère national, a vu le jour. Et ce n’était pas pour longtemps.
A la faveur d’un coup d’état militaire, les activités de la National Open University du Nigeria (NOUN) ont été suspendues, quelques mois après son lancement. Il faudra attendre 2002, soit après dix-huit années d’interruption, pour qu’elle renaisse de ses cendres. Avec de plus grandes ambitions et de plus grands défis.
En effet, la NOUN s’est donnée pour objectifs, entre autres, d’augmenter le niveau d’alphabétisation et d’accroître substantiellement l’accès à la formation universitaire de la population nigériane estimée à environ 140 millions. En 2007, la population estudiantine avoisinait les 50.000 (actifs ou non) et elle tablait sur une progression de 20.000 nouveaux étudiants par an. Ce qui fait de la NOUN, la plus grande université du Nigéria en termes d’effectif.
Structures et infrastructures
Cinq établissements sont chargés d’oeuvrer à l’atteinte de ces objectifs. Il s’agit de l’Ecole des Arts et des Sciences Sociales, de l’Ecole de Commerce et de Gestion des Ressources Humaines, de l’Ecole d’Education, de l’Ecole de Droit, de l’Ecole des Sciences et de la Technologie et du Centre pour la formation continue et en milieu de travail. Ils préparent à l’obtention des diplômes universitaires classiques (Licence, Master, Doctorat) et de certificats, sanctionnant 6 à 12 mois d’études dans un domaine spécifique.
La NOUN dispose de 35 centres d’études répartis sur tout le territoire. Les étudiants peuvent se rendre dans ces centres pour bénéficier des facilités d’apprentissage et pour passer des examens.
Accessiblité et flexibilité
Accessibilité et flexibilité sont les maîtres-mots de la NOUN. Son vivier d’étudiants se trouve être les demandeurs d’études universitaires qui se voient refuser l’accès aux universités traditionnelles, à l’issue du concours d’entrée. En 2008, seuls 200.000 candidats sur un million ont pu obtenir le précieux sésame qui ouvre les portes des universités conventionnelles.
La NOUN accueille aussi des salariés qui, en raison de leur situation professionnelle, ne peuvent que suivre la formation à temps partiel. S’agissant de la flexibilité, l’étudiant peut choisir de suivre le cours à plein temps ou à temps partiel, et de passer une évaluation quand il se sent prêt.
Enfin, pour montrer l’exemple à ses compatriotes, l’ancien Chef d’Etat nigérian, Olusegun Obasanjo s’est inscrit à la NOUN après sa retraite. Sans conteste, la NOUN a toujours bénéficié d’une volonté politique indéniable qui se manifeste par l’implication des autorités politiques au plus haut niveau. Elle doit d’abord son succès à ce facteur important, toujours ignoré sous certains cieux.