Nous bougeons de moins en moins au quotidien. L'activitéphysique est pourtant une source de bien-être irremplaçable; elle nous réconcilie avec nous-mêmes, si l'on sait la choisir en fonction de ses capacités, de ce que l'on souhaite en tirer. Tout le monde peut prendre du plaisir dans une activité physique, personnes handicapées comprises. Pour ces dernières, il est un milieu particulièrement favorable qui génère des sensations corporelles positives : l'eau.
En effet, dans un milieu aquatique, la gravité terrestre est suspendue, facilitant le mouvement même de membres fonctionnant mal. D'ailleurs, depuis quelques années, les initiatives non médicales d'activités aquatiques pour les personnes handicapées se multiplient.
L'organisme L.A.P.L.A.J.H. de Nathalie Dagnet fait partie de celles-ci. Cette hémiplégique a créé ce groupe dont l'acronyme, aussi jeu de mots, veut dire littéralement : « Les Activités Physiques Ludo Aquatiques, Joker du Handicap » Car oui, dans l'eau, les personnes handicapées « se moquent » de leur mal pour profiter des joies de la natation. Évidemment, leur expérience n'est pas la même ques les autres nageurs puisqu'ils ont de l'aide de maîtres nageurs et d'étudiants spécialisés en rééducation. Pour les participants aux activités, il ne s'agit pourtant pas d'une énième séance supplémentaire de rééducation : "Les personnes handicapées physiques peuvent pratiquer une activité physique sans pour autant entrer dans un processus de rééducation axé uniquement sur la pathologie, ou s'inscrire dans une démarche de sport de compétition. Cette offre, ouverte à tous, s'inscrit en complémentarité des centres de rééducation, mais hors de la sphère médicale, dans un souci de mieux-être tant physique que global, afin de permettre de mieux vivre son handicap", lit-on sur le site de L.A.P.L.A.J.H.
Les avantages de l'eau pour les handicapés
Si l'activité en piscine ne remplace pas les exercices de rééducation classiques, elle est un complément extrêmement intéressant, qui s'intègre bien dans une démarche pour aider la personne handicapée à gagner une certaine autonomie et une compréhension de son corps.
À Bayonne, dans le sud-ouest de la France, certains enfants porteurs de handicap pratiquent le handi-surf. Évidemment, ici, on ne se lance pas d'emblée sur l'océan à la conquête de vagues; l'activité se déroule d'abord en piscine. Mais tous se préparent au jour où ils pratiqueront eux aussi leur passion dans la mer.
Grâce à cette activité, les enfants handicapés moteur améliorent la coordination de leurs mouvements. Quant à ceux qui ont des troubles du développement comme l'autisme, il s'agit d'une expérience sensorielle et de défoulement bénéfique. Les parents quant à eux apprécient vivement ces moments de rencontre.
L'eau apparaît donc comme un élément favorisant l'épanouissement et les sensations physiques positives. C'est ce que beaucoup d'entre nous, valides ou non, apprécient dans les bains de mer et les séances à la piscine. À consommer abondamment !
Illustration : Jaren Jai Wicklund, shutterstock
Références :
Cesar, Marianne. "Handi Surf: quand le handicap se dissout dans l’eau." Surf Prevention. Dernière mise à jour : 17 avril 2013. http://blog.surf-prevention.com/2013/04/17/handi-surf-en-piscine/.
L.A.P.L.A.'J.H. de Nathalie. Consulté le 15 avril 2014. http://laplajh.e-monsite.com/.
MagSports. "L’Handicap & L’eau." Dernière mise à jour : 5 février 2013. http://magsports.fr/lhandicap-leau/.
Telo, Laurent. "Le handicap est moins lourd dans l'eau." Le Monde.fr. Dernière mise à jour : 4 mai 2013. http://www.lemonde.fr/sport/article/2013/05/02/le-handicap-est-moins-lourd-dans-l-eau_3170091_3242.html.
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