Le terme de "robot" et ce qu'il représente dans nos imaginaires doit sa popularité au monde de l'art, bien plus qu'aux laboratoires de robotique.
L'âge d'or des robots
Les écrivains de science-fiction et particulièrement de son âge d'or dans les années 40 et 50 du siècle dernier ont beaucoup exploré la relation compliquée entre les hommes et les robots. Isaac Asimov (écrivain américain né en 1920 et mort en 1992) a écrit des centaines d'oeuvres mettant en scène les robots. Ces oeuvres ont été regroupées dans Le Grand Livre des Robots, saga qui se déroule sur plusieurs miliers d'années. Asimov est l'auteur des fameuses lois auxquelles se conforment tous les robots qui évoluent dans ses oeuvres; ces lois posent comme principe de base que les robots ne peuvent faire de mal aux humains et doivent même les protéger. Tout l'art d'Asimov dans ses ouvrages consista à placer les robots dans des situations laissant croire qu'ils allaient violer les lois fondamentales, et à imaginer des intrigues pour que finalement ils ne le fassent pas.
Asimov a donc renversé le cliché narratif qui voyait presque immanquablement l'objet créé par l'homme se rebeller contre ce dernier, pour faire des robots des "outils" au service de l'homme; on comprend alors pourquoi les lois imaginées par Asimov ont eu une si grande influence sur les roboticiens, dont les créations nous rendent déjà d'innombrables services.
À l'inverse d'Asimov, Philip K. Dick a pour sa part creusé le sillon initial du combat entre les robots (ou androïdes) et les hommes. Mais dans son univers romanesque, beaucoup plus sombre que celui d'Asimov, les méchants ne sont pas toujours ceux auxquels on pense. Dans son roman le plus célèbre, "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?", Philip K. Dick pose la question de la limite ténue entre l'homme et la machine et montre des humains distants, exempts de sentiments, alors que les androïdes aspirent éperduement à accéder aux émotions humaines. Ce roman a été adapté au cinéma par Ridley Scott sous le titre de Blade Runner, en 1982.
Robots et cinéma
Car les robots ne pouvaient en effet échapper au cinéma, tant il était tentant de les représenter et de les faire évoluer dans des monde reconstitués, naturalistes ou fantastiques. On trouvera sur le site notrecinema.com une recension de 79 films ayant donné le rôle principal aux robots. La liste s'ouvre avec Metropolis, le film réalisé par Fritz Lang en 1926, dans lequel évolue Maria, un robot féminin :
Si vous n'avez pas vu Metropolis mais que la physionomie de ce robot vous dit quelque chose, c'est normal : C3PO, le robot stylé de Star Wars, la fresque cinématographique de George Lucas dont le premier opus sortit en 1977, en est directement inspiré. Les robots semblent d'ailleurs bien se prêter aux séries de films. Outre Star Wars déjà cité, mentionnons les séries Terminator et Robocop, qui mettent en scène des robots violents dans des univers qui le sont tout autant.
Le fim d'animation s'est lui aussi largement emparé des robots. L'esthétique et l'imaghinaire du manga n'y sont pas pour rien : Astro Boy créé en 1952 par Osamu Tezuka, est devenu le personnage principal d'une série animée télévisée à gros succès en 1963 et un long métrage l'année suivante. Son dernier avatar ne date que de 2009. Et puis, tous les quadras se souviendront de Goldorak qui avait "l'avenir du genre humain" entre ses mains dès 1978...
Nouveaux avatars d'un mythe fondateur
Dans les années 2000, les films mettant en scène des robots connurent encore de beaux succès. Citons par exemple AI (Steven Spielberg, 2001) ou I, Robot (Alex Proyas, 2004). Mais on constate que le genre est déjà en train de changer. Aujourd'hui, le robot ne fait plus vraiment recette, tant dans la littérature que dans le cinéma de science-fiction. C'est sans doute, comme l'avance Patrick Gyger dans un entretien publié sur le site Atlantico en novembre 2011, parce qu'ils sont entrés dans nos vies. L'imaginaire artistique lié à la science s'est déplacé vers des sujets tels que les cyborgs, le clonage et les biotechnologies en général. Mais les robots à apparence humaine provoquent encore le trouble, comme le dit P. Gyger : "Quand on voit des chercheurs comme Hiroshi Ishiguro, qui a créé d’abord un androïde à l’image de sa fille puis un autre à sa propre image, c’est tout de même très impressionnant. La science-fiction, à travers la littérature et le cinéma, nous ayant habitués à ces images-là, elles nous impressionnent sans doute moins, mais la confrontation avec un robot humanoïde reste imprévisible. (...) C’est la notion d’illusion qui est primordiale, l’ « uncanny valley » (la « vallée dérangeante »), une réaction psychologique que l’être humain développe en présence de robots humanoïdes. C’est le moment où l’on ne sait plus si le robot est un être d’artifice ou non, et dès lors l’incrédulité est à son apogée".
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