
Découvrez le projet interactif de Ying Gao: «(No)Where (Now)Here»
Découvrez le projet « (No)Where (Now)Here » de la professeure et designer Ying Gao, de l'École supérieure de mode de l’ESG UQAM.
Publié le 06 mai 2015 Mis à jour le 06 mai 2015
Les imprimantes 3D ont déjà fait couler beaucoup d’encre sur Thot Cursus et ailleurs. Véritable révolution, elles apportent de nouvelles perspectives dans nombreux domaines que ce soit au quotidien dans nos vies, pour le petit mécano ou le bricoleur en herbe, pour construire des habitations, pour la cuisinière en quête de créativité ou pour alimenter les astronautes.
Le domaine médical fait son boum également avec, tout récemment, des prouesses en matière de reproduction d’organes, de tissus vivants, en passant par la chirurgie plastique.
Les objets en 3D servent également à encourager le développement durable ou à apporter une meilleure accessibilité dans les musées avec la reproduction d’œuvres d’art. Toute réplique n’est cependant pas autorisée, et c’est bien normal, mais certaines sont néanmoins accessibles sous creative commons pouvant être reproduites facilement à l’aide d’applications gratuites.
L’art de la grande couture sauce 3D
La haute couture étant avant tout un art, la voici en pleine effervescence en rejoignant le 7ème art pour prendre des airs de saga futuriste et en s’imprégnant de science-fiction cinématographique.
C’est ainsi qu’on voit apparaître des créateurs loin d’être en marge des nouvelles technologies pour le plus grand bonheur des yeux.
La robe cinématique de Jessica Rosenkrantz, ainsi nommée pour son impression de mouvement, est imprimée en plastique extrudé (L’extrusion consiste à former des formes tridimensionnelles à partir d’un élément en 2D pour lui donner du volume). Elle est constituée de 2279 petites pièces assemblées par des charnières qui donnent cette impression de tissu. Rassurez-vous, l’assemblage n’a pas été fait manuellement dans son intégrité, l’imprimante s’en est chargée pour les grandes pièces.
Cette robe cinématique n’est pas unique en son genre. Le designer Francis Bitonti, avec l’aide de ses étudiants et Makerbot, a créé, la Bristle Dress, une magnifique robe flexible à l’aide d’une imprimante Replicator. Réalisée avec des filaments naturels et maniables, cette robe est de toute beauté et fera l’objet d’une exposition chez Makerbot à Brooklyn, laquelle sera plus tard exposée à Londres.
Lady Gaga, connue pour son excentricité, a elle aussi fait honneur à la 3D lors du lancement de son dernier album ArtPop, dans son show ArtRave où elle s’est revêtue d’une robe intitulée Sculpture paramétrique qui a fait sensation. Créée par le Studio XO de Londres, une société spécialisée dans le design de costumes de scène, elle a été imprimée par la société belge Materialise qui a d’ailleurs créé le premier défilé de mode de vêtement en 3D.
Plus qu’une robe, la Spider Dress (la robe arachnéenne) est quant à elle, unique en son genre puisqu’elle a la capacité d’adopter une position de défense lorsqu’elle détecte des mouvements en approche grâce à une puce intégrée. La designer néerlandaise Anouk Wipprecht qui en est l’auteur, est allée encore plus loin en créant Synapse, une robe qui interagit par ondes cérébrales. Equipée de capteurs et d’un électrocardiogramme, Synapse a les facultés de percevoir les réactions émotionnelles de la personne qui la porte en fonction de son environnement.
Certains artistes vont même jusqu’à concevoir des maillots de bain comme c’est le cas de Nadir Gordon, un étudiant de l’Université de Palerme qui a collaboré avec Jonathan Guerra, un spécialiste de l’impression 3D pour créer Waves, un maillot qui ne ressemble pas tout à fait à un maillot mais qui ne manque néanmoins pas de style en temps que chef-d’œuvre artistique.
Prenant des allures de treillis, l’œuvre est composée de 14 pièces imprimées et assemblées au fer à souder. Semblerait-il que le vêtement soit confortable mais très fragile, certaines soudures s’étant rompues lors de l’essayage.
Incroyable tout ça, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas tout… Dans le domaine de la lingerie, la célèbre marque Victoria’s Secret a voulu également marquer le coup avec une création représentant des ailes qui ont été dessinées par l’architecte Bradley Rothenberg pour un défilé de mode à New York en décembre 2014 avec pour thème les contes de fées. Ce projet est issu d’une collaboration avec la célèbre marque de bijoux en cristal Swarovski dont des milliers de cristaux ont été incrustés.
Swarovski n’en était pas à sa première puisque la firme avait déjà collaboré en 2013 dans un projet similaire pour une robe dessinée par les designers Michael Schmidt et Francis Bitonti. Pour sa réalisation, 2633 articulations de nylon ont été imprimées puis recouvertes de 13 000 cristaux noirs Swarovski, le tout atteignant un poids total de 5 kg, ce qui, vous en conviendrez, ne doit pas être très agréable à porter.
Un peu plus loufoque mais qui pourrait s’avérer très pratique avec l’évolution, c’est le concept artistique de la valise 3D de Janne Kyttanen, une artiste, designer 3D et directrice créative pour 3D Systems en imaginant pouvoir voyager léger et récupérer ses affaires une fois arrivée à destination. Elle a donc conçu un prototype permettant de fabriquer un sac et son contenu moyennant une imprimante 3D. Découvrez ce que contient ce sac dans la vidéo
Tous ces exemples cités ne sont qu’une pâle représentation des créations existantes ou à venir. Ils sont des preuves des possibilités infinies que peut offrir l’impression 3D, autant du côté créatif que technologique.
Le prêt-à-imprimer prendra-t-il le relai du prêt-à-porter ?
Ce que nous avons vu jusqu’à maintenant dans cet article, n’est et ne restera que de l’art à part entière. Il serait difficile de porter des tenues vestimentaires du genre au quotidien.
Cependant, certains s’y attèlent déjà comme par exemple, le cas de Joshua Harris qui a pour projet de vouloir recycler nos vieux vêtements pour en faire de nouveaux. Il a créé une imprimante à vêtements qui permettrait de choisir le modèle, le tissu et la couleur selon nos envies et au moment même où on le désire. Il va encore plus loin en imaginant que les marques puissent vendre des cartouches de leurs modèles sans pour autant être plus chers. Au contraire, le prêt-à-porter 3D aurait de fortes chances d’être moins coûteux puisqu’il n’est plus question de transport, et de ce fait, plus écologique. Autre avantage, nos valises seront moins lourdes et nos garde-robes moins encombrées.
En attendant, il est tout de même déjà possible de créer soi-même ses vêtements avec la Kinematics Cloth, une application en ligne. Bien que l’outil soit en version bêta, il nous est tout de même permis de constater des possibilités futures.
Chaussures à ses pieds
Trouver des chaussures qui conviennent parfaitement à nos pieds ne semble plus être aujourd’hui une utopie puisqu’il est possible avec des artistes tels que Jia Yue Dai, diplômée de l’Institut national de la technologie de Taichung à Taïwan, d’avoir des chaussures sur mesure, simplement en scannant son pied.
En utilisant les logiciels 3D Studio Max, Maya, Rhino et ZBrush, elle produit la presque totalité d’une chaussure, hormis les coutures qui sont, elles, réalisées entièrement à la main.
En Californie, la firme Feetz fabrique déjà des chaussures sur mesure sur base de 3 photos fournies. Vous vous inscrivez en ligne, choisissez un modèle, une matière et une couleur et 7 jours plus tard vous avez vos chaussures. Evidemment le projet est pour l’instant en version beta mais il devrait être commercialisé et officiellement disponible d’ici la fin de l’année.
Hans Fouché, fabrique, lui, des ébauches de chaussures. Ses imprimantes étant plus rapides qu’esthétiques, elles donnent des résultats de formes brutes, des matières non lisses d’où l’on peut voir les différentes couches visibles sur la surface. Cependant, il utilise ces ébauches (qu’on appelle blanks, en anglais) comme charpente de base, lesquelles sont recouvertes ensuite de cuir ou autres matières et pourvues de semelles en caoutchouc. 6 minutes suffisent à leur fabrication et pour un coût dérisoire.
Les imprimantes 3D ayant principalement une clientèle masculine à l’heure actuelle, Cubify compte bien augmenter sa clientèle du côté des femmes en lançant la nouvelle gamme de chaussures Janne Kyttanen qui vous donne la possibilité de télécharger les fichiers gratuitement et qui, grâce aux imprimantes CubeX de Cubify, vous permettront d’avoir vos chaussures en une nuit.
Dans le domaine du sport, l’impression 3D a aussi déjà posé ses empreintes chez les grandes marques comme Nike, Rebook et Adidas en créant des sacs, des accessoires et surtout des chaussures ergonomiques qui ont l’avantage d’être très confortables, voire même orthopédiques.
Les Sneakerbots de Nike, par exemple, ont été créés par Recreus, une société espagnole spécialisée dans la production de filaments qui utilise un plastique flexible très résistant permettant de plier les chaussures sans pour autant les déformer. Ce plastique, nommé Filaflex garde toute son élasticité, même après avoir été fondu. La firme avait publié les fichiers en ligne en OpenSource, pour qui désirait les imprimer, mais malheureusement, ceux-ci ne sont plus accessibles aujourd’hui.
Les exemples et les possibilités sont encore nombreux. Il suffit de faire une recherche sur Internet et vous constaterez que la révolution a commencé.
Les bijoux 3D
Acheter un bijou ne se fait pas à la légère, surtout lorsqu’il s’agit de bijoux sertis de diamants ou pour une occasion très particulière comme des fiançailles ou un mariage. C’est pourquoi Brilliance a eu l’excellente idée d’intégrer sur son site le programme 3D Ring qui permet d’imprimer une réplique en 3D des bijoux choisis en vue de les essayer. Si vous n’avez pas d’imprimante 3D chez vous, le joaillier vous offre la seconde possibilité de vous les faire livrer.
Bien évidemment, ce ne sont que des répliques mais, par contre, le joaillier Gemmyo crée, lui, des bijoux sur mesure. La firme ne vend d’ailleurs ses créations que sur Internet en proposant plus de 8 000 modèles personnalisables. Vous avez le choix entre une quinzaine de pierres, de la plus précieuse à la plus courante, et de 6 métaux différents, de l’or au platine. Selon votre budget vous aurez un modèle unique.
La société existe depuis 2011 et ses objectifs principaux sont de réduire les coûts de production et le temps de fabrication, mais aussi de confectionner à la demande sous un délai de 3 semaines. En sachant que de manière traditionnelle, il faut 3 mois.
Ici, on ne fabrique plus une série stockée qui demande un investissement conséquent pour la vendre, mais sur commande. Autre risque important évité, vu la précision des imprimantes, les griffes de maintien sont conçues spécifiquement pour la pierre et donc évite la casse et le dessertissage.
Techniquement, l’imprimante fabrique un prototype en résine dans lequel est coulé le métal en fusion pour ensuite être serti et poli par les artisans-mêmes.
Une gamme plus bas mais néanmoins de qualité, les bijoux de Shapeways en laiton plaqué or avec son application en ligne.
Accessoires
Après les bijoux, d’autres accessoires tels que les sacs avec Kipling, le célèbre fabricant de sacs à main belge anversois depuis 1987. La firme a créé son modèle de sac flexible baptisé Monkey Madness pour rappeler le logo, ils sont imprimés en 2 matières différentes, l’un en polyamide souple et l’autre en Epoxy dont la particularité consiste à ce que la structure du sac fusionne avec les motifs.
La 3D au bout des ongles
Le Nail Art ou l’art de faire de ses ongles une œuvre d’art est très en vogue. Peinture, strass, autocollants, paillettes,… la déco des ongles semble faire bon ménage avec l’imprimante 3D en utilisant du gel UV, de la kératine ou de la résine. Shapeways.com, par exemple, propose de nombreux modèles en s’associant avec le collectif TheLaserGirls.
Pas très pratique au quotidien, cependant, certaines l’ont déjà adopté et ce ne serait pas étonnant de voir apparaître des modèles dérivés plus accessibles.
Maquillage en 3D
Imaginez si vous pouviez faire votre propre maquillage de qualité à la maison en choisissant toute une palette au nombre indéfinissable de couleurs. Mink, c’est le prototype qu’a présenté Grace Choi, au TechCrunch Disrupt et qui, bien qu’elle n’ait pas gagné la compétition, a suscité un vif intérêt auprès de potentielles utilisatrices, de firmes de maquillage et d’investisseurs.
Pour l’instant, l’imprimante Mink ne permet que la création de blush mais son auteure compte bien étendre les possibilités. L’imprimante utilise un colorant de qualité cosmétique conforme aux normes FDA et qui imprime sur un substrat de poudre identique à la matière première du maquillage ordinaire. Pour le choix des couleurs, il suffit d’utiliser le code hexadécimal utilisé dans les logiciels de retouche d’image tel que Photoshop ou Paint, de le définir à l’imprimante Mink et le tour est joué. Le prototype est actuellement de taille moyenne comparé à une imprimante traditionnelle mais celui-ci devrait se réduire à la taille d’un mini Mac.
Mink pourrait complètement révolutionner l'industrie du maquillage tout en respectant mieux le type de peau des utilisatrices et en répondant aux choix spécifiques de couleurs dont la gamme reste limitée sur le marché.
L’avenir de la mode est-il aux boutiques en ligne et à l’impression 3D ?
L’impression 3D s’intègre aujourd’hui dans des domaines très divers du secteur industriel jusque dans nos vies. Son usage est déjà bien ancré dans les industries de pointe comme l’automobile ou l’aéronautique, il n’empêche que d’autres secteurs s’y attèlent déjà très bien comme nous venons de le voir dans le domaine de la mode.
Aussi, les recherches de nouveaux matériaux ouvrent plus grand encore les possibilités offertes avec des matériaux souples et faciles à travailler. On parle de matières intelligentes capables de s’adapter à leur environnement. C’est en tous cas des projets de recherche sur lesquels le laboratoire Self-Assembly Lab travaille en développant des matières qui permettront de créer des objets capables de se transformer selon l’environnement. Ces matières pourront s’adapter selon les températures et les mouvements, et sans être plus coûteux pour autant.
Serait-ce rêver un peu trop loin que d’imaginer un simple t-shirt qui change de texture et s’allonge des manches à l’apparition d’une averse ? Pas forcément.
Le fait de pouvoir personnaliser un objet au goût du consommateur et de le rendre unique est également digne d’intérêt pour les artisans.
L’usage de l’imprimante 3D ouvre de nouvelles perspectives en matière d’emploi comme, par exemple, le fait qu’un joaillier doit être capable de modéliser en 3D. Il est certain que la mode, comme d’autres domaines, vont créer de nouveaux débouchés.
C’est un fait certain, on ne peut pas, aujourd’hui, s’habiller grâce à une imprimante 3D mais dans un futur proche, ce ne serait pas étonnant qu’elle conquiert la mode toute entière. En attendant, l’imprimante 3D inspire les créateurs et designers qui débordent de créativité. Nous n’en sommes aujourd’hui qu’aux prémices, mais il ne faudrait pas s’étonner que le futur permette à chacun de créer ses propres objets avec son imprimante familiale ou, en tout cas, en trouver dans les boutiques.
Illustratrion : Kinematics - Nervous System - http://n-e-r-v-o-u-s.com/blog/?p=4467
Sources
Mon Univers 3D
http://www.monunivers3d.com
Imprimer en 3D
http://www.imprimeren3d.net
Primante 3D
http://www.priximprimante3d.com
Makezine
http://makezine.com/2014/12/19/anouks-new-creation-the-spider-dress/
Wearable Tech Just Got Smarter - i.materialise
http://i.materialise.com/blog/entry/wearable-tech-just-got-smarter-anouk-wipprechts-intel-edison-powered-3d-printed-synapse-dress-logs-your-mood
De la lingerie en impression 3D - Étapes
http://etapes.com/de-la-lingerie-en-impression-3d
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