L'affirmation de soi s'emballe particulièrement bien avec du style. On se démarque grâce à une référence positive, comme une ambassade qui arrive dans un pays étranger.
Mais voilà, cette référence positive doit surtout l'être pour l'Autre. Il s'agit de présenter une réalité qui incite à l'envie et à l'ouverture, si ce n'est au respect.
Dans les premiers temps de la colonisation en Amérique, les ambassades indiennes et françaises jouaient ce jeu du style, avec apparat et éloquence. Le style indique l'importance et la maîtrise. On donne du style en spectacle pour l'Autre, pour à la fois l'impressionner et lui signifier également qu'on lui accorde une certaine importance. On ne mettrait pas autant d'efforts esthétiques sur quelque chose d'insignifiant ou pour quelqu'un sans valeur.
Bien sur un résultat, un produit, est ce support qui perdure, que ce soit un écrit, une composition musicale, un contrat, une oeuvre ou une construction matérielle, mais les livrer avec style établit une autre forme de standards, les démarque et incite tout autant au respect qu'au dépassement. Ce détachement stylé qui paraît si naturel demande habituellement beaucoup de travail. Il y a matière à cours.
Cette édition nous amène aussi bien dans les arcanes de la mode et du savoir-vivre que dans celles de la typographie ou des métaphores. Rien d'essentiel au discours mais qui finalement le porte là où il parviendrait plus difficilement par ses seules qualités; cela vaut aussi bien pour un contenu, un professeur, un étudiant, une classe, une école qu'un site internet.
Quand ajoutons-nous du style ?
Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus
