Publié le 28 avril 2015Mis à jour le 28 avril 2015
L'improvisation en danse, regard d'un chercheur-danseur
Le 29 avril, c'est la journée internationale de la danse. Voici un regard scientifique sur une démarche artistique qui aime dépasser les cadres : l'improvisation.
Peu de travaux de recherche existent sur le processus d'improvisation en danse contemporaine. Bruno Couderc, danseur et enseignant-chercheur en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS pour les habitués) à l'université Rennes 2 en a fait son sujet de thèse.
"Comment l'artiste invente sa danse?" Ou plus exactement "Qu'est-ce qui est essentiel quand le danseur improvise?"
Tel est le questionnement de départ de ce travail de recherche mené de 2006 à 2009. Trois improvisations données dans le cadre d'un festival vont servir de matériaux de recherche : "Dialogue avec le souffle" de Michel Raji, "Une danse avec Cookie" de Luc Touzé et "Fatigueness" de Pascal Quéneau.
L'hypothèse de départ de Bruno Couderc : l'importance du geste dans l'improvisation. Les résultats finaux dépasseront largement cette hypothèse.
Cinq spécificités de l'impro
L'improvisation est intimement liée à l'histoire personnelle des danseurs qui racontent, par leur langage corporel d'où ils viennent et qui ils sont.
En improvisant, le danseur adapte son travail en fonction du contexte. Des interactions se nouent entre l'environnement et le danseur.
Improviser ne signifie pas inventer ex nihilo de nouveaux gestes, l'improvisation repose souvent sur une "structure compositionnelle antérieure", remarque le chercheur en interrogeant les danseurs.
Surtout, pour Bruno Couderc qui s'appuie sur la théorie de la Gestall, improviser s'apparente à une situation d'Awareness, une "conscience globale et précise de l'expérience en cours".
Chez Michel Raji, cela se concrétise par une sensation complète du squelette et de la musculature;
chez Luc Touzé, par un lâcher prise, le danseur disant lui-même être dans un état d' "hyperconscience" pendant les phases d'improvisation, "sa pensée voyageant sans arrêt entre son corps, ses sensations, ses appuis", précise B.Couderc.
Quant à Pascal Quéneau, il utilise des "calls", des outils de composition.
Cet état d'Awareness du danseur en impro fait qu'il ne risque pas le "trou" de mémoire, le manque de gestes ou de mouvements, mais plutôt l'incompréhension du public.
Et puis, l'improvisation est une "présence à l'instant", titre de la thèse de B. Couderc. "A l'instant" et non pas "dans l"instant" insiste le chercheur, le A donnant une idée de direction, de mouvement alors que le Dans enferme.
Le traitement des données
Pour obtenir ces résultats, Bruno Couderc a mené des entretiens avec les trois danseurs avant et après les représentations. Ayant installé deux caméras, il a filmé les spectacles et analysé méthodiquement les vidéos au moyen d'une grille. L'intégralité des entretiens est retranscrite en annexe de la thèse et les spectacles sont décortiqués, séquences par séquences, des photos accompagnant les commentaires.
Rigoureux, Bruno Couderc fait un parallèle entre son travail de recherche et son activité artistique. Au départ, il y a des désirs, des idées/des images plus ou moins floues et puis se nouent des échanges qui nourrissent le travail qui évolue. A la fin, les résultats sont toujours inattendus. En effet, l'importance du geste émise en hypothèse dans l'introduction s'est estompée pour donner à la prépondérance de la place au temps présent : "L'improvisation comme art du temps plus que de l'espace", précise B. Couderc. "Improviser, c'est danser dans le présent".
Sources
Bruno Couderc, "L'improvisation en danse : une présence à l'instant", thèse soutenue à l'université Rennes 2, 2009, en ligne sur TEL
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