Exploiter les millions de ressources en ligne : parcours sur mesure

Suggestions d'utilisation

Beaucoup de bonnes raisons pour utiliser des ressources éducatives en ligne ne suffisent pas : rares sont les professeurs qui les exploitent systématiquement dans leur enseignement.

Le temps, la disponibilité, la tâche…

Le nombre astronomique des «unités d’apprentissage» que l’on peut trouver dans Internet les rend difficiles à qualifier. Leur qualités dépendent en bonne partie du contexte dans lesquelles elles seront utilisées. C’est pourquoi un professeur isolé ne peut humainement parvenir à exploiter les formidables ressources du web, semaine après semaine. Il a besoin de temps de formation, d’expérimentation, de discussion et surtout du support de sa direction et de ses pairs, avec l'appui technique et logistique nécessaire.

En attendant que les administrations éducatives le comprennent, voici quelques idées pour utiliser plus souvent les ressources éducatives en ligne. L'idée est de choisir une étape, de se familiariser avec, puis une autre.

Tout au long du processus d’apprentissage.

De l’ignorance au savoir, un apprenant passe par différentes étapes d’ouverture. Utiliser les bonnes ressources aux bons moments donne de meilleurs résultats.

Si on ne connait rien à un sujet, on commence par tourner autour : la sensibilisation, là où on crée l’intérêt. Il existe des centaines ressources de sensibilisation, dans à peu près tous les domaines. Exemples : dans Thot , dans Google - général - exemple spécifique : chimie. On n’a qu’à se servir ou à suggérer.

La seconde étape est celle de la connexion, là où on se projette, où on comprend où ça nous mène, à quoi ça sert, dans quel environnement. On se fixe un objectif, on a identifié un besoin.

Les sites des ordres professionnels, des comités paritaires, des services d’emploi ou des groupes d’intérêt offrent des milliers d’exemples de métiers ou de sujets avec ces seuls objectifs : montrer le contexte et susciter l’intérêt.

Au delà des objectifs généraux, on découpe le parcours pour les atteindre en plusieurs parties, avec chacun leurs objectifs et leurs besoins spécifiques. On peut considérer faire aussi pour chacun une étape de sensibilisation (Qu’est-ce que… ) et de mise en contexte (dans quelle situation utilise t’on le …), jusqu’à ce que le besoin puisse être résolu en pratique avec la proposition de formation.

On reviendra souvent à cette étape. Des exemples d’éléments spécifiques existent par millions sur les sites de vidéo. (Youtube - Daily Motion - Viméo); ils réussissent à mettre en contexte quasi n’importe quoi.

Avec une simple caméra de téléphone on peut aussi montrer ce que l’on veut. On peut apprendre à faire de bons vidéos pédagogiques, ce qui est souvent le plus efficace et le mieux adapté. Il existe de nombreuses solutions technologiques et logicielles pour y arriver de façon économique. (Construire son parcours d'auto-formation pour réaliser une vidéo pédagogique) (Une technologie pratique : Swivl )

Avec un besoin clair et un plan pour l’atteindre, vient l’acquisition systématique et rigoureuse d’informations en fonction de l’objectif; cette étape, relativement courte, est limitée par la capacité d’absorption de chaque individu. C’est la leçon, le chapitre, le vidéo, la démonstration, l’unité fondamentale de connaissance que l’on assemble en fonction des besoins de chacun et qui formeront la compétence globale.

S’il en existe des millions, il est ici aussi souvent plus facile d’en créer que de repérer la bonne ! La section «Technologies» de Thot Cursus présente plusieurs outils intéressants pour y parvenir. Mais cette fonction est normalement très bien assurée par les manuels disponibles. Ce ne devrait pas être la priorité.

Puis vient la pratique; pour intégrer l’information dans un tout cohérent on a besoin de faire quelque chose avec : un calcul, un essai, un dessin, une simulation, n’importe quoi qui implique d’utilisation de l’information dans le contexte approorié. La durée de cette étape varie ici aussi en fonction de chaque individu. Il existe beaucoup d’exerciseurs et de simulateurs, mais le mieux est de profiter des sites de mutualisation qui offrent à la fois d’excellents outils pour en créer et des banques d’exercices déjà créés. Simulateurs - Quizz - Flash cards

Est-ce bon ? Est-on parvenu à l’objectif ? L’étape de la comparaison ou de l’évaluation permet d’en juger. Bien des applications et des plates-formes intègrent des évaluations à chacune des étapes, d’autres utilisent des algorithmes pour réorienter l’étudiant à l’endroit approprié du contenu incompris et d’autres situent l’étudiant par rapport à un standard à atteindre ou une moyenne, souvent sous forme de jeu.

Les tableaux de progression, les bulletins, les badges sont différents moyens de garder le compte, mais leur utilisation technologique ne prend vraiement son sens qu'à l'échelle d'un système. Un individu ou un prof peuvent très bien y arriver autrement.

Et de là on retourne soit à la pratique, soit à l’information ou au tout début si l’objectif est atteint. Il faudra un nouvel objectif d’intérêt pour y intégrer de nouvelles informations.

Le rôle du professeur : indispensable, mais différent

On saisit assez intuitivement comment les ressources et applications d’apprentissage en ligne peuvent être utilisées à l’une ou l’autre de ces étapes. On comprend aussi qu'aucune ne les ferait toutes. Aussi le rôle du professeur paraît indispensable pour les utiliser au moment approprié et pour les fonctions pertinentes.

Quand un professeur décide d’utiliser une ressource web dans un de ses cours, il en exploite ses avantages. Lesquels ? La qualité de certains produits est imbattable, leur présentation impeccable, leur interactivité, accessibilité, ergonomie, souplesse en font des outils d’apprentissage riches et efficaces. Il a le choix.

Leur attrait est indéniable auprès des étudiants. Alors, si les ressources en ligne ne sont pas plus souvent utilisées ce n’est ni en raison de leurs qualités, ni de leur accessibilité mais bien de leurs conditions d’utilisation qui ne peuvent pas dépendre que d’un professeur isolé.

L'effort d'intégration est complexe. On a besoin du support de toute l’institution. La plupart des «meilleures pratique» le démontrent. On commence à comprendre pourquoi.

Illustration : robuart - ShutterStock

Références

La formation en ligne dans les institutions d'éducation supérieure en Europe
http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/25431/formation-ligne-dans-les-institutions-education

Se former à l’enseignement : professeurs, vous n’êtes pas seuls
http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/22185/former-enseignement-professeurs-vous-etes-pas

L'utilisation pédagogique des vidéos
http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/18311/utilisation-pedagogique-des-videos-ted-est/

10 000 métiers en vidéo - Répertoire
http://cursus.edu/institutions-formations-ressources/formation/24949/10-000-metiers-video-repertoire