Le monde vogue au fil des révolutions technologiques. Internet et les réseaux sociaux en sont l’exemple le plus patent des dernières décennies. Incontournables à tous les niveaux, les réseaux sociaux sont devenus une plaque tournante de nos rapports et même de ceux des politiciens.
Mais un autre bouleversement est en train de prendre forme et pourrait affecter toutes les sphères de nos rapports, y compris l’éducation. Cette nouvelle technologie se nomme « blockchain ».
Elle n’est pas si neuve puisqu’elle a vu le jour avec la monnaie cryptée « Bitcoin », il y a quelques années. Le principe est le suivant. Contrairement à nos systèmes actuels centralisés où les transactions bancaires et les contrats passent par un intermédiaire comme une banque ou un notaire, le « blockchain » en est une distribuée. Ainsi, tout est « ouvert » et chaque noeud authentifie chaque transaction comme le montre cette vidéo :
Ainsi, dans un système de « blockchain », il devient très difficile, voir impossible de falsifier une transaction ou bien d’autres choses. Les intervenants de cette émission de BFM Business le prédisent : dans quelques années, nous n’aurions pratiquement plus besoin de paperasse ou de pouvoirs centralisés. Même des services à la Uber ou des services publics bénéficieraient de la technologie blockchain. Certains enthousiastes affirmeront que la technologie sera adoptée par le grand public d’ici 2019 ou 2020.
Un gain de confiance en éducation
Une telle promesse a de quoi laisser songeur. Et qu’en serait-il de l’éducation? Elle pourrait être un des secteurs qui en bénéficieraient le plus. Nous avions déjà traité le sujet, mais celui-ci a depuis encore plus intéressé le domaine de l’éducation. Au point où des sommités comme Jane McGonigal s’expriment en faveur de son instauration dans le milieu de l’éducation. Le géant japonais Sony, de son côté, compte intégrer la technologie lors de son Mondial Math Challenge en 2017.
Comment s’explique cette fascination pour la « blockchain »? Face à une crise de confiance par rapport à près plus du tiers (34 %) de candidats qui embellissent des CV de formations qu’ils n’ont pas suivi pour avoir un emploi, elle pourrait être une solution pour les employeurs. En effet, un postulant pourrait apporter les preuves qui confirmeraient ses diplômes.
Il s’agit donc de toute la notion de confiance qui est en jeu avec la « blockchain ». Déjà quelques écoles comme la Holburton School ou l’ESILV utilisent cette technologie pour certifier la formation de leurs étudiants. Or, comme le propose ce blogueur, l’implantation de cette technologie pourrait se faire dans des groupes universitaires ou à l’échelle nationale où chaque crédit accumulé par un apprenant serait certifié et mis dans la chaîne de sa formation.
La « blockchain » pourrait s’appliquer aussi pour les stages ou les concours comme celui de Sony où, de plus, différentes méthodes d’évaluation permettraient de confirmer les résultats d’un participant. Même l’apprentissage des langues serait plus facile à prouver. Si des applications comme DuoLingo ou Babbel utilisaient ce type de technologie, les participants pourraient corroborer leur niveau de maîtrise d’une langue et à des employeurs.
L'éducation comme une monnaie?
Les MOOC pourraient aussi bénéficier de cette technologie. Il ne serait pas si difficile de créer un système où chaque vidéo visionnée et chaque travail serait comptabilisé et certifierait qu’un individu ait suivi la formation et que cela soit reconnu. Jane McGonigal, qui est la plus importante référence sur la ludification, parle d’ailleurs d’Edublock, un concept où les heures d’éducation deviendraient un type de monnaie.
Elle a développé un site, ludique bien sûr, sur le sujet où les joueurs peuvent jouer à faire de la prospection et imaginer un tel système en 2026. Et cette monnaie ne se gagnerait pas qu’en classe, mais en effectuant toutes sortes d’activités où l’on apprend. Et tous pourraient devenir professeurs dans des matières de prédilection et certains paieraient des crédits pour obtenir des « cours » avec eux. Cette monnaie pourrait aussi servir dans le milieu professionnel.
Bref, il y a de quoi rêver avec ces cryptodonnées et les contrats intelligents. L’éducation pourrait avoir une véritable « valeur » aux yeux de tous comme les billets dans un porte-monnaie. Le tout en la décentralisant afin qu’elle ne soit plus gérée que par l’État. Or, si la « blockchain » en fait rêver certains, il y a encore bien du chemin à faire.
Déjà que démocratiser une technologie plutôt difficile à comprendre pour un néophyte n'est pas évident. Et puis, rien ne garantit que cette technologie va perdurer. Nombre d’entre elles ont cru à un avenir radieux pour finir par mourir ou être utilisées de façon plus restreinte. D’autant plus que si ces données sont extrêmement difficiles à pirater, presque impossible, quant sera-t-il quand celle-ci sera en plus grand accès?
Nous en sommes donc qu’aux débuts de la blockchain. Difficile de dire si la technologie persistera. Toutefois, plusieurs aspects pourraient donner une valeur quantifiable aux formations de tous genres.
Aucun enseignant n’est mal à l’aise de discuter du théorème de Pythagore, des accords du participe passé ou de la géographie. Or, aborder des thèmes comme la sexualité ou l’intimidation est déjà plus difficile. Bien des gens dans le corps professoral ne savent pas comment traiter ces thèmes faisant pourtant partie de la vie actuelle ou future des élèves. Tout repose alors sur deux concepts : donner de l’information factuelle et ne pas tomber dans le jugement.
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