
Les mathématiques, une langue vivante comme les autres ?
Quelle langue parlent les sciences ? Peut-on parler d'une langue mathématique à part entière ? Petite présentation d'un rapport entre langues, sciences et mathématiques !
Publié le 27 octobre 2021 Mis à jour le 27 octobre 2021
"Laissons nous regarder par le monde, pour cela restons immobile pour qu'il nous capte et qu'il résonne en nous"
L'écologie se décrit comme une science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. Mais à force de mettre en extériorité le milieu, on en perd le sens et on le transforme en un objet distant de soi-même ; c'est une observation de plus alors même que nos pensées sont liées aux lieux, que nous sommes composés et composant.
Le milieu découpé et délié est une commodité de chercheur qui simplifie artificiellement la complexité du vivant. Le chercheur découvre des liens de proximité, les plus serrés possibles, il fait des découvertes, il crée des modèles au prix de simplifications. Il cache sous le tapis les complexités et la démultiplication infinie et variée des interactions et des rétroactions.
L'éco psychologie» (psychologie de l'écologie) est une discipline née dans les années 60. Elle vient secouer la psychologie en renouvelant la façon de se penser au monde et non pas dans le monde. Freud impute nos névroses au refoulement de nos instincts, en particulier sexuels ou d’agression, il fait jouer un rôle moteur à l’inconscient alors que les éco psychologistes estiment que l'inconscient est le fruit de l'ignorance de nos instincts écologiques profonds. Une part de notre matrice, de notre placenta d’humain, la « Nature », ne cesse de nous rappeler que notre nature humaine commence par la Nature tout court.
Le détachement de la Nature est un phénomène qui s’accélère avec l’urbanisation; près de 60% des humains vivent désormais dans des continuités de bâtis, villes ou villages, et leur mode de vie en est affecté. Ils trouvent une variété de commodités, la sécurité et les contraintes du groupe rapproché et font société. Ce faisant les commodités sont telles qu’ils finissent par perdre le sens des saisons et de ses couleurs, ils s’habituent aux odeurs et aux bruits qu’ils se renvoient les uns les autres. Ils s’accoutument à ce que leurs usages et leurs mœurs prennent le dessus sur toute autre expression du vivant.
Ces mondes agencés finissent par survaloriser la maîtrise et le contrôle des infrastructures, des énergies, des circuits d’alimentation, des déplacements, de l’éducation et in fine des populations entières sont mises sous contrôle. Ce qui prédomine c’est l’esprit de projet et de domestication de l’espace, des lieux puis de leurs occupants.
Dans les façons de penser le monde coexistent la projection et l'imagination.
Nos façons de penser le monde finissent par imprégner notre milieu. Puisque nos esprits sont composants et composés par le milieu, alors il n’est pas étonnant de trouver les traces de la peur et de la domination dans ce qui devient un « environnement urbain », quelque chose qui finit par devenir extérieur à notre nature humaine. Pensez aux portiques de sécurité, aux caméras de vidéoprotections, aux grilles anti effraction, aux stigmatisations spatiales pour exclure physiquement des populations inquiétantes et les reléguer dans des zones considérées comme dangereuses. Elles sont l’expression de nos peurs.
Félix Guattari a conclu à la nécessité de penser l'écologie environnementale d'un seul tenant avec l'écologie sociale et l'écologie mentale, à travers ce qu'il nomme une écosophie. Il n'y aurait d'écologie possible qu'en percevant la dynamique des 3 écologies combinées. Autrement dit, nos façons de penser le monde rétroagissent sur nos décisions de le construire et de l’habiter et les traces érigées de ce monde finissent par transformer nos façons de penser.
Plus nous érigeons des murs, plus nous faisons exister l’idée de sécurité, de séparation, d’ostracisme et l’agressivité monte. Plus nous construisons des ponts plus la possibilité de se parler de se lier augmente. Ceci se situe dans la pensée de Victor Hugo qui affirme « Ouvrir une école c’est fermer une prison ». Dans cette veine, il s’agit d’ouvrir des écoles d’imagination. Un travail d’éducation sur l’écologie mentale est à entreprendre pour se détacher des évidences devenir plus un composant de ce monde qu’un simple composé juste bon à consommer.
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Conclusion
L’éducation actuelle est invitée à s’infléchir pour s’associer au monde plutôt que seulement se rebeller contre lui ou chercher à le dominer. Apprendre à se disposer dans le monde à y faire sa place passe par un regard tourné sur soi-même pour se consolider « faire lieu » où que l’on se situe et apporter sa pierre.
Ce regard concerne tout autant la mise en mouvement de son corps, l’accueil des émotions, une meilleure compréhension et un meilleur usage de son cerveau, que des relations de qualité aux autres. L’expérience humaine est un ensemble de traces par pour et dans le milieu. Il y a pour ceux qui cherchent à défendre la nature et de préserver le milieu d’autres solutions que d’aimer le chatoiement de la vie pour qu’un échange opère entre les croyances et les actes.
Travailler sur soi, sur son écologie mentale aura des effets puissants sur toute la nature. Comment engager un premier pas dans une éducation plus respectueuse de la nature ? Il s’agit de commencer par l’exemplarité des maîtres dont les actes restent exemplaires pour leurs élèves.
Sources
Guattari, F. (1989). Les trois écologies. Paris: Galilée
https://www.decitre.fr/livres/les-trois-ecologies-9782718607689.html#ae85
L'auto santé https://www.cairn.info/l-autosante--9782200280512-page-59.htm
Olivier Piot https://olivierviot.com/
Mouvement Up. L'écologie personnelle. Pourquoi prendre soin de soi est bon pour la planète https://www.mouvement-up.fr/articles/lecologie-personnelle-pourquoi-prendre-soin-de-soi-est-bon-pour-la-planete/
Reporterre. L'écologie extérieure est inséparable
https://reporterre.net/L-ecologie-exterieure-est-inseparable-de-l-ecologie-interieure
France culture. Les éco-intellectuels, 100 penseurs pour comprendre l'écologie. https://www.franceculture.fr/environnement/les-eco-intellectuels-100-penseurs-pour-comprendre-lecologie
Slate. Sostalgie. Inconscient écologique. https://www.slate.fr/story/16719/sostalgie-inconscient-ecologique-freud-psychologie-environnement?amp
Perrot, C. (2020). Pour une écologie du lien: ou l’art de cultiver la relation. Librinova.
https://www.decitre.fr/ebooks/pour-une-ecologie-du-lien-9791026256441_9791026256441_10024.html#ae85
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