En 2022, 30 000 personnes ont pu décrocher ou valider partiellement un diplôme ou un titre professionnel, ou s’inscrire à des formations dans le supérieur grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE). La loi « Marché du travail » du 21 décembre 2022 souhaite qu’avant la fin du quinquennat, 100 000 personnes préparent un diplôme en VAE, soit plus du triple du nombre actuel (30 000 bénéficiaires).
Les évolutions devant permettre la massification de la VAE
Afin que la VAE attire davantage de bénéficiaires après 20 ans d’existence, l’État souhaite simplifier et moderniser le dispositif, notamment en instaurant un accès universel. Désormais, les candidatures sont ouvertes à toutes les personnes ayant de l’expérience, y compris en tant que bénévoles, sachant qu’elle est actuellement réservée aux personnes déjà en activité avec au moins une année d’expérience.
La VAE se voit par ailleurs attribuer un service public dédié sous la forme d’un GIP groupement d’intérêt public et d’une plateforme d’accompagnement. Sur la base de leur expérience professionnelle, il sera ainsi plus facile pour les postulants d’identifier le diplôme qu’ils peuvent préparer, et faire valider leur éligibilité. Non seulement ils gagnent du temps, mais ils évitent les erreurs d’orientation. L’accompagnement commence alors dès la constitution de leur dossier, et non plus après admissibilité.
Autre changement, avec le nouveau modèle de VAE, un candidat n’est plus obligé de se lancer dans une formation complète sanctionnée par une certification professionnelle inscrite au RNCP. Désormais, il peut faire reconnaître les blocs de compétences qui lui manquent en vue de décrocher une licence ou un master. Ce système permet d’individualiser le programme de formation et d’ajuster le cursus en fonction des disponibilités du candidat, qui peut étudier en ligne ou en présentiel, durant une année ou plus.
Les défis de la réforme des VAE pour les universités
Cette démarche de « massification » à mener d’ici 2027 constitue une opportunité de développement pour les établissements de l’enseignement supérieur. Ces derniers demandent d’ailleurs à « faire partie des personnes morales publiques impliquées dans le service public », au même titre que les financeurs : l’État, les collectivités, Pôle emploi, le Compte Personnel de formation (CPF), les opérateurs de compétences (OPCO), les employeurs, ainsi que les associations Transition pro.
Les missions des architectes de parcours des VAE représentent un point de préoccupation pour les universités, surtout pour leurs ingénieurs d’études et leurs conseillers VAE en poste. En effet, de nouveaux intervenants vont entrer en jeu pour analyser les besoins des candidats et leur proposer un parcours personnalisé combinant VAE et actions de formation continue. Forts de leur expertise via les services d’orientation et de leur agrément national et régional, les universitaires sont nombreux à briguer le poste d’architectes de parcours.
Certains disent redouter la « neutralité de l’opérateur de formation lorsqu’il est chargé du conseil des demandeurs d’emploi ou actifs salariés ». En effet, il peut être tenté de privilégier les programmes disponibles au sein de l’établissement, même si un parcours proposé par une école voisine est potentiellement plus approprié.
Tout en se disant favorables à l’augmentation du nombre de VAE, les universités disent « craindre l’impact organisationnel d’une forte hausse des effectifs, en termes d’accompagnement et de mobilisation des enseignants ».
La VAE est également accessible aux travailleurs en portage salarial
Les travailleurs indépendants qui exercent en portage salarial ont la possibilité d’effectuer une VAE. Le droit à la formation professionnelle fait en effet partie des avantages sociaux que leur confère le statut de salarié, conséquence de la signature d’un CDD ou d’un CDI avec la société de portage. Développer leurs connaissances en continu leur permet de renforcer leur expertise, de décrocher davantage de missions, d’offrir le meilleur service possible aux entreprises clientes, et de sécuriser leur activité de consultant. L’entreprise de portage les accompagne dans leur montée en compétences. Sur le site d’ITG, leader du portage salarial, il est mentionné les conditions à remplir pour bénéficier de la VAE.
L’action de formation doit se dérouler sur le temps de travail du collaborateur porté avant le terme de son contrat. Il peut ainsi passer par les formations collectives dispensées par la société de portage ou mobiliser son CPF. En complément, le conseil en évolution professionnelle (CEP) est disponible pour tout actif désireux de faire le point sur sa situation professionnelle. Des agents d’organismes habilités assurent un accompagnement gratuit et sur mesure.
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