Depuis
près de cinq ans, l’ambition de l’Inde est nettement affichée. Ce pays, dans
une initiative conjointe avec l'Union africaine, a lancé le réseau Pan-African
e-projet, qui se propose de soutenir le télé-enseignement, la télémédecine, l’e-commerce,
l’e-governance, la localisation géographique des ressources et les services
météorologiques.
La constitution de ce réseau
procède d’une démarche officielle impliquant à la fois les Gouvernements
africains, les Universités africaines à travers l’Uau, et des universités
particulières.L'objectif fondamental
de cette coopération consiste à aider
l'Afrique à renforcer ses capacités en lui fournissant une éducation de qualité
délivrées par sept des meilleures universités indiennes. Outre les universités
virtuelles classiques, sont aussi prévues, comme au Cameroun et au Rwanda, des
services de télémédecine.
Ce réseau
comporte actuellement plusieurs pays qui font fonctionner des universités
virtuelles ou qui s’apprêtent à les ouvrir. Une architecture unique
gère ces relations et transite par un satellite qui met en liaison une
des universités indiennes et une ou plusieurs universités africaines. Ainsi la formation en ligne
permettra à cinq Organisations régionales africaines des
grandes universités d’être reliées au concentrateur et d'atteindre 53 classes
virtuelles des 53 pays.
Cette liaison a commencé avec le
Rwanda, le Malawi, la Côte d’Ivoire, le Ghana, au-delà des pays
initialement prévus par le projet. Dans
ces pays, l'accès au Télé-enseignement s’effectue à partir de n'importe quel
endroit pour les étudiants inscrits dans des centres dédiés.
Comme au Cameroun, les
apprenants, une vingtaine par discipline, suivent des enseignements donnés par
visioconférence à partir d’une université indienne et peuvent poser des
questions vues par tous les apprenants africains inscrits dans le même
cours. Une bibliothèque virtuelle est disponible pour tous les apprenants. Une série
de cours pour le mois d’avril est
déjà programmée.
Après une session synchrone, le
cours est enregistré pour la gestion des connaissances en mode asynchrone et hors connexion.
Outre les 7 pays cités, d’autres
prennent attache avec l’Inde pour installer les universités virtuelles chez
eux. Le Cameroun abrite, outre l’université virtuelle nationale, l’université
virtuelle d’Afrique centrale. Le Rectorat de l’université de Yaoundé 1 et,
surtout, le ministère camerounais de l’Enseignement supérieur, attendent avec impatience le début des enseignements.
On constate donc, au travers de cet exemple, que la coopération éducative sud-sud semble prête à jouer jeu égal avec la coopération nord-sud. Il reste maintenant à déterminer la contribution de ceux qui pour l'instant sont les bénéficiaires de cette initiative, afin de ne pas reproduire le schéma hélas trop connu du déséquilibre entre celui qui donne et celui qui reçoit.
Crédit photo : Seeveeaar, Flickr, licence CC.