La logique mène parfois à des absurdités : comment des humains peuvent-ils en venir à disputer leur nourriture à des cochons ? Ce film brésilien de 12 minutes « L’ïle aux fleurs», réalisé en 1989, le démontre avec humour.
Cette logique inhumaine se développe pour ce qui est matériel et compliqué à reproduire, comme des maisons, de la nourriture ou encore, pour ce qui est rare et convoité, comme un terrain au bord de l’eau ou des privilèges sociaux.
En éducation, on réussit à priver les humains de données éducatives reproductibles quasi sans frais en cette ère d’Internet. Comment y arrive t'on? Poser la question permet éventuellement d’identifier la stratégie pour résoudre le problème.
Rareté de l’éducation ? Éducation à la rareté.
Presque partout sur terre les populations les plus pauvres, y compris en Europe ou en Amérique, n'ont accès qu'à de l’éducation de mauvaise qualité, voir à aucune éducation digne de ce nom.
Quand des populations entières fonctionnent sous pression excessive, qu’elle soit économique. sociale ou politique, on oublie l'école ou Internet comme moyens d'amélioration sociale.
Les conditions de base de la survie dépendent essentiellement d’une répartition des possibilités de revenus, possibilités qui sont de plus en plus imposées (dans le sens de l’impôt) ou limitées par des «possédants» : fonds de pensions, privilégiés-héritiers d’un système et autorités qui prennent leur pourcentage au passage et en répartissent les fruits à leur amis, investisseurs, sociétés conseils, armée, police, avocats. Ils ne laissent finalement que des miettes.
Avant de parler de projets d’accessibilité d’internet ou de l’éducation, passer outre cette première condition ne mène qu’à un système qui continue de propager et d’enseigner par l’exemple une logique de pénurie et de privilèges indus.
Responsabilités des enseignants et pédagogie critique
Ce qui est actuellement enseigné dans les grandes écoles est le plus souvent «comment faire fonctionner ce système»; et les places sont convoitées.
Ce qui est généralement étudié et enseigné, aussi bien à propos des particules élémentaires (1) que des molécules de la vie (2), du design des produits de luxe ou l’administration d’une commune ou d’un hôpital (3), participe et dépend du système d’exploitation en place, et n'envisage pas de réorientation.
On a le droit de remettre en question les priorités de recherche et d’enseignement. Enseigner l’équilibre des motivations économiques et sociales, qui sont une force à orienter et non à ignorer, avec des valeurs humaines, est une priorité urgente si nous voulons voir se réaliser un réel accès aux connaissances et à l’éducation.
Il y a une façon de proposer chaque matière qui ne vise pas nécessairement le privilège d'accéder au tour suivant ni de chanter les gloires d'un système qui nous nourrit aux dépends des autres et de la vie même sur cette terre.
Passer outre cette responsabilité de l’éducation ne nous rendra pas moins responsables de la situation de nos contemporains qui ne viendront pourtant jamais dans nos classes ou même par Internet.
Références
L'ïle aux fleurs - https://www.youtube.com/watch?v=fZFFHRfpq6s
Les dérives de la formation des dirigeants freinées par les MOOC ?
https://cursus.edu/11643/les-derives-de-la-formation-des-dirigeants-freinees-par-les-mooc
- Le boson de Higgs n’aura jamais aucune application sinon que le prestige de ceux qui l’identifieront.
- Pas celles de la malaria, mais celles du diabète et autres maladies «payantes».
- *On investit dans les médicaments, dans les greffes, dans les technologies moléculaires, génétiques, etc, mais des miettes pour la prévention, l'alimentation, l'exercice, les soins personnels. Activités peu payantes pour une industrie médicale.
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