La rentrée universitaire a lieu. Le Sénégal, comme la plupart de nos pays, veut marquer un grand coup depuis que les télécommunications semblent avoir pris leur envol dans ce pays. On se familiarise désormais avec les tablet-cafés qui, sans inonder encore le territoire, attestent que, dans le pays, qui est le premier à ouvrir un tel environnement, on a résolument pris conscience des atouts des Tic dans toutes les activités des citoyens. Même si les données de l’UIT en 2008 percevaient quelques difficultés, en 2010 des avancées nettes sont enregistrées, d’autant que la fibre optique, en place depuis 2000, accomplit des miracles dans ce pays très sollicité par des bailleurs à la recherche des investissements numériques permettant d’atteindre les objectifs comme celui de la réalisation du projet Internet gouvernemental qui doit à terme offrir à tous les secteurs de l’éducation un accès privilégié aux TIC, fournir des supports de communication et mettre à disposition des ressources éducatives pour les institutions éducatives et de formation , les chercheurs, les agents de l’État.
L'université publique sénégalaise connectée
L’université publique sénégalaise, composée de 5 institutions nationales, a massivement intégré des activités impliquant les nouvelles technologies. L’on se convainc que l’utilisation du numérique constitue un vecteur de développement social et économique. Cette vision, de plus en plus acceptée, a amené le président de l’académie nationale des sciences, A. L. Ndiaye, à reconnaître que l’utilisation des Tic contribue à la réduction du gap de connaissance et permet d’apprendre de partout à tout moment, et facilite le partage de connaissance à travers le monde. C’est pourquoi, à ses yeux, aucun pays ne peut couvrir la demande d’enseignement supérieur par des cours classique c’est-à-dire dans les classes.
Un tel engagement se manifeste à plusieurs niveaux. Pour la première fois, cette année, s’ouvre un site commun pour l’inscription, la préinscription et l’orientation des bacheliers. Cette nouvelle procédure d’admission en ligne des bacheliers permettra au gouvernement et aux universités d’avoir “une visibilité parfaite” de l’enseignement supérieur et de chaque étudiant tout au long de son cursus. Selon Senenews actu, les bacheliers de cette année seront les premiers usagers de ce système. Ils s’inscriront sur le site, pour être admis dans les universités publiques et privées. Cette innovation permettra aux autorités académiques d’avoir un identifiant national pour chaque étudiant, à l’aide duquel il sera suivi tout au long de son cursus universitaire.
L’expérience des préinscriptions en ligne n’est pas nouvelle au Sénégal puisque l’Université Gaston Berger l’a initiée avec succès l’année dernière. De même, l’orientation universitaire avait été mise en place par l’Etat dans les établissements privés d’enseignement supérieur. Désormais, le futur étudiant sénégalais peut demander une orientation dans les formations proposées par les différentes universités du Sénégal ; à ce jour, 34 000 se sont préinscrits. La constitution des dossiers est faite totalement en ligne, en toute simplicité et rapidité. Le processus en est simple et expliqué dans les journaux présentant également les conditions élémentaires à remplir pour cette opération.
Une université virtuelle ouverte dans quelques mois
Le deuxième volet qui marque la forte présence des Tics dans l’enseignement supérieur sénégalais est le regain que va lui imprimer l’ouverture, en décembre prochain, de l’université virtuelle sénégalaise qui s’appuiera sur des Espaces numériques ouverts (ENO) et comportant déjà des bâtiments dotés de plus de 200 ordinateurs connectés à Internet, et des salles de visioconférence. Ces espaces numériques ouverts permettront aux étudiants de suivre leurs cours, faire les Travaux pratiques et subir les évaluations.
L'Uvs, inscrit dans la logique des « Open universities », démarre ses enseignements en janvier par 5 filières en Licence à savoir, l’anglais, la sociologie, les Sciences juridiques et politiques, les sciences économiques et de gestion, puis les mathématiques appliquées et l’informatique. Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, elle devra atteindre les étudiants jusque dans leur maison pour ceux qui disposent de l'Internet à domicile.
De nombreux établissements universitaires des pays africains prennent conscience enfin que les nouvelles technologies participent de la bonne gouvernance et du développement intégral du territoire. Le défi pour ces établissement est en effet d'offrir à leur jeunesse, les conditions qui les dissuadent de s’exiler, pour rechercher un enseignement de qualité.
Illustration : Jeff Attaway via photopin cc
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