J'ai participé récemment à la mise en place d'une formation pour les futurs tuteurs de FAD, destinée aux travailleurs en exercice dans le service public. Il s'agissait d'une formation certifiante au profit de volontaires qui pourront par la suite se prévaloir de leurs diplômes pour leur promotion dans des postes ou grades supérieurs.
L'organisme de formation responsable de cette belle entreprise avait mis le paquet : il s'était procuré une plateforme auteur et, tenez-vous bien, avait développé les cours en ligne proposés aux fonctionnaires. Ayant été sollicitée pour le tutorat en langue française, grande a été ma surprise en apprenant que le cours développé portait, entre autres, sur les bases de la conjugaison, de l'orthographe, de la grammaire,... Je me suis rappelé mes bons vieux Bescherelle qui ne m'ont jamais quittée, mais également les innombrables ressources à portée de clic sur Internet. Je parle bien sûr des ressources gratuites mises à disposition de par le monde, tant de grains ou séquences pédagogiques utiles pour tous les cours pourvu qu'elles soient insérées dans un parcours d'apprentissage. Côté outils et logiciels, le monde du libre offre des solutions très performantes et toujours à jour, par la grâce de la mutualisation et de la collaboraiton instituées comme principes fondamentaux de travail.
Ceci pour dire l'importance de la capitalisation et de la mutualisation des ressources : gain de temps et de travail, utilisation et/ou amélioration de l'existant (pourquoi réinventer la roue), travail sur les parcours plutôt que sur les contenus, etc. Reste le problème des standards, le management des normes et de la qualité pour homogénéiser la distribution et l'accès aux ressources.
Un bel exemple de mutualisation de ressources en français
Le réseau francophone de ressources réutilisables nous offre un bel exemple du partage des ressources à large échelle. L’initiative REFRER vise globalement à rendre largement disponibles et visibles des ressources éducatives de qualité en langue française, qui sont :
- en libre accès et réutilisables,
- référencées selon les normes internationales,
- soutenues par une infrastructure numérique de pointe en réseau,
- regroupées dans un référentiel extensible à d’autres institutions et pays de la Francophonie.
Le projet implique le partenaire financier qui est l'agence internationale de la francophonie et 4 partenaires de réalisation : le Québec, la France, le Maroc et la Tunisie. La constitution des banques de ressources a nécessité notamment un travail de normalisation, un transfert de compétences à travers des sessions de formation sur l'outil de gestion des ressources ORI-OAI (Outil de Référencement et d'Indexation pour un réseau de portails OAI-PMH) et l'élaboration d'une méthode fondée sur les meilleures pratiques de plusieurs banques de ressources internationales ainsi que des guides pour l'utilisation et l'alimentation des banques de ressources.
Le projet n'est pas encore achevé mais est promis à un bel avenir dans la mesure où il met en pratique le partage du savoir réalisable grâce au numérique.
Référence :
REFRER. http://www.refrer.licef.ca/. Consulté le 28 janvier 2014
Crédit photo : alphaspirit/Shutterstock.com
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