Entre la rentabilité économique d'un grand groupe d'étudiants passifs et l'efficacité pédagogique d'un petit groupe animé, il est parfois déchirant de choisir. D'un coté on cherche à réduire le nombre d'élèves par classe et de l'autre on les entasse à 300 dans des auditorium.
Les étudiants de l'auditorium ne forment pas ce que l'on pourrait appeler un «groupe social» car leurs motivations à maintenir le groupe en sont absentes. On s'y serre pour écouter un professeur, mais c'est là toute la cohésion que l'on peut espérer. Est-ce aussi le cas dans les classes ?
Maintenir la discipline d'une classe de 30 ou 60 étudiants exige une relation exclusive avec le professeur, alors que si le nombre de participants du groupe passe sous les 20, la quantité de relations entre les participants devient supportable et alors l'exclusivité de la relation n'est plus autant nécessaire, ce qui ouvre la porte aux technologies de communication dans l'apprentissage.
Des Moocs qui peuvent accueillir des milliers d'étudiants à la fois peuvent aussi créer des interactions entre les participants et de là s'approcher des conditions de création de groupes, car un groupe se manifeste par ses interactions. Le défi est de trouver le moyen de créer et animer des milliers de groupes à la fois, des groupes dans lesquels les individus ne se sentiront pas submergés.
Submergées sous les données qui s'accumulent de plus en plus rapidement, les institutions qui ont fait le saut numérique le sont. Certaines mêmes effacent des téra-octets de vieilles données à la fin de chaque année pour faire de la place aux suivantes, faute de savoir quoi faire avec et comment les traiter. Bienvenue dans le monde des données massives.
L'algorithme du bonheur à l'école n'est pas encore trouvé, mais la recherche continue.
Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus
Illustration : HelgaLin - ShutterStock
