Dossiers de la semaine

Analogique

Était-ce plus simple quand nous étions au tout analogique ? En apparence oui, mais nous ne pouvions pas faire le dixième de ce que nous accomplissons aujourd'hui. Nous avions le temps de penser à ce que nous allions faire et à la manière dont nous le ferions, mais les choix étaient très limités et nos connaissances tout autant. La bibliothèque se trouvait à 3 km de distance. Nous évoluions à l'ère de l'approximatif et avec les moyens du bord.

Dans un renversement de perspective, c'est plutôt le temps de réflexion qui aujourd'hui semble nous faire défaut et la multiplication des possibilités se substituer au sens, le tout dans une confusion étincelante. La haute résolution n'y change rien.

Nous fonctionnons par analogie : chaud, froid, rugueux, lisse, rapide, lent, sombre, lumineux, lourd, léger. solide, fragile. Nous ne parlons pas souvent en termes de lumens, mètres par seconde, newtons ou degrés et si on le fait, ce sera très approximatif. Ce que permet l'analogique est une intégration simultanée de nos sensations avec les données de l'expérience et de son contexte. Le numérique peine encore à réaliser cette intégration simultanée; tout ne passe pas par les yeux et les oreilles, surtout quand la réalité est «augmentée».

Formé au tout numérique nous mène à nous méprendre sur la nature concrète des choses aussi bien que sur notre propre potentiel dans le monde physique. Une dose de réel demeure nécessaire. Rivés à nos écrans, nous ratons l'état émotionnel de nos partenaires, qui ne se numérise pas. Plus d'émoji ne suffit pas.

La simplicité de l'analogique est son avantage essentiel.  Cette édition invite à réfléchir à la nature de l'analogique et à son utilisation dans nos pratiques pédagogiques.
 

Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus

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