Les filières universitaires ou d’enseignement supérieur évoluent selon les progrès technologiques et les besoins, ou futurs besoins. La mécanique suit aujourd’hui diverses tendances parfois opposées : gains de productivité, confort, besoins de ressources et contrainte écologique. Voyons ce que cela implique.
La destruction créatrice
On parle beaucoup des voitures électriques, des voitures autonomes mais de plus en plus de connaissances sont utilisées pour des engins hors-normes. Qu’en est-il ? Tout d’abord, voyons comment les changements se produisent-ils dans l’industrie.
Probablement avez-vous déjà entendu parler de la théorie de l’économiste autrichien Joseph Schumpeter, la destruction créatrice [1]. Il a développé cette théorie dans son ouvrage Capitalisme, socialisme et démocratie publié en 1942.
Sous cet oxymore se cache ce principe économique :
La destruction créatrice est un "processus de mutation industrielle qui révolutionne sans cesse la structure économique de l'intérieur, détruisant sans cesse l'ancienne, créant sans cesse une nouvelle structure.
L’innovation au cœur du concept
Le changement fondamental dans toute économie est principalement dû à l'innovation et à l'adoption de nouvelles technologies. Les processus de production et les opérations des entreprises changent pour adopter de nouvelles innovations et technologies. La demande de nouveaux produits résultant de l'innovation devient également un moteur de changements.
Selon Schumpeter, la destruction créative causée par l'innovation a pour conséquence que de nouveaux produits et processus remplacent les produits et les façons de faire précédents. Ces derniers sont abandonnés pour faire place aux premiers.
Un concept mal compris
Nombreux sont ceux qui ne perçoivent que l’aspect destruction, car il en résulte des fermetures d’entreprises et des pertes d’emploi. Par contre, peu parviennent à matérialiser dans leur esprit les nouveaux emplois qui seront créés grâce au principe évoqué.
On peut reprendre le sophisme de la vitre brisée [2] de l’économiste français Frédéric Bastiat pour l’illustrer.
Le problème peut être posé comme suit :
Un enfant qui brise la vitre d’une fenêtre. Il faut alors la remplacer. Cet accident représente-t-il un bénéfice pour la société, en raison de l'activité économique de réparation et de remplacement de la vitre ?
La réflexion commune pourrait être que cela fait marcher l’économie puisque cela donne du travail à un vitrier. Si il n’y avait jamais de vitre à remplacer que deviendraient-ils ?
Bastiat reconnaît que le coût de réparation de la bénéficie à l'industrie vitrière. Chacun se le représente facilement car c’est ce qui se voit. Mais la conclusion n’est pas aussi facile ou logique : la vitre à remplacer ne constitue pas forcément un bénéfice global. En effet, il convient de prendre en compte les autres usages qui auraient pu être faits avec le montant du coût de remplacement.
Si la vitre n'avait pas été brisée, cet argent aurait pu être consacré à d’autres dépenses. Les parents de l’enfant auraient pu profiter et d’une vitre intact et de la satisfaction d’un autre besoin, ce qui aurait augmenté leur bien-être.
Bastiat conclut que « destruction n'est pas profit » car cela réduit la satisfaction des besoins.
La question à se poser pour ce qui concerne la mécanique est de voir ce qui pousse à innover et donc à ce que les compétences dans ce secteur se développent.
Les machines et leur raison d’être
Les gains de productivité
De tout temps, l’humain a inventé et créé des machines pour lui permettre de prendre moins de temps pour faire une tâche ou pour réaliser des ouvrages qu’il n’aurait pas été possible de faire autrement.
Une histoire intéressante est celle de l’Unimog [3], cet engin quatre roues motrices dont la marque est aujourd’hui associée à Mercedes Benz. La machine a été créée pour les besoins de nourriture de l’Allemagne défaite en 1946.
Depuis ce véhicule n’a cessé d’évoluer pour différents besoins :
Sauver des vies (pompiers)
Pouvoir atteindre des endroits quasi inaccessibles
Le confort
Autre objectif poursuivi en développant des machines, améliorer notre confort. Se développent des engins autonomes dont les voitures autonomes Tesla sont la vitrine. Mais des constructeurs comme Volvo ont déjà mis en service des camions sans chauffeur qui sont utilisés pour le transport d’extraits d’une exploitation minière :
Les besoins de ressources
Le besoin de ressources et l’épuisement de celles-ci ont incité les industriels à fabriquer des machines hors normes. Un exemple frappant et l’exploitation du pétrole non conventionnel sous la forme des sables bitumineux en Alberta au Canada.
Les possibilités offertes par la création de ces engins sont certes intéressantes pour nos ressources et maintenir le niveau de vie occidental. Mais, est-il judicieux que la mécanique vise plus à exploiter l'existant que de transformer vers une société plus responsable... grande question.
Le souci de l’environnement
Le recyclage est aussi une motivation pour trouver des solutions à la quantité incommensurable de déchets que notre société crée par sa consommation.
Des machines permettant de trier les déchets ont été élaborées et sont tout à fait impressionnantes.
Le site Econo-ecolo [4] soulève une problématique intéressante à propos du recyclage et du greenwashing ou le fait de verdir des produits ou des secteurs pour qu'ils semblent être responsables.
La question à se poser est de savoir s'il est plus judicieux d'investir dans des solutions de recyclage avec ce type de machines ou de trouver des alternatives à la production sans cesse croissante de déchets aux premier rang desquels les déchets plastiques.
Les moins et les plus
Il est intéressant et quelque peu effrayant de voir certaines tendances à la « gigantisation » que des filières d’études préparent.
Économiquement, il ne fait nul doute que cette création génère de la richesse au sens du PIB. Mais il est pertinent de reprendre la problématique de Bastiat avec ce qui ne se voit pas mais dans une autre optique. Ce qui ne se voit pas est l'impact environnemental de toutes ces machines; comment en tenir compte véritablement et responsabiliser ?
Il y a de moins en moins de raisons de se limiter : la fabrication et la réparation reviennent à l’atelier, celui de l’école, de l’entreprise ou de votre maison. Il faut juste commencer quelque part.
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