
Comment faire de décisions collectives des décisions inclusives
Un passage en revue des façons de décider ensemble de façon collective, démocratique et inclusive.
Publié le 04 juillet 2020 Mis à jour le 04 juillet 2020
Récemment, lors de la journée internationale des droits de la femme, le 8 mars dernier, des analyses alarmantes sur les inégalités de sexe et les violences faites aux femmes ont fait la une de l’actualité. En général, on constate que les progrès vers l’égalité des genres, tant souhaitée et médiatisée, sont lents et peu prometteurs par rapport aux objectifs de développement durable (ODD).
Les possibilités d’éducation et d’emploi continue d’être limitées pour des millions de femmes et de filles, ce qui entraîne des inégalités dans les revenus et l’accès à la prise de décisions. Les taux de mortalité maternelle demeurent inacceptables dans certaines régions du monde. La dépendance économique et sociale des femmes entraîne des vulnérabilités persistantes. Et une grande partie des vulnérabilités des femmes tient aux normes et rôles rigides imposés au genre, qui assurent à l’homme une part disproportionnée de la prise de décision et du contrôle des ressources.
Pour y remédier, la participation active des hommes est une des stratégies utilisées pour modifier positivement les relations entre les sexes. Dans cet article, nous explorerons spécifiquement le rôle des pères dans l’éducation des garçons sur la vie de couple et le respect des droits des femmes. L’idée m’est venue au cours d’une conversation avec des collègues de travail. Le constat, assez simple, était le suivant : les femmes étaient mieux préparées au mariage que les hommes (1), ces derniers au travers de l’éducation qu’ils donnent à leurs garçons pouvaient contribuer à limiter les inégalités de genre (2).
Dans la majorité des pays du monde, on constate que les mères consacrent considérablement plus de temps et d’énergie pour préparer leurs filles à la vie de couple. Dès la tendre enfance, la fille apprend ainsi comment tenir un foyer, prendre soin de son futur mari, de ses futurs enfants, apprendre à faire la cuisine et même à faire l’amour. La mère éduque, coache et forme sa fille à affronter les difficultés éventuelles du mariage. Même lorsque la mère est absente et ne joue point ce rôle, la société s’en charge naturellement. J’ai assisté à de nombreuses scènes où une tante réprimandait sa nièce parce que celle-ci sortait avec deux copains à la fois. Si elle ne s’en tenait que là, ça irait. Mais en ajoutant que ce ne sont que les garçons qui pourraient avoir plusieurs « compagnes sexuelles », elle perpétue sinon reproduit le stéréotype social selon lequel l’infidélité masculine est préférable sinon plus tolérable comparée à celle féminine.
Par contre, l’éducation sexuelle, amoureuse ou au mariage reçue par les garçons n’est pas la même. Le plus souvent, les pères ne prennent pas suffisamment de temps pour éduquer les garçons sur les pratiques réelles du mariage. Et lorsqu’ils le font, ils transmettent, parfois inconsciemment leur vision patriarchale des relations hommes-femmes. Face à cette faible éducation sur leur véritable rôle dans la vie de foyer, les garçons s’auto-éduquent au travers des pratiques sociales – marquées par la violence faite aux femmes et les inégalités sociales – et aussi au travers des médias, qui reproduisent dans une certaine mesure ces inégalités de sexe au travers de l’industrie du cinéma, de la musique etc.
Ainsi, un travail auprès des hommes et des garçons, pour affronter les injustices de genre, peut avoir des retombées positives sur le bien-être des femmes et des filles.
Les pères ont une influence importante sur les garçons. Au-delà des rôles traditionnels des pères : sécurité financière et matérielle de la famille, ils peuvent aussi servir de modèles sociaux et influencer le développement socioaffectif (par ex., habiletés émotionnelles, valeurs) de leurs enfants. Pour éduquer donc son fils au respect de la fille ou femme et pour les préparer à mieux assumer leurs rôles futurs de père ou d’époux, il est important de :
Les attitudes liées au genre exprimées par les hommes et les garçons affectent directement le bien-être des femmes et des jeunes filles. Ces attitudes découlent par exemple, des croyances concernant le rôle supposé des hommes en tant que chefs de famille, tout particulièrement en termes de prises de décision.
L’éducation parentale des garçons sur la vie maritale et l’égalité des genres peut contribuer à l’égalité des droits et au partage égal des responsabilités familiales et un partenariat harmonieux entre les hommes et les femmes. Les hommes et les garçons doivent être encouragés à partager les responsabilités du planning familial, du travail au foyer, des soins aux enfants et à ne pas user de violence contre les femmes (et contre d’autres hommes).
Mais ils peuvent également motiver d’autres hommes à suivre cet exemple. La lutte contre les inégalités de genre passe donc inévitablement par une implication plus active et stratégique des pères dans l’éducation de leurs fils.
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