
Design pédagogique en formation d'adultes
Développer des habiletés de planification et de conception d’activités de formation destinées à des apprenants adultes.
Publié le 25 janvier 2022 Mis à jour le 04 février 2022
« Si c’est pour suivre la présentation d’un diaporama en classe virtuelle, je peux le faire tout seul, à un moment qui me convient bien. »
Voilà le point de vue des étudiants (et des élèves) face à des propositions de classe en ligne. Si effectivement, le temps de parole n’est dévolu qu’à l’enseignant qui déroule son cours, ce point de vue est légitime. Mais alors, que peuvent proposer les enseignants ? Quels sont les écueils à éviter ? Je ne crois pas qu’aucune réponse ne corresponde parfaitement à toute les situations cependant on peut établir un questionnement systématique qui permette de construire sa solution.
C’est le premier point à considérer : quels sont les besoins et les attentes des apprenants ? Quels éléments vont l’engager et l’aider à persévérer ?
Pour l’aider à rentrer dans une démarche d’apprentissage, l’apprenant a besoin d’un cadre qui le soutienne :
Si la classe virtuelle permet de délimiter un espace-temps ‘sanctuarisé’, il reste encore à définir le contenu de cette rencontre. Cela nécessite une réelle scénarisation avec une approche chronométrée des différentes séquences pour donner du rythme, impliquer les apprenants et leur laisser le plus de temps de parole possible. L’enseignement avec des classes virtuelles doit donc être conçu pour faciliter la perception de la présence à distance, mais comment faire ? Voyons ce qu’en dit la recherche…
Le dernier cahier du Louvain Learning Lab «Enseigner (et apprendre) en téléprésence» s’appuie sur le modèle de la communauté d’apprentissage en ligne de Garrison, Andreson et Archer où la présence est le fruit de 3 composantes :
Ces éléments rejoignent le point précédent : la présence à distance se construit dans les interactions entre les différents participants (enseignant et apprenants) et les classes virtuelles sont tout à fait pertinentes pour soutenir et faciliter ces échanges.
Annie Jézégou dit, dans son interview sur le portail de la fonction publique, que la présence peut se développer de façon interpersonnelle ou collective et qu’elle peut être «à la fois ressentie (dimension subjective) et tangible (dimension objective)».
Cette présence ne peut se développer que si les outils sont perçus comme utiles et faciles à utiliser (notion d’affordance) et si les participants s’engagent dans le processus dans une démarche personnelle et réflexive (notion d’agentivité).
Ces éléments permettent d’identifier des attitudes de l’enseignant et poursuivre notre questionnement : comment présenter les outils et leur potentiel (utilité) ? Comment faciliter leur prise en main (facilité) ? Comment accompagner vers un usage choisi, social, réfléchi et autonome de ces outils ?
Ces questions sont complexes et très vives depuis le début de la pandémie de COVID-19. Certaines institutions ont élaboré des stratégies avec une démarche comodale. Cette modalité offre un pas de côté qui peut faire avancer notre réflexion.
Zac Woolfitt, dans son intervention à Online Educa Berlin, en décembre 2021, fait un point sur la bimodalité où une partie des étudiants est sur site tandis que l’autre partie suit la séance à distance, qui est une utilisation possible des classes virtuelles.
Il compare cette évolution à l’évolution de la diffusion des livres, du recueil relié à la liseuse, en passant par la photocopie de qualité parfois douteuse et se demande (et nous demande aussi) à quel stade nous en sommes dans l’évolution des cours. Il est presque certain que nous ne sommes pas arrivés à la solution optimale et les premiers retours d’expérience permettent d’avancer dans la réflexion. Voici les éléments qui me semblent importants à conserver :
Ces différentes questions se posent aussi – sans doute différemment – quand tout se passe à distance.
Les classes virtuelles offrent la possibilité de répondre aux besoins "sociaux" des apprenants. Cela nécessite de leur laisser la plus grande place dans ces événements pour qu’ils puissent s’exprimer, interagir, questionner et que l’enseignant apporte régulations et rétroactions. L’enjeu est bien de créer une présence à distance perçue et vécue par les apprenants. Cela interroge la place des outils technologiques et l’effet qu’ils ont sur les stratégies pédagogiques.
Mais n’oublions jamais que les apprentissages sont notre priorité et que les outils doivent nous servir à atteindre notre objectif !
Références
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez des infolettres sur :
De plus, indexez vos ressources préférées dans vos propres dossiers et retrouvez votre historique de consultation.
M’abonner à l'infolettreSuperprof : la plateforme pour trouver les meilleurs professeurs particuliers en France (mais aussi en Belgique et en Suisse)
Effectuez une demande d'extrait d'acte de naissance en ligne !