Une équipe de recherche pluridisciplinaire – associant des chercheurs de l'équipe-projet Aramis, de l'Inserm et de Cegedim – vient de publier, dans la prestigieuse revue The Lancet Digital Health, les résultats de recherche à partir d’une grande base de données pour identifier les facteurs de risque de démence due à la maladie d'Alzheimer.
Son originalité ? Elle s'appuie sur l'analyse des dossiers médicaux de près de 80 000 patients consultant chez des médecins généralistes, en France et au Royaume-Uni.
« La recherche n'a pas non plus été conduite sur la base d'hypothèses prédéfinies mais elle s'appuie sur 123 associations possibles, extraites dans tout le corpus de données médicales, indique le chercheur. Elle tire parti du double positionnement de l'équipe Aramis (à la fois numérique et médical), qui s'appuie autant sur des informaticiens et mathématiciens que sur des médecins et des épidémiologistes. »
«Il ressort des explorations statistiques effectuées dans les dossiers médicaux une liste des 10 pathologies les plus fréquemment rencontrées par les patients qui déclareront une maladie d’Alzheimer dans les 15 ans :
- la dépression figure en tête de liste, suivie par
- l'anxiété,
- l'exposition à un stress important,
- la perte d'audition,
- la constipation,
- la spondylarthrose cervicale (dégénérescence des vertèbres du cou et des disques entre eux),
- les pertes de mémoire,
- la fatigue (et les malaises), et enfin
- les chutes et
- les pertes de poids soudaines.»
« Certains chercheurs pensent par exemple que le fait d'appareiller une personne qui souffre d'une perte d'audition peut dans certains cas retarder l'apparition d'une forme de démence, détaille Thomas Nedelec. La perte de l'audition est en effet synonyme de moindres contacts, et donc d'un cerveau moins stimulé, dont les neurones risquent de disparaître plus rapidement qu'ils ne le devraient ».
L'analyse se poursuivra avec l'ajout de plus de 26 millions de données d’historiques médicaux provenant de Suède et d'Australie. On élargira ainsi les recherches à d'autres maladies dégénératives (Parkinson, maladie de Charcot, sclérose en plaque...).
Du coté pratique, les médecins dont les dossiers des patients qui auront été identifiés avec plusieurs facteurs de risque seront avertis et pourront envisager des mesures préventives appropriées. La recherche étant à la base effectuée dans un but de prévention, ceci en sera l'aboutissement.
Pour l'article complet : Première identification des signes précoces d'Alzheimer
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