La pandémie a démocratisé le télétravail à l'échelle mondiale. Depuis, de nombreux travailleurs ont adopté cette forme de travail qui leur permet d'éviter de longs déplacements et de pouvoir s'affairer sur leurs dossiers et autres activités dans un environnement dans lequel ils sont à l'aise. Toutefois, les employés sont-ils toujours en train de travailler durant les heures où ils sont à leur bureau domiciliaire?
Une étude d'ExpressVPN, réalisé auprès de 2 000 salariés américains et britanniques, montre qu'une part considérable des heures de travail durant la semaine ne sont pas utilisées pour effectuer les tâches demandées. En effet, 66% des personnes interrogées ont admis perdre en partie leur temps sur les appareils souvent fournis par l'entreprise. En moyenne, seulement 13 heures sur 40 seraient consacrées aux activités professionnelles contre le reste qui servirait à flâner sur des sites web tiers. Facile quand personne ne surveille de se laisser distraire par les multiples applications disponibles. Quelles sont celles les plus utilisées? En voici quelques-unes :
- Les messageries personnelles (66% des répondants)
- Les autres activités personnelles comme la lecture de titres de l'actualité (64%)
- Les achats en ligne (59%)
- Les réservations pour des restaurants, des voyages, etc. (57%)
- Les réseaux sociaux (54%)
Certains ont même admis s'adonner à des activités chronophages comme la lecture de vidéos en diffusion continue (44%) ou des jeux vidéo (42%) et d'argent (39%). Certains ont reconnu consulter de la pornographie durant ces périodes : 42% des répondants américains ont répondu qu'ils le faisaient! Au total, ce sont donc au-dessus de 1400 heures annuellement par employé perdues pour une entreprise. Selon l'étude, les femmes consacreraient plus de temps aux activités professionnelles que les hommes : 15h hebdomadaires pour ces dernières contre 12h pour ces messieurs. La tranche d'âge la plus facilement distraite serait celle des 35 à 44 ans, et les cadres supérieurs auraient plus tendance à flâner sur divers sites que les autres.
Qu'est-ce qui peut expliquer ce manque d'assiduité de la part des travailleurs? Déjà, l'absence de surveillance facilite ces flâneries en ligne. D'ailleurs, de nombreuses entreprises ont depuis mis en place des outils de suivi dans les appareils leur appartenant afin de voir ce qui se passe réellement et de bloquer des sites web ciblés. Une partie des répondants ont été pris la main dans le sac par leur employeur pour des activités sur le dark web, l'achat de cryptomonnaie ou la consultation de sites pornographiques, entre autres. Les conséquences ont été parfois le licenciement (17%) mais aussi des avertissements verbaux (20%) et même des formations sur l'usage d'appareils de travail (21%).
Une autre raison de ces flâneries réside dans les attentes des entreprises qui exigent du travail supplémentaire en dehors de l'horaire mis en place. 78% des cadres interrogés ont admis s'attendre à un tel effort contre seulement 11% ne désirant pas cela de la part des employés. Cette absence de compréhension de la frontière entre vie privée et professionnelle peut flouter le rapport au matériel de travail et ainsi donner une excuse aux salariés pour se distraire en ligne pendant les heures prévues. Si les limites étaient mises sur table, noir sur blanc, autant dans les usages que dans le respect du temps personnel des travailleurs, ces distractions pourraient largement diminuer.
