La France a été le théâtre à la fin de l'hiver et début du printemps 2023 de grandes manifestations contre la réforme des retraites du gouvernement Macron. Cela a mené à certaines violences commises de la part des manifestants et des débordements inquiétants de la police. La question de la violence dans nos sociétés est quelque chose de fondamental. Brut est allé dans ce contexte interroger un professeur de philosophie, Frédéric Worms.
Celui-ci la définit comme "l'acte de vouloir détruire intentionnellement par l'usage de la force sur un autre être humain qui veut s'en prendre à nous ou qu'on considère comme une menace pour nous". Ainsi, les pays républicains ont décrété que les détenteurs de la violence ne seraient que dans un corps de métier particulier (la police) afin de protéger de l'ensemble des agressions possibles. Or, cela ne veut pas dire que l'institution policière elle-même n'est pas violente. Des images autant en France qu'aux États-Unis et ailleurs le montrent malheureusement. D'ailleurs, ce sujet sensible crée un débat parce qu'au départ ces mêmes personnes devaient avoir un usage cadré de la force et quand des membres perdent leur contrôle, cela diminue la légitimité du "monopole étatique de la violence".
Ce qui ne veut pas dire, selon lui, qu'il faille pointer du doigt l'entièreté de la structure policière ou gouvernementale comme violente. Par contre, oui, il est important de garder l’œil ouvert. Les nouvelles générations sont aussi confrontées à la réalité que des violences archaïques reviennent (terrorisme, guerre, racisme décomplexé) alors qu'ils mettent en lumière d'autres trop longtemps acceptés tel le sexisme, l'homophobie et d'autres.
Pourrait-il exister une société sans violence? Possible, selon le professeur, mais en revanche elle viendrait quand même avec des besoins de résolution de conflits. L'idéal serait donc une civilisation non violente en mesure de régler plus justement et rationnellement les disputes.
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