L'aménagement de la classe n'a pas beaucoup changé au fil du temps : des pupitres et des chaises en rangs d'oignons, tournés vers un bureau et un grand tableau où trône un professeur. Pourtant, cette convention est sur le point d'être remise en question, même dans les institutions supérieures...
L'exemple de la maternelle
Dans un article du blogue du magazine Fast Company, le designer en éducation Trung Le aborde une idée qui lui traversa l'esprit alors que ses jumeaux entraient à la maternelle. Lors d'une présentation en début d'année des enseignants dans la classe de ses enfants, il remarqua alors celle-ci comprenait des assemblages de tables permettant aux enfants de travailler en petits groupes, des coins dédiés aux différentes activités, le tout dans un espace ouvert favorisant les échanges.
"Mais c'est un studio de design !", réalisa t-il. En effet, comme dans son milieu de travail, la maternelle est un espace interdisciplinaire où les problèmes se résolvent collectivement. Les patrons (professeurs) ne sont pas isolés du studio (de la classe). Ils se promènent et discutent avec les employés (élèves) pour dégager ensemble les meilleurs idées et stratégies (créer, compter, comprendre, etc.).
Dans une classe de maternelle, on voit des enfants qui dessinent, qui lisent, et d'autres qui s'occupent de l'animal de la classe, de manière simultanée. Il ne semble, comme le souligne le designer, n'y avoir aucun endroit qu'on pourrait appeler "l'avant de la classe" comme dans les aménagements habituels, faits pour les cours magistraux. L'aménagement d'une classe de maternelle favorise les interactions entre les enfants et le personnel enseignant.
Dans un contexte économique où on encourage de plus en plus la créativité, le travail collaboratif et le multitâche, on pourrait croire que l'institution scolaire et universitaire adopte rapidement le modèle d'aménagement de la maternelle. Et pourtant, on le sait bien, c'est encore le modèle classique des rangées d'élèves séparés les uns des autres qui domine.
Des aménagements de "maternelle"... dans les universités !
Mais certaines universités réfléchissent à la question, et l'abordent de différentes manières. Déjà, en 2007, des facultés américaines discutaient de la meilleure façon de faire coïncider l'aménagement de la salle avec les tâches demandées aux étudiants.
L'université Virginia Tech avait développé pour un cours d'introduction aux mathématiques, par exemple, le "math emporium": une gigantesque salle de 500 ordinateurs sur lesquels les élèves pouvaient lire les cours, faire des exercices, etc. Un contexte d'auto-apprentissage stimulant, mais controversé : certains étudiants peu habitués au travail autonome critiquaient cette façon. Les parents des étudiants ayant de faibles résultats n'étaient pas en reste. En effet, on voit mal comment des tuteurs, indispensables dans cette premire phase d'auto-apprentissage, auraient pu repérer les étudiants demandant de l'aide dans une salle de cette taille.
Le MIT (Massachusets Institute of Technology) a pour sa part choisi la voie proposée par la maternelle et a ouvert en 2010 le "Lifelong Kindergarten Lab" dans son établissement "Media Lab", établissement de recherche consacré aux interactions homme-machine. L'espace ouvert favorise ici la communication entre les groupes travaillant sur différents projets.
Comme l'explique le directeur Mitchel Resnick de ce nouvel environnement d'études dans cette vidéo du MIT: " [...] Certaines personnes pourraient trouver bizarre ou insultant que l'on appelle ce projet un "laboratoire de maternelle", mais pour moi, c'est un compliment, et même un grand honneur. Parce que je crois que nous voulons que les gens du laboratoire effectuent des opérations créatives comme les enfants de la maternelle qui travaillent en s'amusant; nous croyons que cela nous mènera à développer les projets les plus innovants et créatifs du Media Lab."
Ces nouveaux aménagement de classes ou espaces de travail commencent à se diffuser dans quelques écoles de niveau secondaire ou primaire aux États-Unis. Pour l'instant, il s'agit d'expériences isolées, mais l'exemple récent du MIT pourrait faire boule de neige et inspirer les designers d'espaces scolaires et universitaires. C'est d'ailleurs ce qui s'est déjà produit au Canada, comme le relate un article de profweb. Cet article aborde également un point crucial, celui de la pédagogie adaptée à ces nouveaux espaces. Qui aurait cru que cette révolution du design scolaire proviendrait de la maternelle ?
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