L'augmentation de l’utilisation des smartphones et des tablettes numériques ont contribué à accentuer deux grandes tendances sur le marché des TIC condensées en deux acronymes, l'ATAWAD (« AnyTime, AnyWhere, AnyDevice ») ainsi que le BYOD (« Bring Your Own Device » parfois francisé sous le néologisme AVAN, « Apportez Vos Appareils Numériques »).
Le premier acronyme ATAWAD (marque déposée par Xavier Dalloz en 2002) augmenté par certains auteurs en ATAWADAC (ATAWAD + Any Content) fait référence à la possibilité pour tout un chacun d'accéder à des contenus en ligne, en tout temps, en tout lieu et avec n’importe quel outil nomade ou fixe tandis que le second décrit le recours de plus en plus courant par chaque employé à son propre outil numérique au travail.
Ces deux phénomènes concourent indubitablement à accroître la porosité entre les frontières personnelle et professionnelle.
Les risques du temps réel
Dans ce contexte, on perçoit assez bien les avantages que peuvent retirer les entreprises de ces deux tendances en termes de joignabilité et de performance de leurs salariés. Cela dit, comme le soulignent les auteurs du Livre Blanc intitulé Quels outils de veille pour demain ?, le fait de « recevoir des informations tout le temps ne permet pas de les analyser en profondeur. La tendance est plus à l’hyperéactivité qu’à la réflexion ».
En outre, les traces navigationnelles et documentaires laissées par les personnes sur les réseaux numériques, notamment les plateformes infonuagiques (cloud computing), via les outils ATAWAD et BYOD, ne sont pas non plus sans poser de sérieux problèmes de sécurisation des données pour ces mêmes entreprises, comme le soulignent également les auteurs du Livre Blanc : « les services que proposent Google ou Dropbox, permettant de stocker des informations et d’y avoir accès où que l’on se trouve, nuisent à la protection des données. Les entreprises n’ont plus le contrôle de leurs propres informations et dépendent entièrement d’entreprises tierces, qui disposent d’un droit de regard sur les données stockées ».
Le phénomène ATAWAD se retrouve dans les pratiques d'achats des consommateurs. Jean-François Lemoine et Olivier Badot parlent à ce sujet de « shazamisation » de l’offre permettant « aux consommateurs d’assouvir, au gré de leurs pérégrinations physiques et émotionnelles, leurs envies et leurs besoins en les transformant en achat immédiat, plus ou moins local » dans un contexte socio-économique difficile. Selon les auteurs, les dits consommateurs « seraient donc à la recherche de "doudous pour adultes" afin de réenchanter en permanence leur vie quotidienne par un foisonnement de petits plaisirs abordables », doudous qui figurent parmi les fonctionnalités les plus troublantes des réseaux sociaux.
Ces réseaux sont soumis aux risques du temps réel, de l'immédiateté, de l'ubiquité ou de l'instantanéité, pour reprendre les termes de Paul Virilio, et cela se perçoit par exemple chez Twitter : Alexandre Serres relève chez l'outil de microblogging différentes formes d'infopollutions (redondance informationnelle, infobésité, vecteur de fausses informations) et une certaine vacuité des échanges dominés par la seule dimension phatique.
Le BYOD à l'école ?
Jean-Marie Gilliot avance sur son blog quelques pistes d'adoption du BYOD au sein des établissements scolaires, pour une utilisation plus positive des technologies ubiquitaires. Dans un article consacré à la démarche, l'auteur signale une vidéo en anglais qui synthétise les arguments militant en faveur de l'AVAN :
Il convient donc de faire preuve de réalisme : certes, l'accès partout et tout le temps à des informations et outils de production libérés des contraintes de la localisation physique constitue potentiellement un facteur de progression indiscutable dans l'intégration intelligente des TIC en éducation. Ce potentiel s'opérationnalisera au travers de comportements raisonnés, qui témoigneront de la volonté de séparer ce qui peut encore l'être, à savoir l'utilisation "affective" et personnelle des outils numériques, des utilisations à des fins d'apprentissage formel.
LALANDE Marc-André. BYOD in the 21st Century. YouTube [en ligne]. 4 juin 2012. [Consulté le 14 mars 2014]. Disponible à l’adresse : http://youtu.be/SSXyfX8ABhA
LEMOINE, Jean-François, BADOT, Olivier. La « shazamisation » de l’offre : modalités, devenir et implications managériales. Management & Avenir [en ligne]. 21 septembre 2011. Vol. n° 44, n° 4, pp. 187‑196. [Consulté le 14 mars 2014]. Disponible via Cairn
Le numérique est entré de plein fouet dans le quotidien. Le futur ne laisse pas présager une halte. Certains parlent déjà de transhumanisme qui s'amorcerait dans les années 2030. Une réalité qui soulève une foule de questions éthiques auxquelles il sera nécessaire de répondre dans les années à venir pour éviter les dérives.
En 2022, l'Union européenne s'est penchée sur la question du numérique ayant en tête différents problèmes survenus dans les dernières années. L'idée étant de protéger les citoyens de certaines mesures des géants du Web. Cette législation va-t-elle assez loin? Les débats restent ouverts.
Voici un répertoire réunissant les 50 meilleurs ressources actuelles pour se former au code source libre et aux logiciels libres «Open Source».
Les ressources sont particulièrement adaptées aux enseignants qui souhaitent incorporer ces notions dans leurs cours et formations, et ainsi former les plus jeunes générations aux trésors du code source libre.
La technologie progresse mais celle-ci a une empreinte écologique de plus en plus grande. Le numérique n'est pas cette source renouvelable que nous semblons imaginer. Au rythme auquel nous allons, tout pourrait se terminer d'ici 30 ans. D'où l'importance d'adopter des solutions "low tech" qui réutilisent et rénovent des appareils existants, entre autres.
Superprof : la plateforme pour trouver les meilleurs professeurs particuliers en France (mais aussi en Belgique et en Suisse)
Chaque jour, restez informé sur l’apprentissage numérique sous toutes ses formes. Des idées et des ressources intéressantes. Profitez-en, c’est gratuit !