Le travail des grandes surfaces agricoles représente un défi complexe et chaque intervention sur des centaines d'hectares implique des coûts importants : préparation et amendement du sol, ensemencement, contrôle des insectes et des mauvaises herbes, surveillance, etc. La moindre décision se chiffre en milliers de €$.
Les coûts d'opération de la machinerie au sol autant en énergie et en intrants qu'en main-d'oeuvre rendent certaines interventions non rentables, comme celles ne concernant que des surfaces réduites et non l'ensemble d'un champ ou de la plantation. La préparation de l'équipement, son transport jusqu'à la zone, l'opération, le retour, l'entretien et le nettoyage... ces opérations prennent du temps et font en sorte que seules les activités de grande envergure sont effectuées. Quand on découvre un début d'infestation, il faut pourtant intervenir rapidement. Quand une zone est affectée par le gel ou la sécheresse et qu'il faudrait resemer ou traiter, pourquoi mobiliser un équipement important pour des surfaces réduites et éparpillées ?
L'impression d'uniformité des grandes surfaces est une illusion : certaines zones sont mieux drainées que d'autres, certaines sont plus exposées que d'autres et bien des interventions devraient être spécifiques à chaque parcelle de champ ou de plantation.
Quand en plus on manque de main-d'oeuvre... on fait parfois le choix d'abandonner certaines cultures à leur sort.
Le drone agricole à la rescousse
Le pilotage de drones agricoles est en pleine expansion.
Pour l'épandage de semences, d'amendements ou de bio-pesticides ils sont d'une grande efficacité car il peuvent adapter spécifiquement les quantités épandues à chaque zone et assurer une dispersion uniforme. Ils peuvent être déployés rapidement et peuvent traiter actuellement de 1 a 2 hectares par vol, jusqu'à une dizaine à l'heure. Un hectare représente une surface de 100 mètres par 100 mètres. Comme la capacité de charge utile des drones est limitée, on parle de 20 à 30
kilos, le drone doit revenir souvent à sa base pour être
réapprovisionné.
Pour les plantations d'arbres fruitiers, leur avantage est encore plus grand car le contrôle se fait depuis les airs et non du sol et rend plus accessible les plantations en forte pente.
Pour la surveillance des cultures, le drone déploie toutes ses possibilités : avec divers capteurs de positionnement, lidars et caméras, UV, infra-rouge et filtres, il peut dresser le portrait détaillé des champs en termes d'humidité, d'infestation, de maladie, d'indice de végétation, de densité ou de murissement. À partir des données, l'agriculteur peut alors prévoir différentes interventions et même transférer ces données à ses drones épandeurs pour des interventions spécifiques. Le drone peut être déployé sur demande, rapidement et au besoin.
Un équilibre des coûts
L'achat d'un système de drones agricoles et son opération se chiffre en dizaines de milliers d'euros. Un tracteur et ses équipements n'est pas moins coûteux. Quoique les coûts d'opération soient assez différents dans leur nature, ils sont comparables au final.
Là où se situe les gains principaux est dans les quantités de produits épandus et la précision des interventions. Pourquoi en mettre partout quand seulement certaines zones en ont besoin ? Pour l'environnement, on parle d'une amélioration notable en plus des économies nettes au niveau des intrants. L'autre partie des gains est l'optimisation des surfaces cultivées. Alors que certaines zones étaient abandonnées ou à faible rendement, elles peuvent maintenant faire l'objet d'interventions spécifiques. On parle parfois de portions importantes des champs.
Une main-d'oeuvre à développer
Actuellement les pilotes de drone sont surtout formés pour l'observation et la compétition. Ensemencer intelligemment des dizaines d'hectares de champ n'est peut-être pas aussi exaltant qu'une compétition en forêt mais peut-être plus satisfaisant à la fin de la journée. Quant à en faire son métier, pourquoi pas ? L'agriculture a besoin de bras... et de têtes. Colliger et interpréter les données d'observation et les traduire en actions appropriées demande attention et intelligence.
Comme les drones agricoles sont lourds (de 15 à 30 Kg), ils demandent une certification de pilote de drone dans la plupart des juridictions nationales. Il existe plusieurs formations de pilote de drone mais seules quelques écoles en offrent spécifiquement dédiées au domaine agricole, là où le rendement et la vitesse d'opération comptent peut-être plus qu'ailleurs étant donné les surfaces à couvrir.
On a clairement besoin d'un certain entrainement sur des équipements spécifiques; le marché va assurément se développer encore plus et évoluer vers une professionnalisation. Déjà le nombre de postes de «Pilote de drone agricole» sur les sites d'emploi est surprenant et les compagnies de distribution de produits agricoles ont bien identifié le potentiel elles aussi.
Le métier de pilote de drone agricole en est un d'endurance, d'intelligence et de précision. Il faut se voir dans la durée et dans l'immensité des espaces à couvrir et à parcourir.
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