Qui utilise Facebook, Twitter ou Slack à son plein potentiel ? Qui gère ses mots de passe avec facilité et sécurité ou sait ouvrir la serrure d’entrée de sa maison avec son téléphone ? Appréciez-vous de suivre un tournoi de WoW (World of Warcraft) sur Twitch ? Êtes-vous à l'aise de naviguer avec Oculus ? Savez-vous imprimer en 3D ? Les nouvelles propositions technologiques continuent d’affluer, sans compter les applications professionnelles du BIM en construction, de la CAO en ingénierie ou de la télé-médecine.
La réponse facile est qu’on peut très bien se passer de ces technologies et d’en rester aux pratiques traditionnelles… si on accepte d’être graduellement mis à l'écart; beaucoup prennent cette voie en éducation. Récemment j’ai vu ce qui était demandé à un enseignant du secondaire pour animer une classe hybride. Je ne pense pas que j’aimerais effectuer ce genre d’enseignement à répétition; je comprends les enseignants de s’en tenir à plus de simplicité et de choisir la pédagogie avant la technologie. Ce qui n’apaise pas l’impression d’être dépassé par cette technicité omniprésente. Le sentiment de compétence est une part essentielle dans l’apprentissage; on le recherche.
La supposition que les natifs numériques sont tous habiles avec les technologies est fausse. Ils sont peut-être habiles avec FB mais rarement avec Excel ni avec aucun des logiciels utiles pour s'organiser ou produire. Il faut les apprendre. Comme ces applications évoluent constamment, on est mieux de s'attarder aux principes qu'à des produits particuliers. Principes de programmation, d'ergonomie, de navigation, de logique, technologies du son, de l'image, du dessin 3D, principes de classement, d'indexation, d'organisation, de communication, de sécurité… ça finit par faire beaucoup ! L’école peut vraiment aider à garder ses étudiants dans le coup à condition qu’elle-même sache prioriser ce qui deviendra sous peu essentiel, ce bagage de connaissances technologiques génériques qui commence à prendre forme.
Elle peut aussi donner l’exemple du coté de l’accessibilité en adoptant des méthodes qui feront que personne ne sera mis à l’écart parce que l'entrée du monde numérique lui est fermée en raison d’un handicap. L’impression générale d’être un peu dépassés persiste, personne ne peut soutenir le rythme des innovations dans tous les domaines. Mais au moins pouvons-nous demeurer suffisamment au courant pour avoir notre mot à dire dans leur évolution et dans la place qu’elles prendront dans nos vies.
Denys Lamontagne - [email protected]
