Le concept même de «durable» implique de concevoir pour la durée. 100 ans semble être un bon début pour énoncer des objectifs de développement vraiment durable. Mais pourquoi nous vient-il immédiatement l’idée qu’imaginer 100 ans d’avance est utopique ? Depuis que nous sommes nés, le changement ne semble que s’accélérer. La population mondiale a augmenté de 440 % dans les 100 dernières années. En 1920 nous n'étions que 1,8 milliard de personnes sur terre; normal que ça ait changé un peu depuis. Mais dans quelques années, la population va éventuellement se stabiliser. 10 milliards en 2050, 10 milliards en 2150. S’il y a stabilité dans le principal facteur perturbateur, on peut alors se permettre de viser 100 ans.
Ce ne sont pas tant les humains que leurs technologies et leurs pratiques qui perturbent le vivant, c’est vrai, mais ces pratiques peuvent être corrigées tandis que si notre nombre continue de s’accroître, les améliorations ne suffiront pas à compenser la pression supplémentaire. On sait que la population se stabilise à mesure que son niveau d’éducation augmente car plus les femmes sont éduquées, plus l’attention passe de la survie à la qualité de vie. Aussi, l’éducation est l’action la plus efficace à moyen terme, plus que toute autre action puisqu’elle touche directement les principaux facteurs perturbateurs : notre nombre en croissance et nos croyances, mentalités et façons de faire.
Pour changer les mentalités, la diversité et la richesse de la jungle ou des mers peuvent nous guider : on y trouve de tout, dans un équilibre adapté aux conditions locales, hyperlocales, jusqu'au sous-sol, idem dans les océans. La reconnexion aux pratiques ancestrales frugales, améliorées par les techniques modernes, est aussi une avenue intéressante. Comme nous visons aussi l’espace, incluons y l’espace, la lune et ailleurs.
Je vous invite à prendre connaissance des ODD et à les pousser aussi loin que vous pourrez; les liens avec l'éducation viennent naturellement. Il y a tant à apprendre et à redécouvrir, à commencer par nos rapports avec la nature, non pas comme touriste ou vacancier mais comme être vivant, participant à l’ensemble.
En 2123, on en reparlera.
Denys Lamontagne - [email protected]
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