Les écoles forment la jeunesse mais certains diront aussi qu’elles la déforment tout autant… activité physique réduite, stress compétitif, créativité étouffée, myopie induite, relations hiérarchiques rigides, infantilisation, etc… heureusement certaines écoles font mieux que d’autres. Les projets innovateurs qui connaissent le succès partagent plusieurs caractéristiques, dont celles d’être à l’écoute des étudiants, de partager les responsabilités de l’institution avec eux dans un contexte de communauté et, évidemment, d'offrir beaucoup de liberté autant dans la pédagogie que dans l’organisation des lieux. Les étudiants y sont aussi impliqués que leurs enseignants. Eux aussi aiment leur école.
La société évolue et les institutions suivent. Une institution structure les choses dans la durée, dans la viabilité. On ne lui demande pas d'innover mais d'institutionnaliser les innovations valables; elles les intègre une fois que l’on a trouvé comment assurer la continuité tout en profitant des avantages des innovations.
Si autrefois on tolérait 50 % d'insuccès, aujourd'hui la tendance est plutôt à l'intégration de tous.
«Le sage ne connaît pas de matériel improductif» (Lao Tseu). On trouvera toujours quelque chose même pour l'étudiant le moins intéressé. Support et parcours personnalisé, programme adapté, approche différente, etc. Un taux d'échec entre 2 et 3 % parait maintenant un objectif atteignable, socialement préférable et même économiquement avantageux à terme.
En corollaire, notre définition du succès s’élargit et inclut maintenant le développement personnel et la satisfaction de parcourir le chemin vers ses ambitions. Tous n’iront pas à l’université, non pas faute de possibilité, mais par choix ou évidence, quitte à changer d’idée en cours de route, et surtout sans passer par une phase d’opposition, de résistance passive ou de conflit dont rien de positif n’est tiré. Si un chemin de vie ne passe pas par la littérature ou les mathématiques, une fois qu’on y a gouté, pourquoi insister ? Parce que c’est à l’examen ? Que mesure cet examen finalement ? Il y a tant d’autres possibilités maintenant.
Avec ce que l'on sait, la structure même de l'école est appelée à changer pour créer de véritables milieux de vie, bien différents des endroits contraignants, rigides et limités qui étaient la norme il n'y a pas si longtemps. Beaucoup d’écoles nous inspirent. La majorité de leurs étudiants et enseignants apprécient la fréquenter et n’hésitent pas à la défendre. Normal, c’est leur école, leur milieu de vie.
Denys Lamontagne - [email protected]
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