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Éducation en mutation

L’accès quasi universel à Internet a changé la façon dont on transmet les connaissances, et l’arrivée de l’intelligence artificielle en accès public ne fait qu’augmenter la pression. La numérisation en général (vidéo, audio, RV (réalité virtuelle)) rend ubiquitaire (en tout lieu et en tout temps) l’accès à la connaissance. Ceci affecte notre manière d’enseigner au moins autant que l'arrivée de l’imprimerie l'a fait en son temps. Avant l’imprimerie, l'éducation n’avait rien à voir avec les pratiques qui ont suivi. L'imprimerie rendait possible la transmission de connaissances complexes, sans altération, à de grands nombres d'individus. L'éducation a alors connu sa seconde mutation, après celle qui a suivi l’invention de l’écriture.

Une augmentation exponentielle des connaissances a pour conséquence le prolongement de la durée des études et une augmentation des besoins de formation dans à peu près tous les domaines innovants, pour une population elle aussi toujours en augmentation. Ceci nous amène inéluctablement vers une troisième mutation de l’éducation.

Le modèle scolaire d’un groupe disparate, contraint à progresser au même rythme, à apprendre des sujets qui n'intéressent qu'une minorité, qui étire les formations avec des standards étranges, sont le plus souvent inefficaces, épuisent autant les enseignants que les étudiants et font se durcir les administrations. Bref on peut faire mieux sur tous les plans : pédagogique, humain et économique pour profiter des changements qui s'annoncent.

L'État ne peut pas faire tout seul. On en vient à la conclusion que toute aide sera appréciée et que de nouvelles façons d'apprendre et d'enseigner sont nécessaires: plus efficaces, mieux ciblées, plus diversifiées, mieux intégrées, moins coûteuses, plus accessibles. L'État démocratique a la responsabilité de voir à l'équité mais nulle part il est dit qu'il réponde mieux aux besoins que ses citoyens eux-mêmes ou encore qu'un monopole, fut-il étatique, soit la meilleure solution dans tous les cas. Un peu de concurrence incite au dépassement.

Les gens sont avides d'apprendre mais n'aiment pas se faire imposer. Ils peuvent reconnaître les efforts qu'il faut faire pour maîtriser une compétence ou atteindre un objectif; ils y viennent quand ils sont prêts, ou non. S'ils n’y parviennent pas, la communauté peut les y aider. Bien des approches sont possibles; plusieurs modèles valent mieux qu’un seul; le moment est propice pour en créer de nouveaux.

Bonne lecture

Denys Lamontagne - [email protected]

Illustration Dall.e 2
Amorce : Jeune professeur en costume formel enseignant à des geeks avec de la réalité virtuelle

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